Paris 68
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 Autour d'un cappucino. [PV Arsène]

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Alice Meister
Pourquoi est-ce qu'un corbeau ressemble à un bureau ?
Alice Meister


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MessageSujet: Autour d'un cappucino. [PV Arsène]   Autour d'un cappucino. [PV Arsène] Icon_minitimeMer 7 Jan - 0:57

Le journal Parisien avait précisé qu'aujourd'hui, et comme souvent, il ferait un temps dégueulasse. Cela devait être la seule chose véridique qu'on aurait pu lire dans ce torchon. Donc oui il faisait moche, triste, et on se caillait les miches. Un temps typiquement parisien entre autres. Certains s'en plaignent, mais n'est t-il pas logique que le ciel de Paris pleure ses enfants perdus, qui mourraient dans le plus total anonymat à cause d'hommes qui avaient voulu jouer à Dieu? Bref, l'ambiance semble bien morose dans la capitale, des gouttelettes de pluie tombent sur la place de L'Etoile. Alice l'entend légèrement de là où elle se trouve, c'est à dire au sous-sol, dans les locaux du Parti Révolutionnaire. Dans le petit bar clandestin du coin - miteux mais sans mauvaises rencontres - , elle s'était finalement décidée à ne pas mettre son nez dehors aujourd'hui et de s'abandonner aux plaisirs simples, chose qu'elle ne faisait pas souvent. Quelqu’un qui lui voudrait du bien lui dirait qu’elle travaille trop, mais ce genre de personne n’existait pas.

Oui, il y avait bien longtemps qu’Alice n’avait plus fait quelque chose juste pour son plaisir personnel. Un beau cappuccino mousseux reposait sur la table isolée dans un coin du bâtiment, à peine entamé, et la jeune fille lisait tranquillement un roman pendant que son Daemon et frère d’âme somnolait sur ses genoux après s’être fait gratter le derrière des oreilles. Ses cheveux acajou s’échappaient par mèches entières de son chignon et elle était vêtue d’un pull à col bleu marine avec une longue et ample jupe noire. Elle paraissait détendue et sereine, ainsi plongée dans son livre. Il était si rare de voir ses traits soucieux et méfiants se détendre. Il était bon d’aller dans un endroit sans raisons précise – juste parce qu’elle en avait envie. Car en général, quand elle allait quelque part, il y avait toujours le travail derrière. Que voulez vous, Alice est infatigable quand il s’agit d’accomplir des méfaits. Ne vous offusquez pas voyons, c’est pour le bien des Daemons après tout.

L’Espionne s’arrête un instant de lire pour prendre sa tasse avec ses doigts fins d’étrangleuse et la mener à ses lèvres. L’amer goût du cappuccino camouflé derrière deux morceaux de sucres atténue dans son corps la fraîcheur des souterrains qui la faisaient frissonner. Le breuvage lui laisse une adorable petite moustache de mousse qu’elle s’empresse de lécher. L’hermine blanche lève sa croupe et s’étire, avant de se recoucher comme un bien heureux. Le brouhaha ne les gênent aucunement, au contraire, c'est l'environnement qu'ils connaissent le mieux et qui est le plus rassurant. Alice repose sa tasse et reprend sa lecture, heureuse d’avoir une réputation telle que personne n’ose s’inviter à sa table.

Personne…Ou presque.
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MessageSujet: Re: Autour d'un cappucino. [PV Arsène]   Autour d'un cappucino. [PV Arsène] Icon_minitimeMer 7 Jan - 18:44

Peu de gens connaissait son visage. Et à l’heure où Arsène descendait prudemment les marches de sa propre organisation, la plupart croupissait poings et pieds liés dans un cachot quelconque ou bien tout simplement un cercueil. Il n’avait jamais été homme à se montrer. Par peur. Par méfiance. Par habitude aussi. Depuis ces années, il n’avait pas mis un pied dehors sans avoir préalablement fait nettoyer les trottoirs de Paris de leur vermine crapuleuse en tout genre. Mal lui en prenait. Arsène ne venait pas aux Révolutionnaires, les Révolutionnaires venaient à lui.
Pour une fois, il avait fait exception. Pourquoi ? Pour rien. Pour s’amuser. Pour changer. Rester cloitrer dans sa librairie à en rendre suicidaire un antidépresseur, voilà ce à quoi se limitait ses activités depuis le début de l’année. Il finirait par devenir fou si ce cirque continuait. Il était temps de mettre un gros coup dans la bande de bras-cassé qu’il gouvernait en tyran totalitaire depuis la mort de son paternel. Oui, un cirque, une foire, voilà ce qu’ils étaient devenus. Quelques Daemons, une paire de Wild … Tout cela agissant au hasard alors que menaçait un danger bien plus grand que la mort elle-même.
Arsène tourna au détour d’un embranchement, prenant à gauche, s’en fonçant encore dans les profondeurs du QG, traînant sa jambe invalide du mieux qu’il le pouvait. Devait-il vraiment le nommer ainsi ? Suite de pièce grise et sale, débouchant sur une sorte de salle au plafond haut. L’air y était irrespirable. Mais le commerce fleurissant. Il arrivait que l’on ouvre les portes de la Révolution à quelques neutres désœuvrés qui pouvait ici y trouver un peu d’eau, de la nourriture, et parfois des armes et de la drogue. Tout dépendait de la taille du porte-monnaie. Et des services rendus en échange. Rien qui ne le concernait. Le grand homme noir s’engagea dans une artère moins fréquenté et abaissa la capuche de son grand manteau noir. Il passa son regard sur l’enseigne à peine éclairée, la toiture à moitié arraché et la pourriture qui s’en dégageait. Il fit la moue. Et poussa la porte.

On l’accueillit comme un client ordinaire, lui indiquant un coin de table près de la fenêtre, auquel il accorda une brève seconde et se dirigea dans le fond de la pièce. Elle était déjà là. Fidèle à elle-même, des mèches acajou s’échappant de son chignon mal construit, s’éparpillant gracieusement autour de son visage d’ange. Visage penché vers un roman, concentrée elle ne faisait nullement attention au peu d’animation qui faisait son entourage. L’homme aux cheveux noirs entraperçut sur les genoux de la demoiselle l’animal tant recherché. Il en fut ravi, et même si aucun sourire ne pointa. Il la dévisagea quelques secondes encore, bien malgré lui, se surprenant à la trouver belle… et Pelloneus qui jusque là n’avait pas jugé utile d’intervenir vint se poser lourdement sur son épaule. Sale corbeau, pensa t’il en le dévisageant avec dureté. Arsène s’avança en boitant toujours et se pencha vers la convoitise du jour pour lui adresser son ton le plus mielleux.

« Je peux ? »

Sans attendre de réponse, il se débarrassa de son long manteau noir, remit en place le col de sa chemise de la même couleur et s’installa en face d’elle. Il leva une main vers le serveur. « Un café. » Ce dernier s’inclina légèrement et disparut dans le débarras. Le Corbeau leva enfin les yeux vers son interlocutrice, ses yeux noirs plongés dans les siens. Il y découvrit des saveurs exquises dans ses iris et s’accorda le droit de jouer avec ce visage froid et dénué d’expression dont il avait le si brillant contrôle.

« Alice Meister, je présume. »
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Alice Meister
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MessageSujet: Re: Autour d'un cappucino. [PV Arsène]   Autour d'un cappucino. [PV Arsène] Icon_minitimeJeu 8 Jan - 2:36

Pour être honnête, Alice avait eu l'audace de croire qu'elle pouvait passer quelques instants avec elle-même sans qu'un badaud vienne la déranger. Grave erreur. Bon ok, difficile d'y échapper dans un endroit comme celui-là remplit de personnes sans histoires ou d'assassins qui boivent pour pouvoir dormir la conscience tranquille. Bref, sur ce coup là elle avait tendu le bâton pour se faire battre, et pourtant elle n'avait pas vu venir le coup. Etait-ce à cause de ce bouquin, beaucoup trop passionnant pour vouloir faire l'effort de lancer des regards noirs à quiconque ose s'approcher de sa table? Ou peut-être qu'un sentiment de sécurité lui avait fait baissé sa garde? Qui sait. Mais une chose est sûre, c'est qu'elle ne l'attendait pas au tournant, l'animal.

Citation :
« Je peux ? »

Quand on parle du loup. Alice redescendit brusquement sur terre et leva la tête pour voir qui était ce petit téméraire. Ah mais non, le voilà qui n'attends même pas son autorisation pour s'installer à SA table ! Alors s'il le lui avait demandé, c'était juste pour faire joli hein, l'enfoiré. La rouquine resta de marbre, ne le quittant pas des yeux, méditant sur la réaction appropriée pour ce genre de situations. Voyons voir, qu'est ce qui serait le plus amusant ? Lui ordonner aussi sec de dégager parce qu'il polluait son air ? L'ignorer royalement? Quitter les lieux pour le laisser planté là peut-être. Tout était assez alléchant.

Ah mais deux minutes! Elle le connaissait ce gars, elle connaissait ce Daemon corbeau ! Réfléchit Alice, rappelle-toi où.

L'avantage dans le métier d'espionne, c'est qu'on apprend vite à ne jamais oublier les visages. Alice oublie rarement quelque chose d'ailleurs, vous aurez du mal à trouver plus précis qu'elle pour ce qui est des comptes rendus d'espionnage. La jeune femme ne mit donc pas plus de quelques secondes pour se rendre compte qu'il s'agissait du libraire du coin. Elle y avait mit les pieds une fois, à la recherche d'un bon ouvrage qui pourrait la distraire, et elle se souvenait parfaitement de ce grand homme aux airs sombres et inexpressif, avec son corbeau tout aussi sinistre. Ces petits détails l'avaient intéressée sur le coup mais une fois sortie du magasin, elle les avaient aussitôt virés dans un coin de son esprit pour voguer à des activités plus importantes.

Bon au moins, elle savait qui il était. Ce fut la seule chose qui retint la jeune fille de ne pas l'envoyer sur les roses. Ou pas. La manière sans-gênes du libraire de la fixer ainsi droit dans les yeux l'amusait, et l'intriguait. La jeune fille ne baissa pas le regard devant cela, ses yeux vairons ne le lâchèrent pas un seul instant mais, bizarrement, son invité indésirable ne laissait pas grand chose paraître de sa personne. L'hermine blanche, désormais totalement éveillée par la curiosité d'Alice, avait posé ses petites pattes sur la table, toujours assise sur les genoux de l'espionne. Ses grands yeux noirs de rongeurs fixaient tantôt le libraire, tantôt le corbeau. Mais à part ses moustaches frémissantes de curiosité, il n'y avait rien à tirer des expressions de Mika ; et d'Alice surtout. Pas très difficile, elle avait revêtu tant de masques que quand elle n'en portait pas, ses émotions ne la trahissaient presque jamais. Malgré son examen visuel, ce curieux personnage lui échappait, et elle n'aimait pas ça. En tout cas elle n'avait pas l'intention d'engager la conversation la première, préférant le silence tactique habituel qu'elle aborde lorsqu'elle part à l'inconnu, tout aussi austère.

Citation :
« Alice Meister, je présume. »

Tiens donc. En plus d'être mal élevé, il était plutôt bien renseigné. Quoiqu'il n'y avait rien d'admirable en soi, vu que son nom jouissait d'une certaine réputation d'efficacité pour ceux qui nagent en plein dans les intrigues politiques. Ces gens là savaient aussi comment la trouver et son apparence physique. Il était en revanche difficile de la voir quand elle est en mission et déguisée, mais ce n'était pas le cas aujourd'hui. Alors si le libraire croyait s'attribuer un mérite, il se trompait. Il en fallait bien plus que ça pour étonner Alice Meister.

Amusée, la jeune fille referma son livre qu'elle posa sur ses genoux et se pencha légèrement vers le libraire, les coudes sur la table et le menton sur le dos de ses mains aux doigts croisés. Elle le fixait avec un sourire innocent à faire fondre un sumo.

"Je vois que vous connaissez mon nom, monsieur le libraire. Alors dans un soucis d'équité, je vous propose de me dire le votre."

Ben oui. Savoir le nom d'un libraire ne l'avait pas intéressée avant, mais maintenant qu'il s'invitait à sa table...Elle se devait de se renseigner. Histoire de pouvoir nommer cet homme culotté, mais qui lui semblait intéressant. Contre toute attente.
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MessageSujet: Re: Autour d'un cappucino. [PV Arsène]   Autour d'un cappucino. [PV Arsène] Icon_minitimeVen 9 Jan - 23:28

Elle n'avait pas l'air ravie de le voir. Il devait déranger sa pause lecture inhabituelle, loin du monde mais pourtant si près de la foule. Arsène n'y fit pas attention et se contenta d'ignorer parfaitement celle qui avait retenu son regard parmi les différentes possibilités qui s'étaient offertes à lui.
Alice Meister. Malgré la réputation qu'elle semblait avoir, le Révolutionnaire n'avait entendu ce nom que quelques jours auparavant, alors qu'on lui avait annoncé la disparition de mademoiselle Layana, ex-seconde au potentiel intéressent, qu'il avait cru bon d'engager bien que son âge laisse à désirer. Ses craintes n'étaient pas sans fondement. Et il avait bien jaugé la donzelle pour cette fois, au vu de l'étrangeté de son devenir... Quoi qu'il en soit, Bounty Boy avait bien vite eut fait de lui mettre une nouvelle pile de dossier comportant quelques noms d'inconnus à la soi-disant réputation dont il n'avait jamais eu vent. Tel que cette jeune femme. Ce qui avait en premier lieu attiré le libraire, ce devait être ses beaux yeux vairons de la photo d'identité accroché par un trombone dans le coin du dossier. Des yeux magnifiques qu'il ne pouvait que contempler à nouveau. Arsène n'était pas un homme facilement impressionnable, mais les quelques bizarreries que pouvaient offrir Mère Nature - et son Créateur - ne le laissait pas toujours de marbre.
En deuxième lieu, c’était son parcours qui avait su le faire frémir. Il y avait peu de choses comparé à ce que l’homme avait déjà accomplit, peu de choses et pourtant… si terrifiante et efficace. Placer une partie de l’avenir de la Révolution – voir une partie tout cours – entre les mains de la jeunesse avait été une erreur dans le passé, comme pouvait en témoigner son père bouffé par les vers dans sa tombe. Mais Arsène avait finit par y croire. Le monde en ces temps sombres offrait un bon apprentissage de la vie, les gosses devenaient plus rapidement des adultes maintenant que violence et misère étaient devenus les maîtres mots de la planète. Meister devait être de cette époque : de celle que l’on oubliera jamais, qui laisse des pages et des pages d’encres noirs dans les livres d’histoires, pareil au nombre de victime qu’elle a su dévorer sans scrupule.

Elle l’observait du coin de l’œil, méfiante, n’osant rien dire pour le moment – où ne souhaitant nullement commencer la conversation. Arsène n’était nullement impressionné par les airs indifférents qu’elle tentait de se donner, il en avait vu d’autre. S’il n’avait pas eu dans la tête cette politesse stupide qui empêchait à chacun de casser la figure à un étranger sans s’être présenté, il lui aurait bien fait comprendre qui avait le dessus dans cette histoire. Bien qu’il ne doute pas le moins du monde de ses capacités à se déjouer d’une agression, cela va s’en dire. Elle devait encore se demander ce que lui voulait le libraire du coin, ce dépressif désespérant qui conseillait ses clients d’une voix d’outre tombe, presque à regrets si on y faisait attention. Il l’avait déjà vu dans les rayons de l’apostrophe, passer un doigt le long des reliures des bouquins, le porter à ses lèvres et suivre des yeux les noms des auteurs qui défilaient dans un ordre alphabétique strict régit par Bounty Boy lui-même.

Un sourire presque irrésistible accompagna la dernière réplique de la jeune femme, bien tentante pour qui n’aurait pas en tête le sale boulot accomplit en dehors des petites heures de loisir qu’elle s’accordait rarement. Ledit libraire – à qui elle semblait s’adresser – se contenta de continuer à la dévisager avec insistance, cherchant quelque chose – quoi ? – au fond de ses yeux. Une faiblesse, une idée, peut être.
On l’avait presque forcé à venir la rencontrer, il n’en avait jamais voulut de cette gosse qu’il savait arrogante et trop douée ; Bounty Boy l’avait renvoyé de sa propre librairie avec un billet de dix francs suisses, de quoi se payer un café et une nouvelle cartouche de cigarettes. Le jeu et l’amusement l’avaient fait accepté le sursaut d’initiative de l’asiatique. L’ennui et la certaine banalité de cette jeune femme le lui ferait regretter.

Il aurait pu lui donner son nom comme on échange les politesses lors d’une conversation. Mais l’envie de jouer fut encore la plus forte. A défaut de connaître son visage, personne dans la Révolution n’ignorait son nom.
Tandis qu’on déposait un café chaud et si noir qu’il lui renvoyait son reflet, Arsène touilla doucement le liquide, un professionnel en action.

« Mon nom n’a que peu d’importance : trois petites lettres sur une carte d’identité, qu’est ce que cela changerait pour vous ? » Il porta la tasse à ses lèvres et en but une gorgée ; Eut un rapide froncement de sourcil en constatant la qualité médiocre du produit et la reposa délicatement sur sa petite assiette, recommençant à dévisager son interlocutrice. « Mais dites moi plutôt, comment va madame votre mère ? » Il avait parlé comme si cette femme avait un jour fait partie de sa vie.
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MessageSujet: Re: Autour d'un cappucino. [PV Arsène]   Autour d'un cappucino. [PV Arsène] Icon_minitimeLun 19 Jan - 21:06

Le bel inconnu fit le choix de rester anonyme. Soit. Alice s’y était un peu attendue de toute manière. Elle sentait parfaitement l’arrogance et le mystère planer autours de cet homme. Il ne se prenait pas pour une merde ; comme elle, quoi. Bien sûr, cela eut pour effet de titiller un peu plus sa curiosité de vilaine fouine. Mais patience. Tout vient à point à qui sait attendre. Et puisqu’il refusait de lui dire son nom, elle continuera à l’appeler Monsieur le libraire, et tant pis si cela ne lui convenait pas. La seule chose dérangeante dans l’histoire, c’était le fait de savoir que son interlocuteur connaissait son nom, mais elle ne connaissait pas le sien. Il avait un avantage sur elle, et la jeune fille ne savait pas s’il avait l’intention de s’en servir. Comptait-il la faire chanter, ou autre chose du genre ? Si là étaient ses intentions, il était tombé sur la mauvaise personne ; c’était elle qui faisait chanter les autres. Mais il ne sert à rien de s’inquiéter sur ce qui n’est pas encore arrivé, aussi laissa t-elle passer l’insulte sans réagir. Seul la mine dégoutée d’Arsène la fit sourire ; bien fait pour lui. Ici, seuls les cappuccinos sont potables.

Citation :
« Mais dites moi plutôt, comment va madame votre mère ? »

Je vous l’ai dit plus haut, peu de choses étonnent Alice. Mais, chose incroyable, cette question lui fit hausser un sourcil. Son sourire avait disparu, laissant place à l’incompréhension. Ne vous méprenez pas, elle ne ressentait aucun chagrin, et c’est ainsi depuis bien longtemps. N’allez pas croire non plus que la mort de sa mère l’a laissée indifférente. Elle a versé des milliers de larmes pour elle auparavant, et maintenant son souvenir est comme une vieille gangrène, douloureuse, mais à laquelle elle s’est habituée. Même si elle ne la pleure plus depuis longtemps, il y a toujours quelque part dans son cœur une place pour cette femme forte qu’était sa mère. Même si Alice était la bâtarde d’un Nazi, sa mère avait choisit de l’aimer. Comme quoi c’est l’amour qui tisse les liens familiaux, et non le sang. Malheureusement, cette femme, la seule personne pour qui Alice avait ressentit un semblant d’amour, lui a été brusquement enlevée par sa maladie foudroyante. C’est la vie.

Donc ce qui la travaillait plutôt, c’était de savoir pourquoi ce lugubre libraire se mettait tout d’un coup à lui poser des questions sur sa mère. A ce qu’elle sache, ils n’ont pas élevés les cochons ensembles, et l’idée que cet individu connaisse sa mère du temps de son vivant lui paraissait absurde. Quoique, sa mère lui avait caché bien des choses, mais tout de même…Peut-être faisait-il ça seulement pour faire la conversation, mais encore une fois la jeune rouquine n’y crût pas. Elle y voyait plutôt un jeu malsain de sa part, un jeu malsain qui sous-entendait qu’il en savait bien plus sur elle qu’il le laissait croire. Mika fixait Arsène d’un œil mauvais, mais la jeune femme garda tout son calme. Pas de quoi s’énerver pour le moment. S’il voulait jouer, alors allons-y gaiement. Son sourire se redessina, comme si elle le trouvait amusant.

« Ma mère se porte comme un charme, elle loge dans un beau cercueil en bois massif qui coûte la peau des fesses avec une jolie pierre tombale en marbre. Et des gens lui apportent des fleurs. Elle a donc tout pour être heureuse je pense, du moins pour quelqu’un dans son état. »

En effet, sa mère avait eu droit à un traitement particulier. Étant la seule rescapée des atrocités nazies à des kilomètres à la ronde, la populace locale s’était cotisée pour lui offrir un bel enterrement qu’Alice n’aurait jamais pu payer avec l’assurance prévoyance de sa mère. Un geste que la jeune fille n’a jamais compris, vu que sa mère n’avait pas eu vraiment d’amis. Elle faisait tellement peu confiance aux autres…Sans doute les gens voulaient-ils un genre de monument commémoratif, et c’est tombé sur sa mère. La pauvre. La jeune fille continua de parler, toujours sur un ton ironique avec son sourire dérangeant aux lèvres :

« Si elle vous intéresse tant, je vous donne l’adresse du cimetière pour que vous puissiez lui faire un petit bonjour. Mais à mon avis, ce n’est pas pour ça que vous me faites la causette, donc dites-moi directement ce que vous voulez, ça nous évitera de perdre du temps. »
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MessageSujet: Re: Autour d'un cappucino. [PV Arsène]   Autour d'un cappucino. [PV Arsène] Icon_minitimeDim 25 Jan - 19:38

Il avait beau toucher un sujet particulièrement malheureux de l’existence de cette sorcière, sa gifle sembla être qu’une simple caresse. Il avait toujours trouvé étonnante cette résistance, ce deuil déjà fait, effacé par le temps. Comme si l’on avait finit par mettre l’affaire dans un coin de sa tête. Oui, cette réaction était étonnante pour Arsène, car sa propre histoire lui était encore parfaitement insupportable, et par cela son existence même en était touchée. Et c’était certainement ces sujets sensibles et terrifiant qui faisait de lui ce qu’il était aujourd’hui : un utopiste, cloitré dans son inquiétude, sa paranoïa et son arrogance, à cheval entre la dépression et la folie, ne cherchant aucun secours mais agissant pour se sentir vivant. Parce que la mort était trop proche de lui depuis longtemps.

« C’est la vie. » Si les pensées d’Alice Meister avait été retranscrite au triste libraire qui se trouvait devant elle, nulle doute qu’il lui aurait rit au visage. N’étant pas le cas, ledit libraire se contentait à présent d’observer les réactions de son interlocutrice, sirotant lentement l’infect café qu’on lui avait servit. Il s’attendait à de la colère, peut être de la violence et de la haine. C’était un test. Voir si elle était à la hauteur de sa réputation. Arsène aimait jouer avec les autres. Il jouissait tout particulièrement lorsque la personne n’échouait pas. Et ce fût le cas. Alice Meister le regarda fixement et ses lèvres s’étirèrent en un sourire amusé. Son daemon continuait de l’observer d’un œil mauvais, ce qui trahissait le fond de sa pensée, mais qu’importe. Lui aussi s’amusa beaucoup de sa réaction. Il accueillit avec délectation les paroles de la jeune femme, s’imprégnant de chaque mot comme si cela avait été une déclaration d’amour. Ou de guerre. Quoi qu’il en soit, Arsène avait plongé son regard d’ébène dans celui de son interlocutrice avec un intérêt tout nouveau. Elle était encore mieux que l’ancienne. Belle à en faire fondre les plus téméraires et obstinée à vous donner mal au crâne. Plus encore, il lut au fond de son regard qu’elle serait capable de tout. C’est cela qui lui plaisait. Sa seule réaction fut de lever un sourcil, comme s’il ne s’était attendu à trouver la mère de la demoiselle dans… cet état. Le libraire posa sa tasse sur la petite assiette, encore bien silencieux, et s’adossa contre le dossier de sa chaise, écoutant la fin de la réplique de la jeune femme.

Quelle arrogance. Pelloneus, installé sur l’épaule du libraire, jubilait. Quelle arrogance. Elle avait beau être splendide et farouche, son maître était plus fou qu’elle. La fin de cette histoire serait sans doute : soit il l’engageait, soit il la tuerait. Dans les deux cas, cela n’arrangeait en rien le corbeau, qui gigota d’impatience. Il ne sentait aucun sentiment autre que celui de l’amusement se propager de l’esprit du libraire. Voilà qui était bien étrange. Elle n’avait tout de même pas le droit à un traitement de faveur ? Si ? En quel honneur ? Elle n’était nullement différente de toute ces femmes qu’il lui avait été donné de côtoyer. Il aurait aimé lui demander de vive voix, mais une pensée émana soudain du libraire, qui ne put que réjouir le corbeau. Et tout alla soudain très vite.
Sans que l’hermine ni sa propriétaire n’est pu réagir, ou alors si peu –par exemple tourner les yeux vers lui – l’animal funèbre avait battu deux fois ses grandes ailes noires, et ses griffes s’étaient soudain refermés sur le cou de la bestiole qui lui faisait face.

« Êtes vous stupide ou simplement insouciante ? » Pelloneus s’était envolé avec le butin entre les pattes, l’hermine qui s’agitait frénétiquement, et vint se poser tout près de son maître, claquant son bec avec une gaieté perverse. « Je crois que vous n’êtes pas en position de poser les questions, mademoiselle Meister. » Le libraire se pencha légèrement en avant, guettant une réaction qui ne serait que douleur, vu la force avec laquelle le corbeau avait attrapé sa proie. Un oiseau normal n’aurait jamais agit à cette vitesse. Même un Daemon. L’homme en noir leva un sourcil et se radossa contre son siège. De la poche de sa veste, il sortit un dossier à la couverture en dur qu’il ouvrit et posa devant eux sans se soucier des attitudes de son Daemon qui consistait à essayer de terroriser sa proie. Il posa un doigt sur une date qui parla, plus bas cette fois ci.

« Il y a peu de temps, vous avez intégré la Révolution. Pourquoi ? Quels ont été vos motivations ? »
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