Earley Queen, pour votre plus grand plaisir [Validé]

I. Renseignements généraux
Nom :: Ayat’Ollah
Prénom :: Jalender [Djah’len’deh’]
Surnoms ::
Depuis la cour des Miracles : Earley Queen
Dans sa jeunesse : Florence,
A savoir que les noms cités au dessus sont des surnoms, ses véritables noms & prénoms sont inconnus de tous, ou presque. (personnes au courant : Sa famille, Gerd Traum, Mathilde)


Date de naissance :: 24 ans, 17 Janvier 1944
Nationalité :: Allemande
Profession :: Directeur(rice) du secteur des Plaisirs, La cour des Miracles.
Parti :: None, Jalender se contrefout pas mal des Wild, il n’a nullement été créé pour les besoins d’une armée, son père était juste un peu paranoïaque et comptait sur ses enfants pour défendre ses terres et possessions. A l’aise avec les humains et accepté parmi eux, il ne se sent pas de familiarité particulière avec les révolutionnaires Wild. Il ne les déteste pas pour autant.

III. Wild
ADN :: Miaou…
Particularités :: Il miaule, il a la langue râpeuse*1, nyctalope, caractère plus ou moins similaire à celui d’un chat, iris en lamelle.
Apparition :: Comme il est sus-cité, c’est le père de Jalender qui lui a fait subir cette mutation.

*1 Nos amis les chats…

Spoiler:

IV. Autres
Relations :: Jalender possède un réseau de connaissance très étendu, il connaît nombre de personnes du, ou en contact avec le Moulin Rouge, le club SM, et une bonne partie des vagabonds de Paris. Il est de fait un homme tout à fait capable quand il s’agit de trouver des renforts, des informations, ou encore passer les marchés les plus noirs et exécuter des transactions douteuses.
Need a woeful favor ? Just ask…

Signes particuliers :
- Des yeux dont la pupille est en lamelle et non ronde.
- S’il ne prend pas ses cachets, sa pilosité augmente considérablement et il est sujet à des transformations corporelles mineures (les dents qui deviennent plus pointues, le nez qui se modifie, des petites moustaches qui poussent… usw)
- Queue et oreilles de chat.







II. Descriptions
Description physique ::
Jalender n’est pas très grand pour un homme, il mesure 1m74. Sa carrure est très proche de celle d’une femme, il l’a longuement entretenu l’entretient encore. Il est plutôt fin, androgyne borderline, car n’a jamais travaillé sa musculature. Il prend grand soin de lui, de sa peau, de son physique. S’épile souvent (d’autant plus que c’est un wild…)

Il fait très attention par ailleurs à sa façon de s’habiller. Il se débrouille toujours pour être accordé et lorsqu’il doit se présente de façon officielle, afin d’honorer son surnom d’Earley Queen, il se vêtit d’un costume striés de losanges à trois couleurs : noir, rouge & blanc.
Bien que ces couleurs soient très significatives, Jalender ne participe à aucun mouvement de foule, qu’il soit philosophique ou autre. De fait, il ne porte pas du rouge pour le communisme, ni du noir pour l’anarchisme (il serait d’ailleurs malvenu de le lui suggérer…).
Il lui arrive souvent de s’habiller comme une femme, sa fine ossature et musculature le lui permettant. Il ne porte jamais de perruque et garde ses cheveux mi-longs, d'un noir teinté de bleu (la couleur de ses poils, en fait), qui contraste avec la clarté de sa peau et de ses yeux émeraude.

Son charme en devient charisme, et il sait parfaitement se servir de celui.
Attention, chat méchant…



BONUS : une photo de Jalender à l’époque où il se faisait appeler Florence !

Spoiler:

Description psychologique ::
Son caractère est évidemment très proche de celui du chat car il est influencé par son côté Wild. Il est donc très fourbe et sait se faire doux pour avoir ce qu’il désire. Il n’a aucune morale ni éthique, ses années dans la rue l’ayant fait voir moult horreurs. Il a cependant des principes qu’il met un point d’honneur à suivre. Des principes bien évidemment tordus, ambigus et discutables.
Il a tendance, et ce depuis son entrée au Moulin Rouge, à parler de lui comme d’une femme, et se fait un plaisir d’accorder tous les adjectifs au genre féminin. Cela peut surprendre au début, mais il faut croire qu’on s’y fait…

Il adore être caressé et peut s’avérer sincèrement tendre. Malgré tout ce qu’il a vécu, il a préservé en lui, par un hasard tout aussi pur, une forme de naïveté quasi infantile (par exemple, il continue de tenir un journal intime). Cependant, il a tiré des leçons du passé, et lui qui fut facilement influençable se forge une intégrité toujours plus stricte au fil des ans.
Imbu de lui même, il adore être sujet à discourir, que la critique soit favorable ou qu’elle ne le soit pas.

Il n’est tombé amoureux qu’une seule fois et n’est pas du genre à accorder sa confiance au premier venu. Bien qu’il prétende (par une sage hypocrisie) apprécier nombre de gens, il n’en est rien, et son affection, amitié, estime, ne s’obtient que très difficilement.

Il déteste recevoir des ordres en dehors d’un contexte sexuel, il tient à sa ‘liberté’. Il peut être dominé comme dominant, c’est selon l’humeur.
Très ouvert d’esprit et très imaginatif, il est pervers et passionné, obsédé par le sexe.

Il est discret quand il le veut – particulièrement pour les magouilles, mais étant ambivalent sur divers niveau, il est à l’accoutumée bruyant et extravaguant. On pourrait presque dire qu’il pousse l’extravagance à son paroxysme afin de mieux pouvoir s’y réfugier, afin que ses trafics soient couverts par ses paillettes.

Biographie ::



« Entrez, je vous prie. Voici le salon, mais ne nous y attardons pas, l’affaire est grave et nous en discuterons plus aisément dans mon bureau. Nous y sommes bientôt, c’est après cet escalier. Voilà, asseyez vous, ne vous sentez pas gêné. Vous désirez peut être boire quelque chose ? non ? très bien. Ma femme et moi vous avons convoqué aujourd’hui pour vous un service précis. Un ami de longue connaissance m’a parlé de vous, mentionnant votre passé en tant qu’IM, et votre réputation d’homme efficace et discret. Vous êtes exactement ce que nous recherchons. »
« … Quelle est la requête ? »
« Il s’agirait d’espionner notre fils. Depuis un certain temps il se comporte de façon étrange. Mon ami a du vous informer quelque peu au sujet de notre famille.. ? Bien. Du coup je ne vous apprend rien en vous précisant que notre enfant est un Wild, et plus le temps passe, plus il me semble que son coté félin ressort un peu trop. Il me semble bien fourbe et sournois, aussi, je crois qu’une petite récolte d’informations ne serait pas de trop. Il est nécessaire, en tant que parents, que nous soyons au courant des activités de ce jeune.
Il va sans que vous serez payé comme il se doit. Acceptez vous de vous charger de cette affaire ? »
« Je ne fais jamais que ce pour quoi je suis doué, mon travail. »
« Bien, discutons donc à propos des modalités, si vous le voulez bien. »
« Je suis votre serviteur. »

CAHIER D’ETUDE PERSONNELLE

Gerd Traum

Cela fait aujourd’hui deux semaine et deux jours que j’ai commencé l’espionnage du jeune Søren, cependant, cet enfant est vraiment intriguant. Je ne puis révéler cet écart à la famille, et en même temps, il m’est nécessaire de noter quelque part les informations que je récolte à son propos. Ce cahier ne sera donc connu que de ma personne, et y sera inscrit les renseignements que je pourrai trouver sur le jeune Søren.



Le : 09 Février 1959
Présentation générale de la famille Herzfanger

La famille Herzfanger se compose du père, Ludwig, 54 ans, de la mère, Magdalena, 49 ans, et Kartoffel*1, 19 ans, de 4 ans l’aîné de Søren Roman, 15 ans.
Le grand père paternel, Gottlieb, a pendant longtemps travaillé sur les opérations visant à créer les Wilds. Comme beaucoup de scientifiques, il est mort, assassiné par une de ses progénitures.
Originellement, la famille Herzfanger résidait en Allemagne. Cependant, à la mort du Grand père, par peur de subir quelque représailles, ils emménagèrent à Paris, devenue capitale de l’Empire Allemand.

La famille réside dans une demeure gigantesque, cossue et luxueuse. Je ne noterai ici que l’importante bibliothèque dont ils disposent car c’est la seule information qui soit vraiment capitale. Pour le reste, les pièces sont nombreuses, les décors riches.
La bibliothèque donc, compte un nombre considérable d’ouvrage de littérature, philosophe ou politique, sans qu’aucun ne soit subversif ou condamnable. Ils ne possèdent que de livres saints et décents.

Mr. Herzfanger m’a précisé que son père l’avait longuement entretenu à propos des Wilds, et qu’étant jeune, il avait sagement consigné leurs longues discussions dans un cahier qu’il avait jalousement gardé. C’est à l’aide de ces multiples notes qu’il a réitéré les opérations sur ses propres enfants. Kartoffel fut une expérience ratée, bien que vivant, il coûte une fortune à la famille et est condamné à l’état de légume pour le restant de sa vie.

Mr. Herzfanger a recommencé les opérations, surtout sur le plan théorique, il a reprit tous les calculs, formules et théories existantes afin de les améliorer, cela pendant près de trois ans. Lorsqu’il fut sûr de réussir, ils s’attelèrent sa femme et lui à créer une nouvelle progéniture. Pendant les neufs mois de gestation, Mr. Herzfanger continua ses expériences et calculs. A la naissance de Søren, il lui fit subir l’opération. Ce fut un succès quasi-complet. En effet, bien que les mutations aient fonctionnées, il est nécessaire pour Søren de prendre tous les jours une médication qui modère les hormones responsables des mutations.




Le : 12 Février 1959
Présentation générale de Søren Roman Herzfanger

C’est un garçon frêle et intriguant (sa queue et ses oreilles de chat seuls trahissent son appartenance à la race Wild). A l’heure où j’écris ces lignes, il est âgé de 15 ans, comme je l’ai mentionné plus tôt. C’est impressionnant comme on pourrait le confondre avec une jeune fille. Bien qu’il ne dispose évidemment pas d’une poitrine développée, sa fine corpulence, ainsi que son fin visage, la blancheur pale de sa peau et le rose vif de ses lèvres pourraient tromper plus d’un.
De plus, j’ai découvert en fouillant sa chambre, des vêtements soigneusement cachés, des vêtements de femme, ainsi que plusieurs journaux intimes. Voilà une source inouïe et inespérée de renseignements. J’ai donc commencé, avec prudence, la lecture de ceux-ci. Après une longue réflexion, j’ai finalement pris le parti de retracer l’histoire du jeune garçon à partir du moment où il a commencé à flancher.
Voici, je pense, le début du problème.
« Le :
Je hais mes parents. Et cela n’est pas dû à une sorte de crise, comme ils me le répètent. J’ai rendu visite à Kartoffel aujourd’hui. Quand je vois ce qu’il lui ont fait, et ce qu’il m’ont fait à moi ! tout ça est horrible, c’est juste horrible. Même, c’est scandaleux, ce sont eux les monstres, pas nous.
Mon frère était un homme et maintenant… il n’est plus rien. Comment ont-ils pu nous faire subir ça ? de quel droit ? quand je le vois, je sens une haine monter en moi. Et en même temps, je me dis : j’aurais pu finir comme lui. ‘‘ça’’ aurait pu être moi. J’aurai pu être cette chose gisante qui ne vit plus… »

Il est aisé de constater que cet enfant, malgré des idées quelque peu arrêtées et simples, semble manifestement être doté de quelque maturité. Je la crois due, d’après ce qu’il écrit dans ses journaux, à ses lectures – il note régulièrement ce qu’il lit, ou a lu. Il semblerait qu’il ait, pendant des années, dévorer la bibliothèque de ses parents, s’éduquant tout seul, à la lecture de livres certes approuvés.

Cependant, arrivé à l’âge de 13 ans, il commence à remettre en doute ses lectures, les principes fondamentaux prôné par unser leiber Führer. Ses idées divergent de la doctrine, et il commence de chercher d’autres idéaux, tout d’abord dans la bibliothèque même de ses parents, mais il écrit que même les livres les plus légers « sont toujours empreint de doctrine douteuse. »




Le : 15 Mars 1959
La fugue.

Il prend finalement le parti d’aller voir l’extérieur. La famille Herzfanger a toujours réussit à limiter les déplacements de leurs enfants. Bien que pour Søren cela ait été un peu plus difficile, ils sont arrivés à ce qu’il côtoie le moins de monde possible afin d’éviter le scandale. Il a toujours reçu des cours particuliers dans la demeure familiale même et ne s’approche que des personnes relatives à la famille ou à l’entourage intime de la famille.
Un soir, probablement poussé par son élan animal, ainsi que, probablement, un élan provoqué par quelque crise, il a fugué pour flâner dans les rues de Paris. Il décrit avec beaucoup de précision la façon dont il est d’abord rester discret, muet, simple observateur de ce monde décadent qui s’épanouit la nuit, comme ces fleurs (Mirabilis jalapa*2). Il décrit par ailleurs avec quels curiosité et enthousiasme, angoisse et plaisir il a découvert ce monde. Il a passé quelques nuits ainsi, à repérer où il allait, comment y aller, comment en revenir avant d’oser aborder une courtisane du Moulin Rouge. Il précise dans son journal que c’est la devanture du cabaret qui l’aura fait choisir celui-ci plutôt qu’un autre.




Le : 21 Mars 1959
La vie nocturne.

Cet enfant est malin, il le doit très certainement à son ADN de chat, mais il est très capable. En quelques semaines, il décrit le chemin qu’il a parcouru, et la façon dont il s’est constitué un petit réseau de connaissances qu’il côtoie, entretient, j’oserai dire, tous les soirs.
Il a finalement réussit à entrer dans le Moulin Rouge grâce à une courtisane à qui il plaît, écrit-il. Ce garçon a seulement 13 ans et quelques mois.
Il écrit que quelques temps plus tard, le Moulin Rouge l’a bien voulu embauché. J’ai vérifié cette information, elle s’avère juste. Le cabaret l’a pris en tant que ‘bonne à tout faire’, il s’y est présenté sous le nom de Jalender Ayat’Ollah. Ce jeune est vicieux et prêt à tout, accepter cet emploi revenait certes à se rabaisser plus bas que terre, mais cela lui a permis de solidifier et agrandir son réseau de connaissance, d’approfondir l’intimité avec les employées du Moulin Rouge. Il tient presque plus d’une vipère que d’un chat.

A cette époque, Mr. & Mme Herzfanger ne se sont rendu compte de rien et Søren a pu vaquer à cette occupation sans difficulté. Il finit même par réussir à obtenir un meilleur poste :
Alors qu’il travaillait depuis près d’un an au Moulin Rouge, et grâce à cette capacité à nouer des liens, il fut accepté en tant que danseuse dans la troupe. Cette histoire est complètement délirante.
Il se fera appeler Florence, par amour pour la ville italienne qu’il découvrit par le biais de l’œuvre de Michelangelo ainsi que celle de Machiavel – né Florentin. Il explique que depuis cette découverte, il s’est pris d’une passion sans limite pour la Renaissance, l’Humanisme, et les peintures italiennes.

Il parle depuis quelques temps d’une danseuse plus vieille que lui qui le laisse là aussi, admiratif. Elle se fait appeler Cerise et est de 8 ans son aînée. Il écrit qu’il lui a fallu un certain temps avant d’oser lui adresser la parole. Dès lors, ils se sont bien entendu, et Cerise est devenu en quelque sorte, son mentor. Ses mutations corporelles n’ont pas l’air d’avoir freiner ni ses apparitions en scène – il explique que les spectateurs sont persuadés qu’il s’agit d’un « charmant » costume, ni l’affection que les danseuses – qui pourtant en connaissent la véritable provenance, lui porte. Il représente pour elles une sorte de petit enfant, de chouchou dont elles se font grand plaisir de prendre soin.




Le : 26 Mars 1959
Relation avec Cerise (Marlène*3 Lucie, Y)

Depuis peu, le jeune Søren entretient une relation avec la danseuse qu’il a mentionné, et qui se dénomme Cerise. J’ai fait quelques recherches sur sa personne, elle se prénomme en réalité Marlène Lucie Meyer, 23 ans. Sa famille était de basse condition et sa mère travaillait déjà dans un cabaret de rue. La jeune fille a tout d’abord suivit le parcourt de sa mère, mais il semblerait que la puissance manifeste de son(ses) charme(s) ainsi que l’automne de ses cheveux l’aient permit de gravir petit à petit des échelons.
Elle est arrivée au Moulin Rouge il y a quelques quatre ans.
Ses parents sont morts dans la misère, il y a peu de temps, le père avant la mère.
Elle réside dans le quartier miteux et exécrable du Marais*4.

Cela fait donc quelques semaines – selon le journal – que les deux entretiennent une relation. Je ne comprends pas ce délire infâme. Vraisemblablement, lorsque Søren est au Moulin Rouge, il soit constamment habillé comme une fille, se comportant comme tel, parlant de lui comme une fille, agissant comme une fille…
Leur relation en devient d’autant plus contre nature qu’il semblerait, en plus de la différence d’âge et de l’écart social qui les séparent, que cela soit une relation saphique. Tout cela est démentiel, démoniaque.
Ce garçon est dépravé, ses parents auraient mieux fait d’être plus durs.
Cette découverte m’a déstabilisé. Je ne trouve pas de mots pour décrire mon sentiment face à une telle atrocité. Ce vendredi, j’ai une entrevue avec Mr. & Mme Herzfanger pour leur faire part du compte rendu de mon enquête.
Cela va sûrement être fameux…

« Ah ! Marlène ! » Je me jette dans ses bras, elle, surprise, m’y accueille.
« Qu’y a t-il ma chérie ? »
« Hu, mes parents sont des ordures finies ! »
« Viens là, viens t’asseoir. » Je m’assois, laisse ma valise au pied du lit. Je suis directement venue chez elle. « Qu’est-ce qui t’arrive mon ange, raconte moi. » Elle s’assoit à mes côtés, me prend de nouveau dans ses bras. Je m’y blottie. Elle sent bon, et sa peau est douce et chaude. J’aime la sentir… elle commence de passer sa main le long de mon dos. Que son étreinte est rassurante. Je fourre ma tête dans son cou, me cache parmi ses cheveux.
« Ils ont tout découvert… ! je sais pas comment, mais ils ont découvert pour le Moulin Rouge, pour toi et moi, pour mon travestissement. » Un sanglot m’échappe, je m’agrippe un peu plus à son dos. « Ils ont dus me faire suivre ces enculés ! hu ! »
« Oh mon amour, c’est terrible, ils sont monstrueux. » Elle dépose un baiser sur le haut de mon crâne alors que je repense à ce qu’elle vient de dire, regardant distraitement un tableau de Turner, suspendu à son mur. Terrible ? je ne sais pas. Plus j’y pense, et plus je trouve que c’est une véritable aubaine. Plus besoin de se cacher pour vivre. Je me redresse, la regarde, l’œil attendrit par l’exquise image que son faciès m’offre. Caressant sa joue du dos de mon doigt :
« Tu sais, plus j’y réfléchis et plus je trouve que c’est plutôt une bonne chose. Regarde les bons côtés – si je pleure c’est seulement parce que je suis un peu fragile et sensible, mais maintenant, je n’aurais plus besoin de fuguer tous les soirs en cachette, on va pouvoir être ensemble plus souvent ! » Elle sèche mes larmes, esquisse un sourire :
« Tu as raison. » Elle prend délicatement mon visage entre ses deux mains et m’embrasse, furtivement, avec douceur, puis elle se retire. « C’est peut être mieux ainsi. »
« Oui. » Sourire. « Je vais essayer de trouver quelque part où vivre, je suis si heureuse.. ! »
« Pourquoi tu ne vivrais pas avec moi ? On serait tout le temps ensemble comme ça. » Gagné. Je souris.
« Vraiment ? je veux pas être de trop tu sais, c’est pas la même chose, vivre seule, vivre à deux. » Elle me donne une tape sur l’épaule, rigole :
« Voyons ! tu sais que ça me ferait immensément plaisir. »
« Hey, ben alors si ça te fais plaisir, je suis d’accord aussi. » Un baiser encore. Et d’autres à la suite, elle m’allonge, prend le dessus, et nous fêtons cet emménagement subit comme il se doit…




Le : 09 Mars 1961

Marlène m’a quittée. Elle dit que je suis sur la mauvaise pente, que je glisse vers des ténèbres desquelles je ne pourrais m’extirper. Elle dit que je deviens une de ces sado-maso qui se mutile, s’écorche pour se faire du bien, de ceux qui vont jusqu’au limite de l’agonie pour jouir.
Je me souviens encore des longues nuits que nous passions toutes deux à lire le Marquis de Sade. Je lui ai proposé de me suivre, je lui ai dit que je ne serai pas une vilaine fille, que je saurai rester simple et modérée. Mais c’est déjà trop pour elle…
J’ai le cœur brisé. Elle ne se rend pas compte de ce qu’elle fait. Je l’aime si fort, et pourtant, cet univers m’attire, il m’appelle, et je ne me sens pas la force d’y résister. Si seulement elle voulait bien comprendre. Je donnerai tant pour elle, sacrifierai tant pour elle… je pensais que c’était réciproque.




Le : 17 Mars 1961

Je suis allée au Cris & Chuchotements (un club SM dont j’ai entendu parlé) plus tôt dans la journée. C’est un endroit glauque et sordide, très sombre, mais j’y ai rencontré Thaddeus*5. Il est aimable, nous avons beaucoup parlé. Comme je suis jeune, il a tenu à m’avertir des dangers. Je lui ai dit que ça irait tant qu’il était mon initiateur. Il a accepté.



Le : 19 Mars 1961

J’ai couché avec Thaddeus hier. Il m’a montré différentes pratiques. Il m’a fait fumer de l’opium et puis nous avons fait l’amour à plusieurs reprises. Il a de jolis instruments. J’ai mis du temps à me remettre de l’opium, j’en ressens encore les effets. J’ai l’impression d’être légère, et mes pensées sont désarticulées. Il m’a offert un collier, il a été très tendre pendant l’acte, je croyais qu’il serait bien plus strict. Il m’a dit qu’on commencerai doucement. Il m’a offert un collier, il m’ a dit que j’étais, que je suis, sa petite chienne. Il m’appelle Talis. C’est que… je veux dire, c’est mignon, je trouve que ça va bien à un chien. Les SM ne sont pas de si méchantes personnes. Pourquoi Marlène ne m’a t-elle pas suivit… c’est plutôt elle la chienne oui. J’aime bien le collier cela dit… nous l’avons utilisé hier, mais je ne sais plus trop quand. J’ai des gros trous de mémoire.
Tant pis, ça ira mieux demain.




Le : 28 Avril 1961

Marlène me manque. J’aimerai tant la serrer dans mes bras à nouveau. Quand je fais l’amour avec Thaddeus, je suis toujours pris, presque tiraillé par une mélancolie amer et tenace, je l’aime tellement. Parfois, lorsqu’il m’attache, je me laisse divaguer, je me laisse aller aux fantasmes, et je rêve. Je rêve que c’est elle qui me fouette, que c’est elle qui lit les liens qui nous unissent, qui me traite comme sa petite chienne – adorée, préciserait-elle, attentionnée, qui me fait tout ces choses qu’elle considère d’ignobles alors qu’elle me font tellement plaisir. Si seulement je pouvais la convaincre, je l’initierai doucement, et nous pourrions retrouver cette extase que nous éprouvions durant nos plus brûlantes étreintes.
Seigneur… je l’aime tellement…




Le : 07 Novembre 1961

J’ai essayé de convaincre Marlène, de la reconquérir. Elle m’a repoussé, elle n’aime pas ce que je suis devenu, dit-elle. Que suis-je devenu ? je me suis juste épanouie… je me suis énervée, et mon côté de Wild a refait surface alors que j’avais pris ma médication. Je l’ai griffé – je m’en veux. Il a fallut qu’on m’injecte une dose importante de morphine, parce que, je ne l’ai pas précisé depuis que j’écris – j’écris si peu en ce moment, mais Thaddeus m’a fait goûté la morphine il y a quelques temps, et j’ai pris l’habitude d’en prendre un peu régulièrement – ça m’aide à tenir le rythme. Du coup, à cause de la dose élevée, et de la marque – bien que fine – de piqûre que j’ai sur le bras, la patronne a découvert mon petit vice. Marlène, qui a toujours était très puritaine (alcool & cigarette), trouve cela d’autant plus dégoûtant. Je suis virée du Moulin Rouge. Je les déteste toutes, c’était ma vie. Comment peuvent-elles me faire ça ? comment peuvent-elles m’abandonner ? Marlène ne m’a même pas soutenue…
J’ai envie de mourir…




Le : 15 Avril 1962

Mon cher journal, nous nous retrouvons enfin.
J’ai erré pendant des mois dans la rue. Je ne sais même plus comment j’ai fait pour survivre. Sûrement en chassant des rats, côté Wild oblige. J’étais très mal en point lorsque Marlène est venue me récupérer (car elle est revenue… l’Ange de ma vie). La nature avait reprit beaucoup de ses droits sur mon corps, j’avais les ongles durs et cornés, des moustaches et beaucoup de poils.
Elle a prit soin de moi et m’a aidé à m’en sortir. Je ne toucherai plus jamais à la drogue, je vais reconquérir son cœur (car nous ne nous sommes pas remises ensemble pendant ma convalescence).




Le : 11 Mai 1962

Il y a de cela quelques temps (j’écris de façon si espacée, tu m’excuseras) j’ai réussi à reconquérir son cœur, comme je te l’avais dit. Qu’il fait bon être dans ses bras, que je me sens bien, entouré de sa chaleur, que son amour m’est délectable. Je l’aime plus que jamais. Et une fois de plus, il faut qu’elle me fende le cœur. Je pensais que tout irait bien maintenant que nous étions à nouveau ensemble, mais mon désir sexuel me poursuit, et il est revenu, la semaine dernière à la charge. Une fois de plus j’ai proposé à Marlène de l’initier à mes pratiques. Puis je lui ai parlé de La cour des Miracles, une cour dont j’ai vaguement entendu parlé par le biais de François. J’aimerais y entrer, et j’aimerais qu’elle m’y suive, nous pourrions y vivre si heureux.
Elle a refusé. Une fois de plus. Il y avait tant de compassion et de tristesse dans ses yeux. Je m’en veux de ne pas être tel qu’elle le voudrait. Je pleure, je suis un homme, je ne devrais pas être si faible. Et pourtant, je me hais de ne savoir modérer mon désir au profit de nos amour, de sacrifier ce dernier sur l’autel de ma jouissance.
Marlène m’a dit, avec beaucoup de peine et de regret – sa voix était si touchante, si claire, si fuyante, que je ferais mieux de suivre mes instincts, qu’il ne fallait pas que je me bride pour elle, que je ne devais pas gâcher ma vie pour elle.
Se rend-elle compte, que…, gâcher ma vie serait plutôt rejoindre cette cour, et pourtant, je ne puis m’y soustraire, le désir se fait douleur tant il est pressant… il y a cette… violence sexuelle, cette soif de découverte que je ne peut apaiser.
Pourquoi faut il que je choisisse entre les deux.. ?




Le : 25 Juillet 1965

Je suis entrée à la cour des Miracles grâce à François et Thaddeus. Dieu que cette femme était hideuse, heureusement, Thaddeus avait un peu d’opium avant que je passe à l’acte. Il me reste encore du chemin à parcourir jusqu’au poste de Directrice du secteur des plaisirs mais j’y arriverai.
Je serai le nouveau Sade.

CAHIER D’ETUDE PERSONNELLE

Le : 27 Mars 68

C’est tout ce que j’ai pu recopier du journal intime de Søren. Il a faillit me prendre en flagrant délit. Je vais prendre mes distances pour l’instant. Bien qu’il n’ait jamais su qui j’étais, il semble se douter de quelque chose ces derniers temps – je commence à me faire vieux, sûrement. Je vais continuer l’espionnage de loin.
Pour le moment, rien de plus.




_________________________
*1 Kartoffel : patate (allemand)
*2 Mirabilis jalapa : Belle de nuit, s’épanouissent en été, et surtout, la nuit, bien évidemment.
*3 Marlène : c.f Marlène, Noir Désir.
*4 Le Marais : beaucoup de juif résidaient encore dans ce quartier pendant la guerre.
*5 Thaddeus : Don de dieu (en grec) Surnom, of course…

Ouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuf !!!




Comme je disais sur le floood ! Je veux des bons ! Et y'en a !

C'est coooooooooool !

Alors neeeed de te lire en RP également !
Pour moi, c'est un grand bienvenue !

Mais c'est quand vous voudrez mon Marquis, je vous attends au détour d'une rue, au détour d'un RP, il ne manque plus que je sois validée et je suis à vous

Le pouvoir de ma main marche aussi sur toi ?

Bienvenue poulette ^o^

Je ne vais pas te répeter à quel point ta fiche est magnifique, bien écrite, cohérente, bla bla bla... (oh mon dieu, j'ai osé te critiquer )
Tu connais déjà le refrain.

Laisse toi aller :p

Bienvenuuuuuuuuuuue ^^

Super belle fiche =)

Super bel avatar, gente dame (il me siérait fort de le posséder aussi).

Ps Nova : essaie tjs voir si ta main fait des miracles

Elle ne fait pas que des miracles

Enfin d'autres amusants travestits sur le forum. Je salue ce tour de force bien bas, en applaudissant bien fort cette jolie fiche qui mérite un compliment. Sa Majesté du Larbin daigne donc, après l'avoir lu, accorder au possesseur de cette fiche une remarque : beau travail...

Je valiiiiiide avec mes plus sincèèères féliciiiitatiiions ! =D

Bravo