Paris 68
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Il est grand temps de rallumer les étoiles ...
 
AccueilPortailRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -21%
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, ...
Voir le deal
39.59 €

 

 La Résistance

Aller en bas 
AuteurMessage
Arsène
Tyran autoproclamé
Arsène


Nombre de messages : 709
Race : Daemon (Corvus corax)
Parti : Révolutionnaire
Emploi : Libraire/En grande parti responsable de la Révolution
Date d'inscription : 02/02/2008

La Résistance Empty
MessageSujet: La Résistance   La Résistance Icon_minitimeVen 13 Juin - 10:57

[Par Pierre Clastres]

La Résistance 58449-resistance


MANIFESTE DE
LA RESISTANCE










[justify]La résistance n’est pas un parti. C’est avant tout un état d’esprit ! C’est résister pour ses croyances ; résister pour ses droits ; résister pour ses idées.
« Résister, c’est être libre ! »

Nous ne sommes pas un parti. Nous ne sommes pas un groupe. Nous sommes frères. Nous sommes Français.


-----------


Nos objectifs sont clairs, et simples : rendre à notre pays sa gloire passée ; laver l’affront que l’Allemagne, l’Europe et le Monde nous ont fait… les uns par leurs actes, les autres par leur traîtrise et les derniers par leur inaction.
Oubliez vos désirs, vos buts ; ils ne sauraient être atteints. La Résistance n’existe qu’à travers nous, mais nous ne sommes rien sans la Résistance. Ainsi, ne cherchons pas le coup d’Etat rapide et sans conséquence ; préférons lui les bases solides des constructions mille fois centenaires.


-----------


Tout agent de la Résistance est soumis aux règles de l’Etat Français. Il doit fidélité, dévouement et respect à ses chefs, sans condition, ni restriction aucune.
La première obligation est de prêter serment ; la deuxième, de s’infiltrer dans la société, anonymement.
Tout agent est employé, salarié, travailleur, pour faire vivre la Patrie. Nous sommes citoyens ; parties intégrantes du bon fonctionnement de notre pays. Tout rebut, exclus ou absent de la société est un lâche ! Qui n’a pas sa place parmi nous, qui n’a pas sa place sur ce sol.

« Vivre dans l’adversité nous rendra plus fort. »
Suivant ce précepte, tout agent de la Résistance doit embrasser la cause et endurer la honte de notre France.


Dernière édition par Arsène le Dim 19 Oct - 12:47, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
https://paris-68.forumpro.fr/fiches-validees-f18/arsene-valide-t3
Arsène
Tyran autoproclamé
Arsène


Nombre de messages : 709
Race : Daemon (Corvus corax)
Parti : Révolutionnaire
Emploi : Libraire/En grande parti responsable de la Révolution
Date d'inscription : 02/02/2008

La Résistance Empty
MessageSujet: Re: La Résistance   La Résistance Icon_minitimeDim 19 Oct - 12:43

La Résistance a vu le jour en 1940. Cependant, il n’était pas un vrai parti mais plutôt une réaction identitaire et libertaire pour un pays envahit ; armé pour la défense du pays contre l’ennemi Allemand, il était l’un des premiers fléaux contre lequel le Reich menait une guerre sans pitié ni merci. De nombreux coups durs ont été recensés dans le groupuscule, et dans l’actuelle Résistance, seul Pierre Clastres, actuel chef du parti, et Dominique Forgeron, son second, militaient à cette époque.
Suite à la mort d’Hitler et à la prise de pouvoir des Rouges dans la France Allemande, la Résistance a trouvé un second souffle dans l’achat d’une imprimerie qui est devenue, le 13 mai 1948, la maison d’édition : LIBERTE, en sortant son premier bimensuel : le journal Liberté. C’est donc le 13 mai 1948 que la Résistance comme parti naquit.

Actuellement, très peu de gens connaissent la Résistance. C’est surtout la maison d’édition LIBERTE qui fait parler d’elle. Elle a toujours eu un franc-parler, une gouaille bien hargneuse et c’est toujours mise en porte-à-faux du gouvernement. Pour certains politiques, ils représentent le mal, pour d’autres des rigolos passéistes qui n’arrivent pas à accepter le changement, pour d’autres encore des anarchistes fleurs bleues.
Mais au-delà de bien de tout cela, c’est un journal mensuel qui fait de nombreux d’adeptes dans toutes les couches de la société humaine. Beaucoup aiment les idées et les traits d’humours et même s’il n’y a pas de réel consensus, les humains apprécient le journal pour dire tout haut ce que bon nombre d’entre eux pensent tout bas. Cela va sans dire que les Wilds et les Daemons luttent contre ce journal qu’ils trouvent raciste et fasciste. Des poursuites en justice ont été lancées, mais sans succès.

Cependant, derrière cette belle maison d’édition où la liberté d’expression est le maître mot se cache le parti de la Résistance. Pierre Clastres, directeur de la maison d’édition est également le chef du parti depuis 1940. La Résistance a pour premier but de venger l’honneur de la France, et ne reconnait pas le gouvernement en place tout comme elle ne reconnait pas la France allemande. Une fois Hitler mort, une fois le Reich tombé, la lutte s’est retournée contre les collabos, contre les Rouges, mais surtout contre les Wilds et les Daemons, engeance du diable, enfant du Nazisme, image de la honte de l’humanité et de la France.
Mais alors que les faits d’armes étaient courant et se faisaient au grand jour durant la « belle époque de la Résistance », comme le dit Pierre Clastres, ceux d’aujourd’hui se font en secret, à l’abri des regards afin de ne pas entacher le beau cheval de Troie qu’est la maison d’édition LIBERTE.
Revenir en haut Aller en bas
https://paris-68.forumpro.fr/fiches-validees-f18/arsene-valide-t3
Arsène
Tyran autoproclamé
Arsène


Nombre de messages : 709
Race : Daemon (Corvus corax)
Parti : Révolutionnaire
Emploi : Libraire/En grande parti responsable de la Révolution
Date d'inscription : 02/02/2008

La Résistance Empty
MessageSujet: Re: La Résistance   La Résistance Icon_minitimeDim 19 Oct - 12:43

17 juin 1940

La France est une parjure. Une enfant de putain. Au-delà du grésillement insoutenable de la radio volée à une maison de vieux abandonnée, c’était la patrie qui capitulait à travers les mots du Maréchal. Et même le réconfort qu’avait donné la conservation d’une partie de notre territoire libre, c’était un goût amer dans la bouche de tous les combattants français. La colère, c’était bien cela qui était palpable autour de moi. Mes camarades, mes amis, ma famille… Une colère sourde, noire, destructrice. Voilà ce que les français avaient en eux. Voilà ce qu’ils voulaient crier au Ciel, à la Terre entière. Nous voulions simplement combattre, mourir au champ de bataille, avoir notre nom sur le champ d’honneur. Au lieu de ça, nous sommes vendus, honteux, en guerre civile. Et l’Allemand rigole et se délecte ! C’est bien ce qu’il voulait ce foutu Bosch…
Ces mots, ce sont des mots bannis, hors-la-loi maintenant.
Vive la France libre ! Vive la Liberté !


19 juin 1940

C’est une ombre qui s’est jeté sur le cadavre encore chaud de notre belle France. Une charogne nazie menée par le Hitler. Le Führer, comme ils l’appellent… Le Dictateur. Le futur maître du monde. Celui qui sauva la race supérieur… cette belle race aryenne ; et qui lui fit prendre le pouvoir, sa place initiale. Dominante, belle, fière, une race qu’il aurait été difficile d’éteindre aux vues de ses nombreuses qualités, à n’en pas douter.
Voilà l’ombre qui m’étreint le cœur. Qui me dévore littéralement. Comprendre doucement que chacun de mes camarades va partir : abandonner, mourir, trahir. C’est là que l’Allemand est fort. La dissension commence déjà à voir le jour, à fleurir dans les consciences de certains peureux d’ici. La résistance qu’il appelle ça ! La résistance… tu parles ! Les pleutres, des repris de justice allemands, des communistes… Une chiquenaude pourrait faire tomber le tout. Un ramassis d’anti-nazi.
J’ai perdu mon dernier patriote aujourd’hui. Claude s’est fait descendre. Dans une embuscade qu’on avait mis au point. Mais les Bosch ont donné l’impression qu’ils s’y attendaient. Y’a une taupe. Et cette taupe, elle a fait dézinguer Claude.
Vive la France libre ! Vive la Liberté !


1 juillet 1940

Je l’ai tué. Je t’ai vengé. Claude, si tu m’entends d’où tu es… ton honneur est lavé. Tu peux t’endormir enfin en paix. Il l’a senti ce fumier de monstre. Un sale monstre dégénérescent que nous refile les foutues tests de ce foutu régime. Qu’ils brûlent tous en enfer ! Et qu’il emporte le Nazi. Il hurlait de douleur. Tu l’as entendu de là où tu es, Claude. Je l’ai fait chanter pour toi. Je l’ai fait subir ce que tu lui aurais fait subir. Et je lui ai fait manger ses tripes. Il est devenu tout blanc quand il les a vu s’agiter devant lui. Je l’ai découpé au niveau de la gorge, et je l’ai pendu avec ses intestins. Tu aurais aimé. Je l’ai saigné comme un sale porc qu’il est. Pas de mémoire pour ces enflures de collabo !
Vive la France libre ! Vive la Liberté !

1 juillet 1941

Un mois que c’est parti en vrille. Un an de galère, de course-poursuite, de coups de feu. Je me sens vieux. Vieux avant l’âge, vieux à en crever. Mais je suis le seul qui reste. Le seul à y croire, le seul à l’aimer cette France. Et je commence à avoir peur. Parce que des bruits écorchent le silence de la nuit. La planque donne l’impression de se rétrécir à chaque fois que j’y rentre à nouveau. Ce malaise, je le sens. Il est palpable. Et ils le comprennent pas, mes gars. Mais en même temps, ils sont pas patriotes. Y’en a une majorité de gamins… Des gamins pas prêts à se battre ; ils sont là parce qu’ils idéalisent, comme tous les gamins. Et ils retourneront pleurer dans les jupes de leur mère dès la première incursion faite… s’ils ne sont pas morts avant…
Une sale époque qu’on vit. La guerre continue contre l’Angleterre. Et des drôles de rumeurs persistent, comme quoi Hitler envahirait les Communistes. Avec un peu de chance, il refera la même connerie que Napoléon… Et se fera dézinguer là bas.
Les rafles continuent ici. Il fait pas bon être juif en ce moment… Résistant non plus, je vais vous dire.
Vive la France libre ! Vive la Liberté !


11 novembre 1942

Depuis le temps que j’hurle dans le vide. Je le disais, moi, que les Nazis, on pouvait pas leur faire confiance. Que l’autre collabo de Maréchal non plus. Ce sont les ritals et les nègres qui nous ont baisé cette fois. Foutue guerre, foutue nation, foutue pays !
Le sud n’est plus libre. C’est l’invasion, la dictature totale, le régime de peur et de violence. J’écris moins.
C’est l’occupation, qu’on nomme ça entre nous. On se serre la ceinture dans la résistance. Mais c’est pas évident. Hier, j’ai dézingué un gosse qui pétait un plomb et menaçait de vendre la planque. C’est dur. Mais je préfère être assassin d’un môme que victime d’un génocide.
Y’a un tas de réquisitions dans les villages et les villes, les transports sont désorganisés. Ils font tout pour nous empêcher d’avancer. Ils sont malins les Bosch. Ils nous foutent dans la merde. Y’a de moins en moins de mains d’œuvre. Les jeunes n’osent plus. On a tous peur.
Depuis quelques temps, y’a de plus en plus de Juifs qu’on doit faire passer. Et les schleus qui ratissent la frontière. C’est de plus en plus dur.
A la radio, il raconte que les résistants sont difficiles à trouver. J’ai réfléchis un peu et je pense qu’on est pas seul à lutter. Il parlait d’un général en Angleterre. Un planqué encore ! Un gars qui se faisait un nom sur des morts et des inconnus qu’on était. Et les Nazis, ils aiment pas ça. Et ils durcissent les contrôles, les recherches, les fouilles… L’Angleterre, elle se la coule douce pendant que mes gars se font arrêter, torturer et descendre. Ouais, l’ombre ici, elle se répand, à cause des inconscients trop content de se faire un nom de combattant, de résistant. Ça doit être à la mode, à Londres…
Ici, il pleut. Et ça sent la mort.
Vive la France libre ! Vive la Liberté !
Revenir en haut Aller en bas
https://paris-68.forumpro.fr/fiches-validees-f18/arsene-valide-t3
Arsène
Tyran autoproclamé
Arsène


Nombre de messages : 709
Race : Daemon (Corvus corax)
Parti : Révolutionnaire
Emploi : Libraire/En grande parti responsable de la Révolution
Date d'inscription : 02/02/2008

La Résistance Empty
MessageSujet: Re: La Résistance   La Résistance Icon_minitimeDim 19 Oct - 12:44

1 février 1943

C’est tremblant que je reprends une page de mon carnet. La milice française vient de trouver la planque. La moitié de mes gars, si ce n’est plus, se sont fait choper. Ka 2 m’avait prévenu juste avant que je n’arrive à deux rues de la maison. Je l’ai échappé belle. Mais tout notre boulot est foutu maintenant. De belles conneries ces milices. Des collabos encore ! Des putains de Français qui préfèrent vivre dans la honte plutôt que de se lever et lutter. Ils valent pas mieux que ces enfoirés de Bosch ! Ils en avaient pas assez de leur Gestapo, de leur Wehrmacht… Les Français voulaient être fiers d’avoir leur propre sécurité, leurs gentils chiens de garde pronazis. Pour se faire bien voir… et parce qu’ils avaient peur de perdre ce qu’ils avaient. Cupides et pleutres ! Les Allemands devaient bien rigoler en jouant avec leurs poupées vivantes.
Depuis plusieurs mois, j’entends parler de ‘camps’ où seraient emmenés les prisonniers de guerre et les juifs. Des rumeurs étranges qui circulent. Je ne sais pas si je dois leur donner une valeur. La propagande pour effrayer le monde d’en-bas, c’est récurrent de la part des Nazis. Ils arrivent pas à nous mettre la main dessus ; du coup, ils partent à la chasse. Ils font beaucoup de bruit et attendent de l’autre côté pour nous choper. C’était aussi bête.
Et ça fonctionnait.
Je sais pas ce que je vais faire, maintenant. Essayer de retrouver des gars à moi… Monter sur Paris, peut-être.
Vive la France libre ! Vive la Liberté !


22 août 1943

La radio crachote à côté de moi. Je crois que je déteste les radios… Elles m’ont toujours apporté que des mauvaises nouvelles. Ça fait cinq mois et demi que je suis sur Paris ; clandestinement. Y’a deux mois, c’est un nouveau fléau qui s’est abattu sur la France. Comme si les Bosch en faisaient pas assez, voilà qu’ils nous balancent leurs monstres de laboratoire. Des êtres pas tout à fait bête, mais plus tout à fait humain… Des Wilds qu’ils appellent ça. Je trouve ça idiot comme nom. Des bestiaux de foire. Et puis, y’a des gars qui auraient un animal de compagnie pour toute la vie… qui seraient leur âme : des Daemons qu’ils nomment ça. Nom stupide encore une fois. Le problème, c’est que maintenant, la Résistance s’essouffle. Tout le monde a peur de ces nouvelles bestioles. Le Reich, la France Allemande, Hitler et les camps, ils s’en foutent. Ce faire mordre, c’est devenu pire… Et aujourd’hui, c’est la radio qui sonne le glas de tout notre espoir. De la Résistance qui s’effondre doucement à cause de la lâcheté des hommes.
« Peuple de France. Peuple d’Allemagne.
Nous voilà presque unis sous le même drapeau et sous la même nationalité. Oui, presque tous. La première dépêche du Führer considérera en effet ces deux races horribles que sont les Wild et les Daemon comme fruit du démon. Ils seront déportés en camp de concentration. Nous vous invitons à dénoncer vos voisins ou votre famille, pour le bien de la nation.

Vive le Reich ! »

Voilà ce que ça disait mot pour mot. Je l’ai noté sur ce carnet pour ne pas l’oublier. Pour pas oublier que ce jour était la pire insulte et la plus grande honte que notre France avait à essuyer. Le Français n’existait plus. La France non plus. Nous étions tous Allemand… réunis sous un seul drapeau… sous un seul chef. Notre ennemi !
La France n’est plus, Vive la France ! Vive la Liberté ![/justify]

22 décembre 1943

Cette guerre nous tue. A petit feu. L’Angleterre nous a abandonné. Elle se fout bien des résistants français, aux actions et aux espoirs qu’ils ont. Je l’avais dit ! Je leur ai dit à mes gars : « Comptons pas à ces planqués de british. » On a jamais pu compter sur eux.
Quatre mois de plus à Paris. C’est la guerre civile, ici. La confiance, c’est payant. Et encore ! Pas sur de ne pas se faire doubler… Et en plus, les contrôles et les rafles augmentent. Les Bosch sont plus hargneux. Ils ont peur… J’en suis sur ! Peur des nouveaux monstres qui sont apparus. L’homme a toujours peur de la différence.
Quatre mois que les Wilds et Daemons cohabitaient avec les humains. Enfin, cohabiter… C’est un grand mot. Pour l’instant, ils sont logés à la même enseigne que les juifs. Je sais pas combien ils sont, mais beaucoup sont envoyés en Allemagne. Où ? Personne ne sait. Mais de ce qu’on dit, c’est que y’a pas assez de place pour tous les loger… alors, comment faire pour faire de la place quand y’en a plus ? Et bien, on tue. Et si c’est ça, alors nous vivons en Enfer… pour de bon.
La France tiendra bon, Vive la France ! Vive la Liberté !

[justify]22 décembre 1943

Cette guerre nous tue. A petit feu. L’Angleterre nous a abandonné. Elle se fout bien des résistants français, aux actions et aux espoirs qu’ils ont. Je l’avais dit ! Je leur ai dit à mes gars : « Comptons pas à ces planqués de british. » On a jamais pu compter sur eux.
Quatre mois de plus à Paris. C’est la guerre civile, ici. La confiance, c’est payant. Et encore ! Pas sur de ne pas se faire doubler… Et en plus, les contrôles et les rafles augmentent. Les Bosch sont plus hargneux. Ils ont peur… J’en suis sur ! Peur des nouveaux monstres qui sont apparus. L’homme a toujours peur de la différence.
Quatre mois que les Wilds et Daemons cohabitaient avec les humains. Enfin, cohabiter… C’est un grand mot. Pour l’instant, ils sont logés à la même enseigne que les juifs. Je sais pas combien ils sont, mais beaucoup sont envoyés en Allemagne. Où ? Personne ne sait. Mais de ce qu’on dit, c’est que y’a pas assez de place pour tous les loger… alors, comment faire pour faire de la place quand y’en a plus ? Et bien, on tue. Et si c’est ça, alors nous vivons en Enfer… pour de bon.
La France tiendra bon, Vive la France ! Vive la Liberté !


22 décembre 1945

Satan est mort ! Hitler s’est fait tué. Je ne sais pas comment exprimer ce que je ressens juste maintenant. De la libération, parce que le tyran est mort ! Mais de la peur, encore... Qu’est-ce qu’on va devenir ? Qu’est-ce qui va se passer à présent ? Je peux pas croire que tout va s’arrêter maintenant. On va pas pouvoir sortir et aller cracher sur ces nazis. J’aimerais que ça soit possible… mais je le sens. Je le sens… c’est pas fini.
Mais mes gars sont contents ; contents et fiers. Et je passerais pour un rabat-joie, un vendu si je ne les laissais pas faire. Donc, faut que je les laisse. Mais va falloir faire deux fois plus gaffe, maintenant. Jusqu’à ce qu’on sache ce qui va se passer…
C’est un Daemon qui la tué. Tout du moins, c’est ce que l’on raconte. Il devait être désespéré… Ou fou ! Un monstre… Bien sûr qu’on devrait lui être reconnaissant ! Mais pourquoi ça devait être l’un d’eux ! Pourquoi pas un humain ne l’avait pas fait ? Pourquoi n’y ai-je pas pensé ? Pourquoi n’ai-je pas eu le courage de le faire ?
Si j’y avais pensé… j’aurais du y penser !
Pour notre honneur à tous ! Qu’un monstre nous ai sauvé... C’est pas bon, je le sens. Bientôt, on va se sentir obligé de les remercier pour ce qu’ils ont fait. Pour ce qu’ils nous ont apporté.
Conneries !
J’entends mes gars chanter… ils ont abusé sur la bouteille, les voilà qu’ils chantent une ode à notre « sauveur ». Je vais aller en flinguer un pour l’exemple si ça continue.
Vive la France ! Vive la Liberté !


22 décembre 1946

Dans la salle en bas, y’a Jojo et Dom qui ont mis la bougie sur le gâteau que j’ai réussi à dégoter. On est trois de l’ancienne équipe à fêter l’anniversaire de la mort du tyran. Quand je relis ce que j’avais écrit l’année passée, j’ai l’impression de lire une prévision d’oracle. Ouais, trois de l’ancienne équipe. J’voulais pas les embêter avec mes idées à l’époque. Maintenant, je me dis bien que j’aurais du… que ça aurait pu tout changer. Que de putain de regrets !
Alors qu’ils faisaient la tête, y’a un petit jeune qui a voulu sortir un peu, fêter ça. Maintenant que j’y pense, tu m’étonnes que les Nazis en faction n’apprécient pas l’idée… C’était leur chef, et apparemment ils l’aimaient. J’peux bien les blâmer pour ça, mais j’préfère pas y réfléchir. Alors, ces salauds de Bosch, ils les ont chopés. Et tous fusillés. Ça ne les intéressait même plus de savoir où était leur chef, savoir s’ils étaient activistes, anglais, pour la révolution, Wild ou Daemon… Non, ils tuaient pour tuer. Un peu comme des bêtes perdues, acculées à un mur infranchissable. Et ils les ont dézingué. J’les ai vu. Tous alignés, beaux et fiers. Crétins, oui ! Ils valaient rien… ce qui me fait mal au cœur, c’est que les meilleurs ont été pris par les autres… Crétins !
Depuis un an, il s’est rien passé de plus… pas grand n’a vraiment changé. Sauf qu’on est moins emmerdé par les Bosch. Mais c’est toujours la galère. Pour manger, pour survivre… C’est encore la guerre. Et l’hiver est dur.
Vive la France ! Vive la Liberté !


25 décembre 1946

C’est Noël. Et ce qu’on aimerait, c’est que le Père Noël ne se soit pas fait descendre par les Bosch. Tout ce qu’on a eu pour l’instant, c’est la « République Allemande ». Saleté d’hypocrisie… La France… Allemande… Conneries !
Faut dire que les Communistes ont bien joué leur jeu. Maintenant, c’est eux qui détiennent pas mal de choses. Je comprends pas grand-chose à toute cette politique, mais je reste persuadé qu’ils ont fait ça pour assurer les prises qu’ils avaient sur le dos des Nazis. Des charognards, voilà ce qu’ils sont !
On a changé de place de Q.G. Même si ce n’est plus vraiment la peine de se planquer. La seule chose qui peut encore nous tomber dessus, c’est notre chauvinisme… en tout cas, c’est ce qu’on me dit quand le sujet vient sur la France Allemande. Ils prétendent tous qu’elle est sauvée. Le combat n’est pas fini. Maintenant, les Nazis sont devenus communistes, Allemands, passants, frères, sœurs, parents… Tous pour une « belle France Allemande ». Le renouveau de notre pays... Conneries !
Le mot d’ordre, aujourd’hui, c’est liberté, égalité, fraternité… pour les Wilds et les Daemons. Voyez-vous ça ! Donner la liberté et une vie à ces bestiaux de foire. Autant dire qu’un Nazi est humain ! La folie humaine… ça nous perdra tous.
De mon côté, j’essaye de trouver des gens de confiance qui sont contre toutes ces absurdités. Aussi peu serons-nous pour lutter contre les Allemands qui nous envahissent, contre les monstres, je ne pourrais m’arrêter sans avoir honte.
Vive la France ! Vive la Liberté !

2 janvier 1947

J’ai rencontré un gars étrange. Un jeunot. Un écrivain. Il était en train d’écrire un livre, avec des idées étranges.
Il refaisait le monde en imaginant que les Nazis avaient été défait. Qu’ils avaient perdu la guerre en 1945, à cause d’un débarquement des Français, des Anglais et des « Américains » _une sorte de ‘peuple’ surdéveloppé qui aurait vécu au-delà de l’Atlantique_ sur les plages de Normandie. Il a une imagination à toute épreuve le petit, mais je doute qu’il fasse carrière avec ces idées. C’est bien foutu cela dit, il m’a raconté et il m’a fait lire des passages de son bouquin. C’est raconté par le biais de différents personnages, sur pratiquement 60 ans. « Les Américains » nous aurait fait gagner la guerre, on se serait partagé l’Allemagne, la France retrouvait sa liberté… Mais on retrouve des faits qui montre qu’il est attaché à son monde : je veux dire, Hitler est également mort en 1945, suicidé dans son bunker ; les communistes gardaient leur pouvoir mais en Russie et dans les pays de l’est. Il a vraiment de l’imagination ce gosse. Il en est même allé jusqu’à inventer les noms de président, de lieu, de guerre, de politique… J’lui ai demandé de l’écrire en entier. D’ici là, j’aurais peut-être assez d’argent pour acheter une imprimante, ou de trouver un gars qui accepterait de le produire.
Je suis pas trop pour le pouvoir et les actions des mots ; pour moi, rien ne vaut un bon fusil, une bonne balle dans la tête pour régler les problèmes. Mais le regarder me raconter, lire un peu ce qu’il avait écrit… J’me dis que ça pourrait aider à la diffusion d’idées, quand même.
Je viens de me réveiller. C’est étrange, pourquoi je repense à tout ça ?
Dehors, il fait encore nuit. J’me demande quelle heure il est.
Elle était belle cette histoire quand même… Il m’avait dit un truc quand je lui ai demandé pourquoi il faisait ça, du genre : « L’humanité a besoin d’utopie pour rêver, pour vivre, pour avancer. »
C’est beau une utopie.
Vivre la France ! Vive la Liberté !


2 janvier 1948

J’ai décidé de l’acheter. Le bâtiment avait été laissé à l’abandon depuis la fin de la guerre. 3 ans maintenant. Et les machines à l’intérieur étaient pratiquement en parfait état. C’était une vieille maison de presse. A l’époque, c’était la propagande qui sortait du lieu. J’ai retrouvé de vieux trucs nazis. Presque tout frais ; la belle propagande qui n’avait pas pu être mis en place à cause de la mort prématurée du führer. Et à ce que j’ai pu en juger, ça aurait été une hécatombe pour la France. Hitler n’avait jamais digéré, comme tous les Allemands, leur défaite en 1918. Mais on l’avait mérité cette victoire… et si cela se trouve, j’ai raté de peu ce dictateur dans les tranchées. Enfin, je ne vais pas tenter de refaire l’histoire… je serais comme cet écrivain sinon. Rêveur.
Moi, je ne rêve pas ! Je sais que ce gamin pourrait nous aider à transmettre des idées. Et les idées, d’après lui, elles peuvent se véhiculer avec les mots, avec les livres. Mes gars m’ont pris pour un fou quand je leur ai expliqué le plan. Alors, après la résistance par les armes contre les Bosch, c’est la résistance contre l’Allemagne, contre les Communistes, contre les nouveaux monstres sortis du ventre du nazisme, contre tout ceux qui empêchent le retour de notre France, par les idées. Je sens que c’est un bon truc. Je le sens. Et mon nez ne me trompe jamais !
Maintenant, faut tout retaper… et apprendre à se servir des machines… et trouver des écrivains.
Vive la France ! Vive la Liberté !

Revenir en haut Aller en bas
https://paris-68.forumpro.fr/fiches-validees-f18/arsene-valide-t3
Arsène
Tyran autoproclamé
Arsène


Nombre de messages : 709
Race : Daemon (Corvus corax)
Parti : Révolutionnaire
Emploi : Libraire/En grande parti responsable de la Révolution
Date d'inscription : 02/02/2008

La Résistance Empty
MessageSujet: Re: La Résistance   La Résistance Icon_minitimeDim 19 Oct - 12:44

4 mars 1948

Les travaux avancent bien. Il ne reste plus que quelques petites modifications niveaux souterrains. Des petites modifications. Mais ça ne nous a pas empêché de lancer les machines. On a fait des petits essais. Je ne sais pas encore exactement quoi produire en premier. Il nous faut une politique intelligente et pas « rentre dedans ». Soyons un peu plus subtil.
Mais je réfléchis encore à comment procéder…
Pendant ce temps, mes gars apprennent à se servir des machines. Et j’ai chargé Dom de trouver comment gagner assez d’argent pour continuer à produire. Il m’a parlé de journal… Ecrire des articles… ça pourrait être une solution. J’vais méditer tout ça.
A Paris, tout est calme. On se sentirait presque bien. Plus de persécution, plus de nazis… Les seuls éclats que l’on peut entendre, ceux sont des éclats d’ivres. Les autres, elles sont sourdes, inaudibles, au plus profond de planques. Mais ceux sont des hurlements de monstres… et ils sentent bons ! Les Wilds et les Daemons n’auraient jamais du exister : c’est normal de les exterminer. Comment accepter de laisser vivre la seule preuve vivante de notre inhumanité ?
Le Nazisme, c’est ce qu’il peut arriver de pire à notre dignité ; ces monstres en sont les enfants, ils ne peuvent être fondamentalement bons, ils ne doivent pas survivre.
Aujourd’hui, ça doit être ça notre résistance. La lutte pour la France n’est pas finie, ces monstres sont les suivants. Et ce n’est pas pour la France… c’est pour la survie du monde. Parce qu’aujourd’hui, ils sont chez nous mais rien ne les empêchera demain de nous dominer, partout !
Nous devons nous battre pour nos enfants ! Pour leur futur ! Pour leur monde !
Vive la France ! Vive la Liberté !


13 mai 1948

On dit toujours qu’un vendredi 13 porte malheur. Je ne sais pas si c’est valable pour tout le monde, mais je pense que c’est une chance qui arrive aujourd’hui !
L’imprimerie est lancée. Et même bien lancée. On a décidé de lancer un journal, et ce jour présente la première édition de notre journal. Je suis nerveux. Un peu comme mes gars. Faut dire qu’ils étaient plus habitués à des actions concrètes, violentes… là, ça nous change complètement. Mais Huxley, notre écrivain, me dit que c’est l’avenir de toute lutte. Que c’est comme ça qu’on sera entendu, et plébiscité ; et « à l’abri du besoin », comme il dit. Il sait plein de choses ce garçon. Malgré son côté très déluré et rêveur. A croire que la guerre l’ait réellement affecté. Un peu comme nous tous, c’est normal. Mais il n’en donne pas l’impression extérieurement. C’est très étrange.
Vendredi 13 mai 1948 ! Je me demande bien comment ça va évoluer tout ça. Le problème, c’est que des associations luttant pour la sauvegarde des nouveaux monstres sont apparues dernièrement. Des humains ! Comment peut-on ne pas comprendre l’enjeu de tout cela ? Comment ne peut-on pas saisir l’horreur qui risque de s’abattre sur nous si nous ne faisons rien ?! Aldous, notre gamin rêveur, il l’a bien saisi ça. Il doit mette une dernière touche à son bouquin, il m’a dit hier. Quelques nouvelles idées qui lui sont venues après avoir vu ce qui se passaient actuellement. C’est le premier livre que j’ai décidé de publier. Un nouvel auteur, une nouvelle maison d’édition… C’est « quitte ou double », comme dirait Jojo.
Mais je suis sur que ça va fonctionner ! Il faut que ça fonctionne ! Notre avenir en dépend !
Vive la France ! Vive la Liberté !

30 mai 1948

Un succès ! Un énorme succès ! Le journal « Liberté » s’est vendu comme des petits pains. On a même été obligé de fonctionner de nuit pour pouvoir relancer les stocks. Tous attendent le prochain numéro. Chose à laquelle on avait absolument pas pensé. Ce qu’il fallait d’abord, c’était de lancer le premier ; on avait même pas réfléchi à la régularité des sorties.
Du coup, on a décidé de faire ça tout les deux mois pour l’instant. L’idée, c’est qu’on sait pas vraiment pendant combien de temps on va pouvoir durer. J’veux garder la tête froide, pour l’instant ça se passe bien ; mais tout peut changer en deux secondes.
Le bouquin est en passe d’être imprimé.
Vive la France ! Vive la Liberté !


6 juin 1948

Le Meilleur des Mondes, Aldous Huxley, 1948. Ed. Liberté.
Le livre semble briller dans mes mains. C’est dingue. Il vient de sortir, on arrête plus. C’est étrange de se dire que l’on combat encore.
Et la deuxième édition du journal est en écriture. Pratiquement fini. Les monstres vont disparaître !
Vive la France ! Vive la Liberté !


13 juillet 1948

La sortie de la deuxième édition du journal est un évènement. On a vécu jusque là ! J’vais commencer à me dire qu’on a gagné une partie de notre pari. J’ai vu Dom, aujourd’hui. Il est très occupé avec les affaires de fournisseurs, de clients… il fait un boulot dingue. Et il est excellent. Le bouquin fait que parler de lui aussi. Ça nous fait une super publicité.
On a réfléchis et on s’est mis d’accord pour recadrer le journal : un mensuel qu’il va devenir. On a fait une petite note à ce sujet, en demandant des retours, des idées, des suggestions. Y’a de plus en plus de lettres qui s’empilent sur le bureau de Jean. Y’a un peu de tout… la plus belle, c’était un Wild qui nous écrivait en nous insultant… développant le fait qu’on était passéiste et nazi. Faut dire qu’il aurait pas du employer ces mots, le zozo.
Maintenant, on pourra plus le retrouver. La pierre risque pas de s’éroder avant quelques centaines de siècles… Le corps sera décomposé bien avant ! Les poissons auront de nouveaux pieds à grignoter. Mais bien la lettre de réponse ! Bien, propre. Jean, c’est un jeune gamin très doué. Il a une plume (je commence à prendre le jargon du métier) très vive et acerbe. Mais il donne toujours l’impression d’avoir raison. D’avoir les réponses à toutes les questions qu’on se pose. Il est génial.
Vive la France ! Vive la Liberté !


17 juin 1950

Dix ans. Ça fait 10 ans ! 10 putains d’années que j’écris. Et que 19 pauvres pages. Pour couvrir une guerre… pour couvrir tout ce qui s’est passé dans notre pays… ravagé par les lâches, et les vendus. C’est pour ça que je préfère me taire, je crois.
Vive la France ! Vive la Liberté !



------------------------------------



Le livre se finit ici. Pas de signature, pas de nom… Comme si sa rédaction n’était pas finie entièrement.
Il manque pourtant bien 18 ans !
Que s’est-il passé pendant ces 18 années ?

Revenir en haut Aller en bas
https://paris-68.forumpro.fr/fiches-validees-f18/arsene-valide-t3
Contenu sponsorisé





La Résistance Empty
MessageSujet: Re: La Résistance   La Résistance Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
La Résistance
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Paris 68 :: Prologue :: Le terrain de jeu :: Les Partis-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser