Il est grand temps de rallumer les étoiles ... |
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| [Tuileries] La belle vie [PV] | |
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Auteur | Message |
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Light Weddmore Ombrelle sifflotante spécialisée dans le coup d'pelle
Nombre de messages : 38 Race : Humaine Parti : Celui du plus offrant Emploi : Collectrice d'information Date d'inscription : 08/04/2008
| Sujet: [Tuileries] La belle vie [PV] Mer 18 Juin - 11:28 | |
| Dans le genre Bêtes à concours à qui on caresse le poil, t'en rate pas une hein. Choisis au berceau, élevé au bon grain, t’as le poil brillant et les dents saines. Un seul objectif : réussir. Névrose latente, tu consultes sans doute un psychanalyste d'urgence à la première note en dessous de ton objectif. Esprit hyper conformiste, pas intérêt à péter de travers, Papa le saurait au ministère. Quand à la maman, vendue il y a bien longtemps, elle a dû servir pour payer tes études. Et quelles études ! Avocat d’abord, puis juge; revenu plus tard dans le droit chemin après s'être rendu compte que, finalement, le Grand Tribunal de l’Inquisition ça ne serait pas pour toi la première année ; commerce ensuite, bah dis donc, tu devais en avoir dans le pantalon et même un peu plus que ça pour lécher toutes ces banques à sec. J'espère que t'avais le cœur bien accroché mon coco. Allez, avec un peu chance, une ancienne épouse - un bon partie dirais-je - pris au pif dans la belle société que tu côtoies, solide éducation catholico-catholiques, dans le style Sainte Nitouche ou Marie Salope, elle aurait la palme de la pétasse la plus coincée. Et il est où le balais dans le cul ? Hein ? il est où ? Avoue, tu l'as élevé au couvent puis conditionner de discours politiques dans le but de distraire un instant ces pensées et glisser dans sa main une bague en bois (eh oh, pour l'or faut pas pousser quand même, les nonnes se contentent d'une croix) pour l'assurer de la vacuité de son vagin.
Partant du haut : il faut imaginer un petit crâne de piaf, avec des cheveux filasses coupés au bol, avec un front trop large (ça semble difficile, je sais) ; de petits yeux enfoncés dans ce petit crâne vide, un nez très fin, mais légèrement aquilin, une petite bouche qui laisse quand même échapper un flot de connerie impressionnant, avec parfois environ un millimètres de rouge à lèvres (elle doit le manger, elle n'a pas compris comment il fallait s'en servir), un menton proéminent. Que dire sans être caricatural : Il est probable que ses côtes soient plus proéminentes encore que ses seins, ce qui contraste nettement avec les jambons qui lui servent de cuisses. Le problème, c'est quand elle porte des jupes. Problème d'abord pour les autres qui se seraient bien passés de ces visions d'horreur, et problème pour elle car voulant sans doute paraître moins "ronde" (euphémisme), elle comprime ses cuisses dans des collants qui en moyenne ne tiennent pas plus de deux heures. Généralement trois heures après c’être habillé, il y a un bruit de déchirure : la graisse trop comprimée à fait lâcher le lycra. On ne parle pas de cul, c'est péché, mais qu'est ce qu'on aime ça ! Propre sûr elle, tailleur obligatoire. Sans doute née avec les œillères qu'elle porte encore. ("Commmmeeeent ?!! Il y a de l'exploitation sexuelle dans le Tiers-Monde ? Mais au fait, c'est quoi l'exploitation sexuelle ?"). Même s’il est fort probable que ton activité sexuelle se résume à une masturbation intensive devant tes papiers... Ou devant 30 millions d'Amis. La preuve, tu m’as épousé au final.
« Liiiiight ! Où vas-tu poulette ? »
Ah. Ah. Ah. Weddmore tourna la tête vers son riche de mari et lui sourit avec arrogance. L’homme, perdu dans ses dossiers soi-disant importants, ne le remarqua même pas.
« Je vais faire un tour. Je ne serai pas longue. »
Il acquiesça en silence. Tant mieux. De toute façon, j’y serai allé sans ton autorisation connard. Et voilà mademoiselle Weddmore, ayant réussit à convaincre l’autre idiot de lui laisser son nom de famille, partit déambuler dans quelques rues incertaines. Vêtue simplement pour une fois, son ombrelle sur l’épaule, petit sourire accroché aux lèvres, elle fendait la foule, différente, distante, une ombre et un mystère à la fois. Ses pas la menèrent dans un jardin où trois rangées arbres se battaient désespérément en duel pour parvenir à couvrir l’allé du milieu. Il y avait peu de soleil, cependant elle préféra se glisser sous l’ombre de la verdure, laissant le vent soulever ses longs cheveux noirs au rythme de son désir. La belle vie. Loin de tout…
Seule. Elle n’en demandait pas tant. | |
| | | Marquis de Carabas Qui de Sato ou de l'oeuf était là le premier ?
Nombre de messages : 1112 Age : 55 Race : Humain Parti : Neutre Emploi : Mercenaire [Ex Nihilo Nihil] Date d'inscription : 04/02/2008
| Sujet: Re: [Tuileries] La belle vie [PV] Mer 18 Juin - 14:18 | |
| L’ombrelle l’avait dépassé maintenant. Du jardin des tuileries, le charme s’était dissipé. Il fallait bien un ange pour voler la beauté d’un lieu. Ou une sale succube. A bien y réfléchir, Carabas s’assurait qu’il avait tout de même plus affaire à la deuxième hypothèse. Ils se ressemblaient tellement peu, tout les deux. Ou si peu…
Qu’est-ce qui pouvait bien le rendre aussi idiot chez elle ? Le Marquis n’est jamais insensible au charme, mais jamais il n’avait perdu ses moyens comme cela avait été le cas, il y a quelques années déjà. Une amourette… une salope, ouais ! J’étais jeune aussi… inconscient… présomptueux. pensa le marquis, tout sourire, en suivant du regard le cheminement d’une ombrelle aux Tuileries. Il n’avait pas trop changé, cela dit. Mais ce n’était pas comme s’ils ne s’étaient pas côtoyés, adorés, détestés, protégés, détruits… Joueuse comme pas deux, il n’y avait rien de plus excitant pour Carabas. Et rien qui ne puisse lui faire la désirer encore plus. Rien qui ne puisse lui donner plus l’envie de la tuer aussi.
Assis sur son banc, le mercenaire souriait derrière son chapeau qui lui couvrait le haut du visage. Depuis qu’elle s’était fait une place dans le milieu, elle avait grimpé, grimpé, grimpé. Au départ, il n’y avait pas vraiment prêté attention. Mais au fur et à mesure des années, elle avait fait parler d’elle la petite. Et, elle semblait être un amas d’informations ; ce qui ne pouvait être qu’intéressant à avoir dans la poche pour le Marquis de Carabas. Alors il s’était intéressé un peu plus à elle. Et s’était rendu compte qu’elle aimait jouer tout comme lui… Le peu de soleil semblait taper. Taper sur le centre du chemin blanchi. Passage… Une foule en décrépitude. Avec dédain qu’elle devait les regarder ces badauds ; Et il faudrait que j’arrête de me mettre dans sa tête… ça serait un coup à me flinguer pour de bon. Amusé, Carabas avait toujours les yeux rivés sur le nouveau centre d’intérêt de l’endroit. Centre d’intérêt partagé, apparemment, vu les coups d’œil et les coups de coude entendus que pouvaient se lancer les mâles en pâmoison devant les cuisses d’une gueuse.
Une gueuse qui savait y faire avec les hommes. Mariée qu’elle était d’après ses sources… Et pas à un pouilleux. Elle avait le chic de trouver les bons partis cette petite. Et pas d’état d’âme, simplement pragmatique. Il n’empêche, il trouvait ça un peu vache l’autre mercenaire. Enfin, le pauvre crétin qui pensait se l’avoir soumis, et qui devait se la coltiner toute la journée ! Le Marquis de Carabas savait bien ce qui allait se passer avec cette homme, c’était comme s’il avait déjà une croix au dessus de la tête, avec marquer « ci-gît ». Mais il fallait tout de même avoir un sacré courage pour se taper une telle furie… aussi charmante qu’elle puisse être. Il y des jours, comme ceux-ci, où le mercenaire était content d’avoir rejeté les avances de la donzelle, malgré son attirance, malgré les avances qu’il lui avait fait avant. Ils se désiraient… ce n’était pas vraiment un secret. Ou du moins, ils étaient tellement fiers, tellement hautains et égoïstes, qu’ils n’auraient pu vivre ensemble ; cela aurait ressemblé à courber l’échine devant l’autre.
Il s’était levé pour la suivre un peu. Devançant un peu son trajet, il s’appuya nonchalamment contre un arbre et, tête cachée sous son beau chapeau, la héla : « Alors, la princesse s’est perdue chez les gueux ? » L’on pouvait apercevoir un sourire narquois qui s’échappait de la protection du chapeau. « La vie est belle, on dirait. J’peux déjà lui creuser sa tombe à celui là ? Ou tu me laisses un peu de répit ? » | |
| | | Light Weddmore Ombrelle sifflotante spécialisée dans le coup d'pelle
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| Sujet: Re: [Tuileries] La belle vie [PV] Jeu 19 Juin - 12:06 | |
| Elle marchait à son allure le long du chemin que traçait l'ombre des arbres, ne se souciant pas plus des regards que son dédain certain à l'égard des autres. Son ombrelle se balançait au rythme de ses pas, et rien ni personne ne pourrait venir troubler à ce jour Light Weddmore.
Bien que rien ne le laisse paraître, elle observait. L'oiseau sur sa branche, le mouvement lent des arbres, la douce avancé des nuages gris et toujours les regards désireux rivés sur sa petite personne. Tout cela était bien agréable, elle en convenait. De sentir leurs pupilles voulant caresser sa peau sans y parvenir était un jeu auquel elle aimait participer. Avec sobriété, évidemment. Car rien ne lui couterait plus cher que de tromper l'homme qu'elle avait épousé. Bonne fortune, bon parti, trouvant des amantes à chaque coin de rue et c'était d'ailleurs tant mieux pour elle. Mademoiselle Weddmore ne pouvait pas prendre le risque d'être découverte, cette histoire là jouait trop en sa faveur. L'homme était souffrant. Cependant pas assez pour laisser encore sa carapace ridée dans le couloir des Invalides. Elle n'avait pas même besoin de le ruiner puisque le suicide était déjà amorcé. Et à son décès, nul doute qu'une majorité de ses biens lui serait reversé, à elle, tout cela dans le plus grand respect des lois et de la morale. Elle allait rester à ses côtés le temps qu'il faudrait, peut être même l'achever si l'affaire durait plus longtemps que prévu.
Mais l'on vient troubler la tranquillité de son esprit. D'abord, une phrase et deux mots qui ne lui plut guère, deux mots que l'on n'osait aligner dans une même ligne en temps normal, sauf contrat avec la CGT. Elle se tourna et l'aperçut. Sur le coup, elle lui accorda un regard aussi dédaigneux que celui qu'elle offrait aux autres. Etait il là depuis longtemps, ça n'était pas son problème. L'avait il vu avant qu'elle ne passe devant lui, rien n'occupait plus alors son esprit. Le Marquis de Carabas, l'homme le moins atrabilaire et le plus amoral qu'elle eut pu connaître et côtoyer. En temps normal, ce genre de personne provoquait en elle une aversion telle qu'on finissait par les retrouver torturés dans quelques rues hasardeuses. Si il était question d'abus, nul doute que ce gentil seigneur des temps modernes pointerait le bout de sa queue ; pardon, de son nez. Corrompu jusqu'à la moelle - travail oblige - possédant une hypocrisie complaisante rare, néanmoins habile quand il s'agissait de faire des affaires, l'expiration, ce n'était pas pour lui et ça se voyait. Toujours honnête mais jamais droit. Flegmatique et frivole sur les bords. C’était un personnage qu’elle haïssait profondément, pourtant… il y avait toujours ce pourtant. Il était inexplicable et inaccessible. Car c’était bien un jeu auquel il jouait, et celui qui craquerait le premier perdrait l’admiration – si l’on put dire – de l’autre. Light, cela l’amusait. Elle ne voulait pas perdre parce qu’elle n’aimait pas perdre. En cela le Marquis attisait sa fougue et la rendait plus brûlante encore. Elle s’était souvent demandé pourquoi il ne l’avait pas tué, elle, mademoiselle Weddmore, cette jeune femme qui montait peu à peu dans ce monde largement dominé par Carabas. De toute façon, elle ne souhaitait pas le savoir. Ils étaient fourbes et méchants, et cela avait l’air de les exciter tout deux à leur façon.
Elle avait replié son ombrelle, toujours à l’abri des arbres, et à l’aide de celle-ci, souleva lentement le chapeau du Marquis de Carabas pour mettre à découvert son visage. Elle scruta son regard à la recherche d’une faille quelconque. Mais n’en trouva point. Et s’approcha de lui à la même allure que sa précédente balade. Gâchée, d’ailleurs.
« Il crèvera bien un jour de lui-même, laissez lui donc ces dernières heures. »
Il l’avait tutoyé, elle le vouvoya. Mettre de la distance pour gagner des points. Miss Weddmore tapota, toujours à l’aide de son ombrelle, les côtes de ce cher Marquis pour le pousser de cet arbre où il était appuyé et lui faucher sa place d’un sourire aguicheur.
« Voyez, je fais un monstre plein de pitié. » | |
| | | Marquis de Carabas Qui de Sato ou de l'oeuf était là le premier ?
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| Sujet: Re: [Tuileries] La belle vie [PV] Dim 22 Juin - 22:08 | |
| Mesdames et Messieurs ! Voici la magnifique et la machiavélique : Light Weddmore ! En voilà une entrée fracassante ! Une paire d’yeux qui le fusillaient, il se sentait sous son chapeau. Le temps qu’elle le reconnaisse, et elle changerait d’attitude. Le silence les entourait… ce silence bruyant d’un Paris en pleine effervescence. 1968, les années des révolutions, de liberté. Les voitures, les klaxons, les vélos, les bruits de pas sur les pavés, les cris des gosses jouant à s’attraper… Un sacré silence, en fin de compte.
Deux pas. Deux gambettes magnifiques qui s’arrêtent devant lui. Et l’écran noir se lève pour laisser place au visage ravageur de la brune, et à un regard de braise… perçant. Quelle jouissance ! Profondeur d’un océan, intelligence perverse et impressionnante, Light portait bien son nom : Lumière. C’était la lumière du démon, Carabas s’en était persuadé depuis plusieurs années maintenant. Mais il n’avait jamais été croyant, alors il n’avait plus trop de souci à se faire de ce point de vue là. La rémission, c’était des âneries servies à des analphabètes en manque de prise sur leur pitoyable vie. Pathétique. Deux pas de plus. Et ça en deviendrait presque… malsain. Embrasse-moi ! Déchire-moi ! Elle était douée à ce jeu, et elle le savait. Mais ce n’est pas à un vieux singe qu’on apprenait à faire la grimace. Et le Marquis de Carabas était un très vieux gibbon…
Ces dernières heures… c’était un concept intéressant. Aller, comment pourrait-on appeler ça ? Accompagnement de fin de vie… ouais… pas mal ! Un brin cynique, tout comme il l’aimait au final. Et tout ça pour se faire voler sa place. Quelle ironie ! Une si belle place… pourquoi fallait-il qu’il se sente gentleman ?! Et dire qu’elle pensait que ce sourire lui rendait justice. Ça valait son pesant de cacahuètes, bien sûr. Mais c’était trop éphémère et trop intéressé pour être intéressant en tant que valeur d’échange. Mais le mal était fait. Le monstre au grand cœur lui avait volé sa petite place sous son petit arbre. « Et quelle pitié pour un vieillard qui ne peut pas supporter les rayons de ce soleil brûlant ! » Le marquis ne s’était pas retourné. Faisant dos à son interlocutrice, il regardait avec un sourire le couple d’amoureux qui se bécotait sur le banc en face de la fontaine. Vraiment, la vie serait presque injuste, se dit-il, amusé.
« Mais je vois que je suis en présence d’une femme méritante et dévouée à la cause de son mari… cela en serait presque touchant ! Une ravissante relation extérieure. Une femme belle et paraissant assez bête pour ne pas voir les frasques de son mari bien-aimé. Une chance pour toi, hein ?! Cela doit être pénible de se taper un vieux vicelard… tu ne veux pas me raconter un peu ? Je suis friand de ce genre d’histoire. » Toujours de dos, le Marquis laissait son regard fixé sur le couple de la fontaine, mais le regard comme plongé ailleurs, dans des pensées plus profondes.
Cette histoire me turlupine… Mais je ne pourrais pas lui en parler. Elle doit être au courant, mais je ne peux me risquer de lui donner cette indication que le « fameux » Carabas serait intéressé… voir simplement intrigué par cette affaire. Ces instants étranges, comme coupés du temps, semblaient précieux aux yeux du Marquis de Carabas. Une sorte de conscience de l’environnement réel, mais une puissante « vision » ou « réflexion » sur certains problèmes primordiaux du mercenaire. L’homme derrière souhaitait-il un peu de repos ? Oublie ça. Tu as une mission. Il ne faisait pas si froid que ça, en fin de compte. Le Marquis se retourna et fit face à la jeune femme. Comment ne pourrait-elle pas être au courant de tout cela, en même temps ? Ce sourire ravageur et ses formes intéressantes étaient bien la clé de sa réussite dans le milieu, même si je ne fais là qu’un raccourci grossier. Ce qui importe c’est la façon dont on travaille ? ou plutôt le résultat ? Tu t’égards, Marquis… Tu t’égards… Depuis quand tu réfléchis sur les autres ? Ils sont bien assez grands pour s’occuper d’eux. Je sais ce que je dois savoir, c’est le nécessaire, et c’est suffisant.
Le Marquis s’avança vers son ancienne place et vint s’accouder, par sa main et son bras tendu, en face de Weddmore. Comme s’il avait 10 ans de plus… Comme si c’était la première fois qu’il la draguait. Memento Moris | |
| | | Light Weddmore Ombrelle sifflotante spécialisée dans le coup d'pelle
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| Sujet: Re: [Tuileries] La belle vie [PV] Sam 28 Juin - 22:28 | |
| [Pardon du retard >.<]
Pourquoi était-il là alors qu’elle ne lui devait rien ? Elle ne lui avait jamais rien dû, depuis toutes ces années. Elle l’avait côtoyé sans s’en soucier ou presque. Il n’était pas un poids, il était un mystère. Toutes les choses ont leur mystère, mais Carabas était un mystère à lui tout seul. Et malgré les dires de Châteaubriand - la femme a naturellement l'instinct de mystère – malgré le fait que Light Weddmore gravissait le échelons de ce mystère, malgré tout cela elle était impressionnée par cet homme si beau, si calme et si souriant qui se disait Marquis de Carabas. Elle ne le connaissait pas plus qu’une autre. Et c’était cela qui la faisait enrager et se mordre le poing lorsqu’il tournait le dos. Bien sûr comme tout le monde, elle connaissait cette histoire. Un chat, parlant qui plus est – ça sent encore l’opium à plein nez – décide de sauver son maître, pauvre dernier d’une fratrie héritière de père décédé, et lui donne alors le nom de Marquis de Carabas pour qu’il puisse faire les yeux doux à la fille d’un aristo naïf.
C’était presque leur histoire. Elle, fille de bourgeoise, jouant avec l’imprudence et le Marquis sous les yeux tendres de son paternel avant que ce dernier ne décède brusquement d’une pneumonie non traité. La suite n’était qu’une variante : elle parcourait Paris en collectrice dans le lit des Hommes et recroisait parfois – souvent – le regard de ce courtisan discret. Si elle le désirait ? Bien sûr que oui. Il le savait tout deux, leurs pensées se rejoignaient sans cesse sur ce point. Depuis combien de temps ? Assez pour qu’elle eut le temps de chercher quatre autres malheureux pour l’entretenir.
Light Weddmore ignora les plaintes du Marquis, souriante à demi dans la pénombre des arbres. A présent, il lui tournait le dos, assénant à coups de mots quelques idées bien placées qu’elle accueillit en silence. Evidemment, lui savait déjà tout. C’était simple, même le notaire avait deviné. Et il voulait qu’elle lui raconte ? Soit. La jeune femme tourna son regard vers Carabas et observa son dos, si grand et si imposant par rapport à elle. Elle se promit, un jour, de le faire frémir. Pour l’instant, elle se contenta de balader un doigt entre ses omoplates. Il voulait jouer non ?
« Ce sont des choses qui ne racontent pas Marquis. Elles…s’expliquent ou se montrent.»
Mais n’espère pas que ce soit moi la démonstratrice. C’est ce que son regard semblait dire. Elle le laissa s’accouder juste à côté d’elle mais son sourire avait disparut et elle leva un sourcil. Et bien, quoi ? Il reprenait ses habitudes de gosses, il savait pourtant qu’elle haïssait ça. Encore une fois, il le faisait sûrement exprès. Elle fuyait à présent son regard, mécontente. Le sien tomba sur les deux amoureux qui se bécotaient sans retenue sous les yeux affolés des joueurs de pétanques.
« Le mur murant Paris rend tout Paris murmurant… Il y a un mur, Carabas. Un mur qui ne tombera pas comme ceux que nous avons connu. Dans les profondeurs, il y a quelque chose pire que la mort. »
Elle avait prononcé cela tout bas, comme si on les écoutait, comme si… ils étaient menacés. En un sens oui. Light ne savait comment aborder la question avec lui, alors elle préférait lui faire deviner. Elle aussi avait vu ces affiches dans la rue, ces Pi, ce symbole, une interrogation, une provocation. Et elle se demandait qui avait bien pu avoir une idée aussi tordue. Le lit de son conjoint ne lui apportant rien, elle n’avait plus qu’à se rabattre sur Carabas. Peut être savait il lui. Ou peut être que non, peut être lui apprendrait il alors quelque chose. Et ce serait mal. Peu importe, c’était un risque à prendre, et elle voulait bien le courir.
Autant qu’elle lui courait après depuis si longtemps. | |
| | | Marquis de Carabas Qui de Sato ou de l'oeuf était là le premier ?
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| Sujet: Re: [Tuileries] La belle vie [PV] Dim 10 Aoû - 23:28 | |
| De tout ce qui se passa une fois accoudé à l’arbre, Carabas ne sût trop quoi retenir des pensées qui se bousculaient dans sa caboche. La présence enivrante d’une petite brunette… les pigeons qui semblaient se prélasser comme des voyeurs sur le bord de la fontaine… les révélations intéressantes que lui « offrait » Weddmore !
« Le mur murant Paris rend tout Paris murmurant… Il y a un mur, Carabas. Un mur qui ne tombera pas comme ceux que nous avons connu. Dans les profondeurs, il y a quelque chose pire que la mort. »
Se faisant, le marquis se remit au travail et déclencha la phase « ingestion-réflexion-conclusion ». Au diable la brunette et ses pigeons ! Au diable les pigeons et leur bronzette ! Le murmurant collait plus à l’affaire. Et à la confession qu’il venait de recevoir gratuitement, comme un cadeau, il semblerait que tout cela soit plus sérieux qu’il n’y croyait au départ. Au Marché, tout le monde en parlait. Impossible de le rater, ce signe « Pi » sur les murs. Les sectes sur la fin du monde, et la Vérité Vraie… on en a à toutes les époques. Et cela fera toujours autant caqueter ; toujours autant couler d’encre…
Mais au-delà des petites remarques personnelles qu’il s’était fait, les petites enquêtes pour ne pas être en reste, Carabas qui allait jeter l’éponge sur un groupe d’illuminés fanatiques changea de cap. Parce que Mademoiselle Light Weddmore ! Madame, excusez du peu, révéla des informations à l’œil. Et autant il existait un proverbe pour signifier qu’une chose n’arrivera jamais dans le langage du commun des mortels, autant le proverbe en question du Carabas émettait la suggestion de retrouver un jour Weddmore dans son lit : un jour qu’on espère tous, mais qui, malheureusement, n’est jamais prêt d’arriver réellement. Voilà bien une drôle de conclusion pour une information semblant si capitale pour la donzelle, pour qu’elle se prostitue ainsi à lui… « Le seul mur que je n’ai pas encore réussi à faire tomber, c’est bien celui de votre chambre à coucher, ma Chère… » Vole le Marquis ! Espiègle Marquis qui trouve le mot et rigole _et c’est bien peu exprimer_ intérieurement à son trait d’esprit. Et avec le vouvoiement en prime. C’est qu’il faisait les choses bien, le bougre. Entre deux séances de masturbation intellectuelle, Carabas chercha tout de même à garder son air « je-m’en-foutisme » et détaché face à toute situation alarmante. Après tout, c’était une situation plus qu’embarrassante… pour que Light vienne lui parler aussi sérieusement, avec cet air un peu farouche disant : « je me dévoile, ne me le fais pas regretter… ». Ce Pi était plus important qu’il n’y paraissait au départ. Et cela annoncerait peut-être le retour du grand Carabas ! A l’époque où il y avait plus que des magouilles minables de chaton mégalo pour capturer une écurie de F1.
« Tu parais bien sûre de toi pour quelqu’un qui ne sait rien… Pi n’était pas une de mes priorités, je t’avouerais. Tu joues carte franche, je le ferais aussi. » Et de son air le plus sérieux et investi, les doigts croisés dans son dos, il enchaina : « Mais cela ne m’a pas empêcher de faire mes propres enquêtes. Je reste un incorrigible curieux, tu sais. » Le Marquis se fendit d’un large sourire. Que Diable ! Pourquoi faut-il que les moments tragiques soient toujours montrés avec des tronches d’enterrements ! « Qu’est-ce qui te fais croire que ces « nettoyeurs » sont plus que des illuminés fanatiques voulant la mort des non-humains ? » Méticuleusement, l’humain se débrouillait pour caresser la bête dans le sens du poil. Que Light Weddmore se confie n’est que peu courant, alors, profitons de l’aubaine. Et le tout en révélant des faits que tout bon parisien à dans la tête lorsqu’il sort de chez lui, surtout après la tombée de la nuit. | |
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| Sujet: Re: [Tuileries] La belle vie [PV] Mer 27 Aoû - 11:33 | |
| Quel démon pouvait donc bien posséder cet homme ? Il jouait avec elle comme il avait toujours fait, pourquoi l’irritait il plus aujourd’hui que la veille ? Weddmore tâcha de garder cet air naturellement indifférent qui était le sien. Elle observait du coin de l’œil ce drôle de mec fringué comme à la Cour d’un Roi des Ténèbres, et se dit que peut-être lui-même venait de l’enfer. Après tout, il en avait les péchés et le peu de qualité. Il tuait sans pitié ni compassion et n’avait au final que faire de satisfaire ses clients. Seuls le fric et le pouvoir lui importait. Carabas… avait il seulement un cœur ? Etait il seulement capable de regarder un homme dans le blanc des yeux et de lui dire « je t’estime ». Non. Lui vivant, jamais.
Elle le laissa rire intérieurement de son petit trait d’esprit seul, ne faisant pas le plaisir d’avouer à ce vantard impertinent qu’elle trouvait cette réplique pleine de bon sens. Retournant aux pigeons perchés sur les bans, Light eut un mince froncement de sourcil qui vint perturber toute réflexion quand à la suite de ce dialogue acerbe. Elle aurait pu lui renvoyer à la figure ses deux yeux gris presque noirs comme des balles de révolver. Elle aurait pu les lui planter dans le front et le faire taire – quoi que… Weddmore se contenta d’un silence. Pas le Marquis. Passant du vouvoiement au tutoiement, il accentua plus encore son désir d’en finir avec lui. Allons bon ! Il ne la croyait donc pas ! Il n’avait pas vu ces affiches dans la rue ?! Il ne les avait pas regardés de près ? Il n’avait pas fouillé ou chercher à en savoir plus ? Car c’était cela, le point sur lequel Pi régnait en maître : l’indifférence de ceux qui n’étaient pas concernés. Weddmore savait tout autant que Carabas que ce n’était pas le premier groupe d’ « illuminés fanatiques » qui viendrait s’immiscer dans les affaires privés du gouvernement et des différents groupes ayant pris position. Ce n’était pas nouveau. Ils n’avaient rien inventé. Ou presque.
« Qu’est-ce qui te fais croire que ces « nettoyeurs » sont plus que des illuminés fanatiques voulant la mort des non-humains ? »
Elle sourit, plus pour elle-même d’ailleurs. Laissant son regard retomber sur le visage du mercenaire, scrutant ses traits avidement, Weddmore leva un sourcil et murmura de sa voix la plus charmante :
« Qu’est ce qui te fait croire qu’ils ne sont pas plus ? »
Elle lui renvoyait la balle d’une manière peu courageuse, mais la question avait son importance. Il avait la même mentalité que tous ces gens dans la rue : un nouveau groupe ? Peuh ! Ils seront matés rapidement, comme les autres. Pour sa part, Weddmore avait toujours pris ce genre de bandes au sérieux, ne sachant que trop bien quel ravage il pouvait causer, le nombre de guerre qu’il pouvait déclencher, le nombre de victimes qu’ils emporteraient avec eux. Sachant que cette simple phrase ne suffirait pas à convaincre son interlocuteur, Light fouilla dans une poche intérieure et caché de son blouson pour en ressortir un doigt. Un doigt congelé mais tout frais, coupé d’il y a une semaine à peine. Et elle l’agita devant le nez du Marquis.
« Voici ce qui reste de Marcus Hiden, politicien, fièrement engagé pour la protection des Wilds et des Daemons, trouvé mort et bien mort à son domicile, torturé jusqu’à l’extinction totale des fonctions vitales de son corps.»
Elle n’avait pas perdu son sourire, et pourtant… Weddmore se souvenait à la perfection de ce corps qu’elle avait vu, là, contre le sol, baignant dans le sang, la peau et les bouts de cervelles. Ce corps qui n’avait alors plus rien d’humain, qui se contentait de choir ici, attendant un signe. Elle frémit et rangea l’immonde objet à sa place.
« Est-ce un argument convaincant ou vous en faut il d’autres ? » | |
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| Sujet: Re: [Tuileries] La belle vie [PV] Ven 5 Sep - 23:02 | |
| Comment dire…? La Weddmore avait bien mis un point. Le Marquis était dépassé sur cette histoire. Taisons donc ce fait insignifiant, et commençons ! A faire le malin devant les demoiselles, on pouvait rater le coche. C’est quand il vit le doigt s’agiter devant son nez qu’il commença à s’inquiéter de la santé mentale de sa partenaire. Se promener avec un doigt dans sa poche… il fallait être timbré.
« Voici ce qui reste de Marcus Hiden, politicien, fièrement engagé pour la protection des Wilds et des Daemons, trouvé mort et bien mort à son domicile, torturé jusqu’à l’extinction totale des fonctions vitales de son corps.»
Le Marquis passa une main devant sa bouche et ne put s’empêcher de pouffer un coup. Et ce grand silence qui s’installait. Au vu du découpage, le pauvre homme avait du se sentir léger en mourant. Les méthodes d’assassinat étaient toujours très instructrices pour se renseigner sur les meurtriers. La psychologie, le type d’homme qu’ils pouvaient être, les motivations… Le Marquis de Carabas faisant parti de ces-derniers, il avait lui-même réfléchi à ce genre de question, et même s’il essayait rendre ses assassinats les plus « neutres » possibles, il était persuadé qu’il laissait une petite trace de « lui » à chaque fois. Une sorte de marque de fabrique inscrite en lettre de sang dans le corps de chacun de ses contrats. Se penchant un peu pour regarder un peu mieux le doigt, le Marquis osa un petit coup d’œil sur la poitrine de sa compagne pour revenir à une vue vide et une Weddmore qui rangeait déjà son nouveau petit joujou.
« Est-ce un argument convaincant ou vous en faut il d’autres ? »
Ah ! Ma chère Weddmore ! Comme je vous retrouve… « Je te trouve un tantinet cynique, ma chère. Ce pauvre homme doit s’en mordre les doigts à présent ! » Carabas pouffa une nouvelle fois. Cela étant, un tel meurtre, signé de la main de Pi devenait bien plus inquiétant qu’il ne pouvait l’admettre. Et le problème qui en découlait, c’était bien celui que Light se posait : Au-delà de l’anti-monstre affiché du groupuscule, c’était les motivations et le but final qui laissait planer un doute crucial. Autant le Marquis pouvait très bien vivre avec un peu moins de ces mutants dans les rues sans que cela ne l’affecte, autant avoir une concurrence féroce ou des ennemis potentiels et dangereux lui plaisait déjà nettement moins.
Le mercenaire n’avait pas d’attache politique… il n’avait pas d’attache sociale… Il était libre comme l’air et s’en affichait fièrement. Il en avait fait sa phrase clé. C’était difficile pour lui d’admettre les possibilités atroces d’un certain groupe, ou d’un autre… d’attaquer et condamner l’une ou l’autre de leur conduite. Il n’était pas un sain, il n’était pas politicien. Il était mercenaire, gagnant sa croute sur ce qu’il savait faire de mieux, tuer. Pas d’état d’âme, pas de réflexion métaphysique sur la vie, la mort, le bien, le mal. Rien de tout cela. Mais Weddmore, elle, s’inquiétait pour les dangers que pouvaient représenter ce groupe. Un meurtre, d’un mec protégeant les Wilds et les Daemons… c’était presque banal. Il aurait pu en être l’assassin lui-même. C’était bien pour cela que le Marquis ne les avait pas harponnés, tout comme pleins d’autres sombres groupuscules. Et c’était pour cela qu’il devait avoir une bonne raison d’en avoir peur, réellement !
« Tu sais, Light. Pour moi, Pi n’est qu’un groupe comme les autres. Un meurtre reste un meurtre ; j’aurais pu moi-même être l’assassin de ton copain politicien. Alors, ils tuent ; ils tuent bien, certes. Mais tant que je n’aurais pas à les craindre, je ne partirais pas en croisade. C’est quelque chose que personne ne comprend, apparemment. Maintenant, tu peux te payer mes services pour te renseigner… tu sais, j’accepte tout type de règlement… » le Marquis eut un sourire moqueur. Déballe donc ce que tu sais, ma jolie. Maintenant que je sais que tu es sur le coup, j’vais m’y intéresser. J’ai rien à y perdre, et puis, j’aime te faire rager… | |
| | | Light Weddmore Ombrelle sifflotante spécialisée dans le coup d'pelle
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| Sujet: Re: [Tuileries] La belle vie [PV] Sam 27 Sep - 10:09 | |
| Evidemment, il n’en savait rien. Ou alors si peu. Mais s’il cachait bien son jeu ? C’était possible, il lui avait déjà fait le coup. Ne restait plus qu’à voir comment ce cher Marquis de Carabas allait se sortir de ce mauvais ou pas changement de situation. Light avait les pièces en main – et ce n’était pas trop de le dire – mais elle avait aussi la tête du Marquis sur un plateau. Bon, disons son fabuleux manque d’attention à tout ce qui ne touchait pas à sa minable petite personne. Normal, pour un homme de son envergure, pardonnons lui mais ne lui donnez tout de même pas le bon dieu sans confessions : il risquerait de le soumettre.
« Je te trouve un tantinet cynique, ma chère. Ce pauvre homme doit s’en mordre les doigts à présent ! »
Weddmore faillit applaudir ce trait d’esprit, mais par respect pour ce qu’elle était, elle n’insista pas. Cynique, peut être bien. C’était en partie de sa faute cela dit. Il n’avait rien à rajouter et se contentait de se retrancher derrière une quelconque barrière d’humour inutile et futile. Essais stériles. Light cernait presque entièrement la situation qui était celle du Marquis. Il n’avait pas voulut prêter attention à ce groupuscule, se bornant à dire qu’une de plus ou un de moins n’était pas son affaire. Il s'était amusé de voir les politiciens s'en soucier plus qu'il ne le faudrait, et voilà qu'à présent, il nageait dans la merde qui était la sienne. Le truc bien dur et bien mou dans lequel on se débat difficilement. Et maintenant ? Et maintenant qu'elle lui en parlait, il venait de réaliser que tout cela lui coulait en travers de la gorge et qu'il avait bien du mal à la digérer. Carabas était un homme bien trop prévisible en un sens. Ses sentiments partaient toujours de l'indifférence pour croiser ensuite la fierté personnelle. Inutile de prévoir ses actes, c'était inutile. Mais quant à sa manière de pensée, elle se résumait bien simplement au goût de mademoiselle Weddmore.
Cette mademoiselle même qui ricana doucement de la nouvelle réplique de son camarade. Allons, il n’avait pas encore compris ? Etait-il seulement idiot ou le faisait il exprès : elle contrôlait plus ou moins la situation. Lui n’en avait même pas conscience. Elle savait plus de chose que ce malfrat et il lui proposait de lui fournir information. Le Marquis serait il devenu idiot ?
« Dans votre position, Marquis, je crains que ce n’est pas vous qui pourriez… éclairer ma pensée. » Elle rit. « Au contraire même, je crois que vous feriez mieux d’échanger nos rôles. Mais je n’accepte que les chèques, navré. »
Un petit sourire délicat se posa sur son visage pâle. Weddmore ne cherchait pas à le divertir, mais le fait même qu’elle ne plaisantait pas. Il n’en savait rien. Elle avait conscience de tout. La seule faiblesse de Carabas, mesdames et messieurs ! Ce bonhomme avait beau être classe, intelligent, rusé, et tout ce qui s’y rapporte : son désintéressement pour les évènements d’ordre mineure ne concernant pas sa personne lui suffisait à sa perte. Et voici comment, à vouloir être sélectif, on loupait le coche pour aller s’écraser quatre mètres plus bas. Light lui lança un nouveau regard arrogant, levant un sourcil qui connaissait bien le chemin et continua sur sa lancée, se détachant de l’arbre auquel elle était adossé pour commencer à marcher le long des graviers.
« Et tu auras à les craindre un jour où l’autre, Carabas. Les gens de notre genre, à vouloir rester dans l’Ombre, finissent tôt ou tard par traverser la lumière d’un lampadaire. Et couic. » | |
| | | Marquis de Carabas Qui de Sato ou de l'oeuf était là le premier ?
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| Sujet: Re: [Tuileries] La belle vie [PV] Lun 29 Sep - 0:23 | |
| Ah, ces femmes ! Toujours à vouloir diriger, manigancer, manipuler… « Dans votre position, Marquis, je crains que ce n’est pas vous qui pourriez… éclairer ma pensée. » Elle rit. « Au contraire même, je crois que vous feriez mieux d’échanger nos rôles. Mais je n’accepte que les chèques, navré. »
Il avait simplement envie de taper du poing contre l’arbre. Carabas ne pouvait rien faire. Il avait joué, il avait perdu. Et il n’aimait pas ça. Ce n’était même plus pour savoir si elle bluffait, ou non. Non plus une question d’orgueil. Trop de choses collaient… ou plutôt ne collaient plus. Le papy était-il dépassé ? Le fameux mercenaire, Marquis de Carabas, avait-il au final fait sont temps ? Devait-il plier échine et s’avouer vaincu ? passer l’arme à gauche et le métier à cette femme ? Pourtant, ce n’était pas son genre de se poser autant de question… se remettre en question… ça faisait perdre du temps. Mais là, il n’avait pas vu, il était dépassé. Et cette jeunette l’avait ferré. Il n’avait rien contre, c’était une belle femme. Mais il n’aimait pas ça au boulot… pas ça dans son domaine. Mais malgré tout, la sagesse du combattant était de savoir quand est-ce qu’il fallait s’arrêter ; quand est-ce qu’on était vaincu. Et Carabas l’était, et il le savait.
Aussi arrogant qu’il pouvait être, sur de lui qu’il paraissait, le marquis n’était pas pour autant idiot, ni aveuglé par sa propre personne. Il croyait en lui, bien sûr. Il en avait fait son métier, sa profession de foi. Mais de l’homme qui agissait sous ce nom, rien ne transparaissait. Le marquis était un mercenaire, une brute sans règle, ni foi, ni loi… Peut importait qu’on l’aima ou non. La neutralité était son but, son cerveau et son bras à son service. Le bien et le mal n’était que des idées bien subjectives… Il était un de ses enfants de la Guerre. Hitler était une abomination, mais n’avait-il pas fait tout cela pour son rêve, pour le bien de quelqu’un ? Carabas n’en savait trop rien, comme tout le monde. Et il était content que ce monstre ait été tué… mais alors, se battre pour ce en quoi l’on croit amènera toujours des ennemis. Qui pourrait dire qu’on agit bien, ou qu’on agit mal ? En soi, le marquis était un peu comme ce führer… Même s’il n’avait pas d’objectif, ou de « rêve » qu’il cherchait à atteindre. Il ne pouvait même pas dire que la gloire ou l’argent l’intéressaient… enfin, comme tout homme. Mais au final, à réfléchir à la situation, il se serait bien vite rendu compte qu’il faisait ce métier parce qu’il était perdu. Il ne savait pas quoi faire d’autre… Et qu’il n’avait rien d’autre à faire.
Plongé dans ses pensées, il ne remarqua même pas que Light s’était engagé sur le chemin de gravier. Il était vraiment miné… Au diable toute cette mascarade ! « Et tu auras à les craindre un jour où l’autre, Carabas. Les gens de notre genre, à vouloir rester dans l’Ombre, finissent tôt ou tard par traverser la lumière d’un lampadaire. Et couic. » Il releva les yeux… sur le tronc d’arbre. Oui, couic… Le Marquis de Carabas n’était pas dans son assiette. Et cette petite promenade de santé n’était pas pour lui plaire au final. Quand il ne maîtrisait pas, il n’aimait pas. Et cela, Light Weddmore devait le sentir, et en jouer. Il l’a connaissait… De toute façon, elle avait gagné. Et quelque chose lui susurrait à l’oreille. Met donc ton orgueil de côté, et écoute Marquis ! La jeunesse a du bon… et la relève était peut-être assurée. Mais la relève pour quoi ? Pour aller où ? « Et tu abandonnes encore une fois un vieillard après l’avoir battu ? Si je dois les craindre, alors… » Carabas laissa sa phrase en suspension. En trois pas, il rattrapa cette lumière qui le fuyait sans qu’il ne puisse l’atteindre et la força à s’arrêter. « … alors apprends-moi à les craindre. »
Voilà, c’était dit. C’était fait. Reconnaître était un pas vers la rémission. Mais existait-il un pardon pour les salauds comme lui ? Le mercenaire en doutait, et au final, s’en fichait. S’il devait finir sa vie en Enfer, c’était qu’il le méritait. Il n’avait pas à rougir de toutes les horreurs qu’il avait commis. L’Enfer, il le méritait… tout comme Weddmore. elle était de ces « gens de [son] genre ». | |
| | | Light Weddmore Ombrelle sifflotante spécialisée dans le coup d'pelle
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| Sujet: Re: [Tuileries] La belle vie [PV] Lun 20 Oct - 13:38 | |
| Là, c’était finit. Rien ne pourrait pu se mettre en travers de son chemin, voilà ce que pensait Light Weddmore. A elle seule, elle pouvait valoir l’orgueil et l’égocentrisme de Paris tout entier. Mais il y avait des raisons à cela, à commencer par la correction qu’elle venait d’affliger à son collègue et ennemi juré - pour certaines obscures pensées. Cette claque valait bien toutes les répliques du monde. Rien n’était plus jouissant que de faire fermer ce clapet d’arrogant et compulsif, adorateur de piques vulgaires ou légères, prêtes à nous faire redescendre sur Terre et de notre hauteur, nous faire retourner à l’état initial : merde glissant désespérément sur le sol, comme il est souvent de mise dans le comportement humain. Le Marquis était un mercenaire sans foi, sans cœur, sans peur, sans tabou. Weddmore n’aurait jamais crut qu’il puisse s’abaisser à un jour à ce niveau ; à vrai dire, elle était déçue. Réellement déçue. Elle attendait de lui un peu plus de réflexion, un peu plus de professionnalisme, tout à son honneur d’ailleurs ! Oui, Carabas était un homme compétent mais c’était un homme ; ce détail valait tout les défauts du monde. En parallèle aux prisons d’écrin que se fabriquent certains hommes politiques, le Marquis avait créé son univers bien à lui, où ne surgissait de l’abîme que les affaires qui valaient vraiment le coup… dans un premier temps. Terre certainement parfaite selon lui. Méthode parfaite en tout cas. Stupidité d’un mortel. Imaginaire de tout un peuple. Le dernier monde de ce genre se nommait Utopie et ce n’était pas pour rien.
Elle sentait sa colère. Contre lui-même ou bien elle, ça n’avait pas d’importance. Mais sentir… hum… c’était tellement agréable. Weddmore s’était engagée sur le chemin des Tuileries, son ombrelle à la main, petit sourire aux lèvres. Ah, journée mémorable qui restera à jamais gravée dans sa mémoire. Le premier jour où elle avait réussit à faire taire l’intaisable, le premier jour où… « Et tu abandonnes encore une fois un vieillard après l’avoir battu ? Si je dois les craindre, alors… » En trois pas, il l’avait rattrapé, et Light se sentit tirer en arrière par une main dont elle avait sous-estimé la force. « … alors apprends-moi à les craindre. »
Furieuse, elle se tourna vers lui. De quel droit la touchait-il, de quel droit osait-il à présent l’humilier ?! Prise au piège. Bien sûr qu’elle le détestait, évidemment. Il était la réincarnation de ce qu’elle haïssait le plus chez l’espère humaine, un mélange de tous les plus grands bandits du siècle et même de l’histoire. Rien chez cet homme ne lui plaisait, rien. Rien ne devrait lui plaire. Pourtant… Weddmore eut un sourire arrogant et ses yeux brûlèrent soudainement de bonheur face au grand mercenaire.
« Vous apprendre ? » Elle s’approcha de lui, plaçant son visage à quelques centimètres du sien. « Vous n’êtes qu’un incorruptible voyou, je n’ai rien à vous apprendre, et si tenté que c’est faux, vous ne m’écouteriez même pas. »
Son regard changea du tout et tout et son visage de glace que l’on lui connaissait bien réapparut soudainement. Vieillard, vieillard… Elle avait bien envie de lui chantonner doucement près des oreilles, cet homme qu’elle se retenait de dévorer. Oui, vieillard. Fort bien conservé cependant. Mais petit voyou aussi. Comment donc espérait-il apprendre quelque chose d’elle ? Le prix était élevé, et elle l’avait dit : elle ne prenait que les chèques. Un de ses longs doigts fins alla se poser en plein milieu du front de Carabas.
« Marquis, je n’aurai qu’un conseil : commencez donc par vous craindre vous-même, ce sera un bon début. »
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| | | Marquis de Carabas Qui de Sato ou de l'oeuf était là le premier ?
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| Sujet: Re: [Tuileries] La belle vie [PV] Mar 21 Oct - 0:06 | |
| Ce qu’il faisait était intéressant. Pour le Marquis de Carabas, jouer le pauvre, le perdu, le vieux dépassé, ce n’était pas commun. Pour un peu, il se serait étouffé à ravaler son égo démesuré. Mais c’est pour la bonne cause… qu’est-ce que je ne ferais pas pour l’avoir celle là ?! L’effet était saisissant, et le mercenaire lui-même aurait pu s’y prendre au mot. Sans pour autant s’attarder sur sa puissance scénique et son intelligence, l’homme attendait une réaction, tenant au creux de sa main une petite main frêle et vibrante de colère. Tout du moins, c’était bien ce que Carabas voulait créer chez elle. Une colère, pour l’aveugler et la ferrer ; une colère, pour la faire tomber et la dévorer. Chose qu’il pensait pouvoir faire, au final. Même si cela aurait gâché leurs rencontres futures…
Et la main ne se retira pas. Chose étrange… La pauvre lumière devait être toute tremblante intérieurement pour oublier pareil outrage ! Ou bien, la colère l’aveuglait à un point crucial _et intéressant pour notre homme. Et soudainement, il se retrouva littéralement nez-à-nez avec sa comparse de tragédie. Quelques centimètres à peine de cette chaire palpitante, de ces lèvres rougeoyantes, de ces yeux pénétrants !
Frissons.
« Vous apprendre ? Vous n’êtes qu’un incorruptible voyou, je n’ai rien à vous apprendre, et si tant est que c’est faux, vous ne m’écouteriez même pas. »
Donc, Môssieu était un voyou ? Et pas des moindres : de la pire espèce, ma très chère amie ! pensa-t-il en rendant ce sourire narquois à sa propriétaire. Tout cela le faisait rire, tout cela l’enthousiasmait. Oublié le Pi, les mercenaires dangereux, son incapacité à dénicher les bons coups… Une seconde, à peine. Le temps de savourer cette envie, cette braise dans ces yeux ; cet échange de ces deux personnages que la nature opposait. Et la seconde d’après, Light frigide, rigide érigeait à nouveau ce mur qui la protégeait des hommes, du monde, de la vie ; et surtout de ce « voyou » de marquis ! « Marquis, je n’aurai qu’un conseil : commencez donc par vous craindre vous-même, ce sera un bon début. » Elle accompagnait sa dernière phrase d’un doigt savamment posé sur le plein milieu du front du Marquis de Carabas. Parce qu’elle enseignait, elle éduquait, elle savait. Bien sûr, elle le dominait, naturellement… comme on domine un homme par la carotte (la femme préférant la carotte simplement…).
Frissons.
Quel homme heureux ! Quel homme chanceux ! Il était Carabas, et à cet instant précis, il savait bien pourquoi il ne regrettait pas ses choix fait autrefois. Sentir de bout de doigt, cette proximité, cette main dans la sienne… il en fallait peu pour effleurer le Bonheur avec un grand ‘B’. Bien sûr, il priait intérieurement pour qu’Eugénie ne lui ai pas laissé un petit mot dans une de ses poches intérieures de veste. Non pas qu’il soit fidèle, mais ça lui éviterait de repenser à cette nuit torride qui allait l’attendre, et à cette paire de seins effleurant ses parties pendant qu’il fumait une bonne pipe à côté d’une cheminée. Non, ne pas y penser, pas au boulot ! Et le Marquis était de ces hommes sérieux et tout à leur travail. Investi et consciencieux. Tellement consciencieux qu’il s’éloigna, pour ne pas dire se sépara, de sa compagne et prenant son chapeau dans une main, grandiloquent, pris une pose théâtrale au pied de la fontaine en déclamant :
« Être, ou ne pas être, c’est là la question. Y a-t-il plus de noblesse d’âme à subir la fronde et les flèches de la fortune outrageante, ou bien à s’armer contre une mer de douleurs et à l’arrêter par une révolte? Mourir.., dormir, rien de plus... et dire que par ce sommeil nous mettons fin aux maux du cœur et aux mille tortures naturelles qui sont le legs de la chair: c’est là un dénouement qu’on doit souhaiter avec ferveur. Mourir.., dormir, dormir! peut-être rêver! Oui, là est l’embarras. Car quels rêves peut-il nous venir dans ce sommeil de la mort, quand nous sommes débarrassés de l’étreinte de cette vie ? Voilà qui doit nous arrêter. C’est cette réflexion-là qui nous vaut la calamité d’une si longue existence. Qui, en effet, voudrait supporter les flagellations et les dédains du monde, l’injure de l’oppresseur, l’humiliation de la pauvreté, les angoisses de l’amour méprisé, les lenteurs de la loi, l’insolence du pouvoir, et les rebuffades que le mérite résigné reçoit d’hommes indignes, s’il pouvait en être quitte avec un simple poinçon? Qui voudrait porter ces fardeaux, grogner et suer sous une vie accablante, si la crainte de quelque chose après la mort, de cette région inexplorée, d’où nul voyageur ne revient, ne troublait la volonté, et ne nous faisait supporter les maux que nous avons par peur de nous lancer dans ceux que nous ne connaissons pas? Ainsi la conscience fait de nous tous des lâches; ainsi les couleurs natives de la résolution blêmissent sous les pâles reflets de la pensée; ainsi les entreprises les plus énergiques et les plus importantes se détournent de leur cours, à cette idée, et perdent le nom d’action... » Citant le très célèbre monologue d’Hamlet, le Marquis de Carabas se déplaça à nouveau, se mettant aux pieds de Light, à genoux, lui prenant la main à nouveau et la regardant droit dans les yeux, en souriant narquoisement.
Il la tenait, elle devait fulminer à présent. Tous les regards étaient braqués sur eux deux. A moitié amusée, impressionnée la population qui les entourait semblait comme s’être arrêtée pour vibrer sur les déclamations du drôle d’excentrique au grand chapeau et au grand manteau. Et pour finir en beauté, le mercenaire déclama, d'un tout autre registre théâtral :
« Je vous le dis encor, sauvez-moi de cette honte, Ne désespérez pas une âme qui se dompte, Et par le noble effort d’un généreux emploi, Triomphez de vous-même aussi bien que de moi. | |
| | | Light Weddmore Ombrelle sifflotante spécialisée dans le coup d'pelle
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| Sujet: Re: [Tuileries] La belle vie [PV] Dim 26 Oct - 17:32 | |
| Cela l’aurait étonné tout de même. Il jouait à une mascarade improvisée, et le doigt de la sagesse posé en plein milieu de son front n’avait plus lieu d’être. Marquis, étrange personnage, étrange énergumène, toujours fier d’être – comme elle d’ailleurs – toujours fier de s’affirmer ; cette drôle de caricature donc, s’abaisser à cela ? S’abaisser tout simplement, supplier une Lumière qui n’avait rien à lui offrir, lui qui savait déjà tout, lui qui n’avait jamais eu besoin de personne ? Evidemment… comment avait elle pu être aussi sotte ? Il était le Diable en personne, sa représentation parfaite sur cette Terre, comme celle de chacun des péchés capitaux – cela va de soit, quand on fait les choses autant les faire en entier. C’était si… non. Elle s’était fait avoir par ses « beaux yeux », ses airs de chien battus que l’on ne pouvait lui connaître, la comédie n’étant pas la réalité, le théâtre n’étant qu’un bref aperçut. Ici encore, il avait joué un personnage ; ici même, il l’avait humilié. Mais la partie était loin d’être terminée.
Amusé, le Marquis s’envola. Virtuose, il déclama sans la moindre gêne le monologue d’une pièce si célèbre, d’une question si connue, qu’elle ne mérite pas même d’être énoncée. Ainsi ce vieux fou pensait il se résoudre lui-même… Light Weddmore observa, les yeux à demi-écarquillés, cet énergumène au tempérament incertain, jouer de son comique, jouer de son talent, sous le regard des badauds d’abord étonnés puis plus sérieusement intéressés. Que cherchait-il ? Que voulait-il ? Elle l’ignorait. Ce qui était plus sur, c’est que la haine - qui montait du fond de son cœur et se mutait alors doucement en une attirance pulsionnelle – commençait à feindre sur son visage. N’y avait il donc personne pour mettre fin au carnage, et jeter cet insolent là où il le méritait… ? Mais que méritait-il au juste ? La même chose qu’elle ? L’enfer et ses belles flammes étincelantes ? Non, cela, tout cela, ce n’était pas assez. Rien ne pouvait punir Carabas : il jouissait de la punition même. En cela, elle l’admirait. Faire face à tout, à l’imprévu, épouser ses formes et tenir la barre encore droite pendant que l’orage assomme le ciel. Il était un homme doué, elle ne pouvait le nier ; mais à combien estimait il son âme à présent que tous les méfaits du monde avait glissé entre ses mains ? Si peu de choses, ah ! Si peu… Assez pour lui plaire, en tout cas.
Et il continuait de l’achever, à coups de mots, à coups de regards ; Light Weddmore n’était plus qu’une ombre en colère au milieu du parc des Tuileries. Je chéris ta personne et je hais ton erreur. Et quelle erreur ! Cet homme en lui-même en était une… ah comme elle avait envie de le tuer à cet instant, de lui faire bouffer cet air dédaigneux qui faisait son faciès naturel, lui offrir la mort pour lui montrer – enfin – que jamais au grand jamais elle ne le craindrait. Jamais. Il pourrait toujours la faire frissonner, ça ne serait jamais de la Peur.
« … »
Elle aurait dû riposter. Ne serait ce que lui cracher à la figure. Mais Il savait qu’elle n’oserait pas. L’image, voyez vous. Une image de marque que celle de mademoiselle Weddmore, elle n’allait pas tout gâcher d’un vil postillon à la figure. Pourtant, c’était tout ce qu’il méritait, ce chacal. Ca et une bonne paire de baffes correctement envoyées. Tout ce qui faisait le charme ravageur de cette chère Lumière. Foutue image ! Foutues lois et règlement ! Bienséance, mes fesses ouai ! La jeune femme resta cloîtrée dans un silence qui dura quelques secondes, secondes suffisantes au Marquis pour s’approcher à nouveau d’elle, saisir sa main et – tel le gentleman qu’il n’était pas, ou alors si profondément qu’on renonçait à le connaître – il lui déclama une semi-déclaration toute droite tirée de quelques vers Cornélien. Ne connaissait il donc que cela : le théâtre, le théâtre, le théâtre ! Le drame, la comédie, … et puis quoi encore ?! Sa pensée était elle donc faite comme tous ces politiciens stupides : des idées toutes faites qu’on envoie en pages reliés dans toutes les librairies de la région, que ces idiots lisent, font semblant de comprendre, et applique enfin stupidement. Si mal, ah ! Si mal…
Et puis, il y eut cette haine. Montante… dévorante… Du fond de son cœur, elle partit lentement, remontant tout le fil de sa pensée, grimpant le long des préjugés, escaladant les peines et les tristesses, la déception ensuite … S’agrippa à la colère, sa petite sœur, qu’elle caressa un moment, reprit son chemin. Le vent, qui éteint une lumière, allume un brasier. Le révolver sortit si vite que personne ne put apercevoir son chien fouetter l’air et le chargeur se refermer sur les balles d’or. Light Weddmore attira le visage de l’homme vers elle et coinça le canon de l’arme dans la bouche du mercenaire ; son regard noir encercla le Marquis et son arrogance. La foule eut un mouvement de recul, des cris même s’élevèrent.
« Ô combien d'actions, combien d'exploits célèbres, sont demeurés sans gloire au milieu des ténèbres ?! Beaucoup d'hommes naissent aveugles, et ils ne s'en aperçoivent que le jour où une bonne vérité leur crève les yeux. » Elle resserra son emprise autour du cou du Marquis. « Celle-ci vous convient elle, très cher ? » | |
| | | Marquis de Carabas Qui de Sato ou de l'oeuf était là le premier ?
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| Sujet: Re: [Tuileries] La belle vie [PV] Dim 26 Oct - 21:39 | |
| Alors, au premier abord, le marquis ne pensait pas à cela. C’est vrai… il n’était pas contre les nouvelles expériences mais l’homosexualité était hors de propos pour un homme de sa trempe. Alors… recevoir pour tout cadeau de gratitude ce phallus en métal dans la bouche ! Il en était bouche-bée. En regardant en arrière, il n’avait pourtant pas l’impression de s’être trompé dans son monologue, pas de mauvaise rime, pas de langue fourchant, pas d’hésitation. Non, il l’avait scandé parfaitement, comme au bon vieux temps… Et ce n’était pas une simple vue de l’esprit : les gens s’étaient bien arrêtés et avaient même commencé à applaudir avant ce malheureux incident qui l’empêchait de recevoir les mérites qui lui étaient dues… Cette satanée Light ! Incapable d’apprécier les bonnes choses ; incapable de décompresser cinq pauvres petites minutes ; incapable de décrisper, ne serait-ce qu’un instant. Le travail, la rigueur, la bonne tenue, les apparences de ces dames… Tout cela…
Cela dit, a ce moment bien précis, Elle devait savourer. Pour pointer son flingue sur lui, elle devait vraiment être énervée. Un si beau monologue… le Marquis de Carabas n’en démordra jamais. Enfin, il ne devait pas être le seul à vouloir profiter de la situation… Mlle Weddmore le tenait en joue à quelques centimètres seulement l’un de l’autre. Enfin, ce n’était plus vraiment en joue à ce niveau là. Le goût froid du métal était pénétrant. Toujours sur un genou, en position de déclaration, la scène était cocasse. Et même si le mercenaire avait un bon sens de l’humour, il n’était pas complètement réceptif à ce moment bien précis. Il y avait peu de chance que Light lui tire dessus, mais elle avait de bonnes raisons de lui en vouloir également. Et à cet instant, il se demanda sérieusement s’il n’était pas en mauvaise posture. Non pas qu’il la sous-estime au demeurant, mais leur relation avait toujours été éclatante… passionnée et détestable. Pas morbide, même si elle pouvait prendre des tournures mortelles !
Alors, le mercenaire prit le dessus. Il bossait à présent. Et le boulot, c’était d’écarter la menace de mort qui pesait sur ses épaules, à lui, Marquis de Carabas. Cible : Light Weddmore, jeune femme… faible résistance. Mais il ne fallait pas qu’il la sous-estime encore une fois. Elle cachait des armes dans ses sacs, comme elle cachait bien son jeu. Une femme a toujours été un animal pervers et lubrique, engeance de démon, putain du diable, enfante de serpent… mais tellement excitante (couché, Marquis…)! Elle le dominait par la taille, et par le canon qu’elle avait glissé dans sa bouche sans qu’il y prête une quelconque attention. Il avait plusieurs choix… sortir son flingue également et le pointer en direction de son sexe pour traverser le corps jusqu’à la tête, choix plutôt amusant quoi qu’osé. Un souci se posait, c’était la rapidité d’exécution. Deuxième option, la petite prise qui faisait genre, je saisis la main et j’émets une torsion afin de faire lâcher l’arme. Encore une fois, il fallait faire vite, mais ça paraissait plus jouable que l’histoire du flingue.
« Ô combien d'actions, combien d'exploits célèbres, sont demeurés sans gloire au milieu des ténèbres ?! Beaucoup d'hommes naissent aveugles, et ils ne s'en aperçoivent que le jour où une bonne vérité leur crève les yeux. Celle-ci vous convient elle, très cher ? »
Elle s’était encore rapprochée ! Le marquis s’en serait délecté à un moment un peu moins crucial pour sa vie. Donc, où en était-il ? Deuxièmement, c’est ça ! Au final, il ne pouvait pas faire grand-chose s’il avait peur de se faire dessouder. Elle marquait un beau point. Alors le Marquis de Carabas se mit à réfléchir encore un peu… pour répondre avec verve à la jeune femme qui le surplombait : « En …èète… é…eu… ai…dé…a……u… …a’oi… eu… a… o… » Alors que Carabas continuait de parler de manière totalement incompréhensible mais bien résolu, de la bave commençait à gouter le long du canon de l’arme. Bien sûr, c’était moyennement excitant de voir un si bel homme baver mais qui pouvait savoir ce qu’il avait en tête. Il haussa les épaules en même temps que les sourcils en finissant par un magnifique : « u… on…en… hon ? » | |
| | | Light Weddmore Ombrelle sifflotante spécialisée dans le coup d'pelle
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| Sujet: Re: [Tuileries] La belle vie [PV] Lun 27 Oct - 19:34 | |
| Il se renvoyait la balle avec une aisance qui ne pouvait être que la leur : celle de deux esprits diamétralement opposés mais dont les tendances finiraient bien par se rejoindre un jour où l’autre. Le Marquis de Carabas refusait de devenir Light Weddmore ; et Light Weddmore refusait de devenir le Marquis de Carabas. En un sens, il n’avait pas tord : cela gâcherait tout le spectacle ; mais comment donc concilier deux natures différentes qui ne voulaient en aucun cas ne rien devoir à l’autre. D’une manière extrêmement simple : planté dans la gorge de l’un – préalablement accroupi sur le sol – un révolver d’un calibre respectable qui – au-delà de tirer à balles réelles – pouvait aussi bien servir pour briser une mâchoire. Autant vous dire… la journée allait être longue. Aucun des deux ne fléchiraient, aucun des deux ne lâcheraient. Ou pas. Qui sait ce que peuvent nous réserver deux excentriques dans leur genre…
Light Weddmore, elle, n’allait pas ainsi se laisser faire. Elle tenait bien fermement le visage du Marquis entre ses mains, faisant abstraction de ce désir croissant qui poussait lentement au fond d’elle-même, tâchant de garder un regard noir et sans sentiment aucun pour celui qu’elle haïssait plus que le choléra et la peste réunies. Il n’avait pas l’air aussi choqué que les badauds de ce brusque changement de registre : du théâtre dramatique au polar, on avait vu mieux comme transition. Cependant, la jeune femme voyait briller au fond des yeux de son interlocuteur la malice qui faisait sa personne. Il réfléchissait, elle était sûre, il réfléchissait en permanence d’une façon ou d’une autre. Sauf au moment où elle l’avait coincé, bien évidemment. Mais… mais quelle idiote – oui, encore !- quelle idiote elle avait été. Carabas était plus rusé qu’il n’y paraissait, il allait encore jouer de son talent inné à se sortir des situations compliqués, il allait encore la bloquer, la coincer, lui faire regretter… comme d’habitude. Elle en vint à penser qu’il était lui aussi armé. Raison de plus pour lui faire comprendre rapidement qu’elle pourrait mettre fin à sa vie s’il tentait quoi que ce soit. Elle n’en n’eut pas le temps.
« En …èète… é…eu… ai…dé…a……u… …a’oi… eu… a… o… »
Ouai, bien sûr. Elle observa le Marquis en fronçant les yeux, ayant discerné un début de phrase par déduction, mais sans plus de compréhension. Puis lui lança un regard du genre « nan, tu gardes ça dans mâchoire sale insolent, c’est bien fait pour ta gueule, fallait pas faire le malin avec tes répliques à trois francs suisses. » Il insista d’un magnifique « u… on…en… hon ? » qui se termina avec un beau filet de bave que Weddmore observa un sourcil levé. Dans la foule, on commençait à s’agiter. Des murmures circulaient, ne sachant très bien si cette attaque soudaine de la jeune femme était comprise dans la mise en scène. La Lumière eut un soupir. Elle n’avait pas le choix, elle devrait bien le lâcher un jour. Il était chiant, mais elle ne pouvait pas le descendre devant autant d’enfants qui jouaient innocemment dans le parc des Tuileries.
« Okay Carabas. Que je ne vous revoie plus m’humilier de la sorte où la prochaine fois, je vous jure que… »
Elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase. La Porte Dorée qui se tenait derrière eux fut soufflée par une explosion d’une ampleur que l’on n’avait pu constater que pendant les deux premières Guerres. Le corps d’un homme projeté envoya voler Light Weddmore contre une des façades de pierre qui bordait les Tuileries. Par chance, sa rapidité d’action était telle qu’elle avait pu repousser le Marquis, et lui éviter ainsi le broyage intégral et complet de sa mâchoire. Dans la panique générale, les cris affolés des passants et sa propre tête qui la faisait souffrir, elle ne put qu’apercevoir les débris de ce qui restait de la porte engendrer un large nuage de fumée grisâtre s’élevant au dessus de la scène.
L’Enfer sur Terre. | |
| | | Marquis de Carabas Qui de Sato ou de l'oeuf était là le premier ?
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| Sujet: Re: [Tuileries] La belle vie [PV] Mar 28 Oct - 0:37 | |
| C’est au moment où elle fronça les yeux que le Marquis fut soulagé complètement. La pauvre Weddmore était trop préoccupée par ce qui l’entourait. Quelle idiotie ! Voilà pourquoi elle faisait une excellente informatrice et une pitoyable mercenaire… Elle n’arriverait jamais à faire le poids contre lui, Marquis de Carabas. Et le jour où elle franchira enfin cette limite, ce-dernier reposera à terre, abandonnant sa part à cette lumière qui aura enfin franchi le pas, et devenir comme lui. Et un sourcil se leva au moment même où il finissait de baver comme il fallait sur le canon de l’arme. Ma pauvre petite Light, il y a tellement de choses que tu dois dépasser encore… pensa le marquis en soupirant en même temps que la braqueuse. Cette braqueuse qui l’enthousiasmait et la décevait en même temps. Quel couple étrange ils formaient tous les deux ! Comme deux personnages de théâtre tragique… désireux de se comprendre, de s’aimer mais incapables de le faire pour des raisons d’idéaux et d’obligations… Oui, un couple tragique qui attendait l’intervention d’un dieu au dessus de leur tête, d’un Deux ex machina qui apparut en face de Carabas pendant que Light Weddmore causait : « Okay Carabas. Que je ne vous revoie plus m’humilier de la sorte où la prochaine fois, je vous jure que… »
Une lumière quasi divine éclaira le visage du marquis et un souffle violent vint s’écraser contre son visage soudainement libre de tout carcan phallique. Sa pauvre compagne avait été projeté à quelques mètres de lui à cause d’un chouette macchabée qui avait prit sa place : tellement moins sexy, pourtant… En fait, ce n’était pas vraiment un dieu, même s’il arrivait à point nommé. C’était une bête explosion qui avait fait valser toute la porte dorée qui se trouvait face au Marquis quelques instants plus tôt. Toujours à genoux autour d’une cohue générale et chaotique, le mercenaire fit semblant de prier pour la divine providence qui mettait cette catastrophe naturelle au service de sa grandeur et de sa vie… Semblant, parce que le Marquis de Carabas ne croyait qu’en sa chance. Compter sur les autres ne servait à rien. Et même si Light avait eu la présence d’esprit de retirer son flingue au moment où elle était partie valser dans un coin, pour ne pas abimer le beau visage du mercenaire, ce n’était qu’un avantage du à son charisme, et cela s’arrêtait là. Weddmore ! Mais où était partie cette petite garce prétentieuse ? Un peu décoiffé par le souffle de l’explosion, tenant son chapeau dans une main et l’époussetant de l’autre, il regarda autour de lui. Et à travers une place qui se vidait de plus en plus, entourée de cris et de panique, il l’aperçu : elle avait été projeté contre une des façades de pierre qui bordaient les Tuileries. Sortant son propre révolver, il s’approcha tranquillement d’elle sans se soucier des évènements extérieurs. L’homme avait une tâche à accomplir, et il jouissait déjà intérieurement. S’agenouillant au dessus du corps de sa future victime, le mercenaire attrapa sans douceur le menton de la belle et lui enfourna son calibre dans la bouche. Un peu décoiffée, le marquis n’arrivait pas précisément à voir si elle était inconsciente ou seulement sonnée. Il opta pour la deuxième solution en bloquant les deux bras de la jeune femme, retournée sur le dos. Il s’assit ensuite dessus, les collants au corps à moitié inanimé de la jeune femme. Assurant son assise en remuant son fessier afin de trouver un creux qui seyait à son royal postérieur, il enfonça un peu plus profond son flingue dans la bouche pulpeuse de sa compagne et la gifla deux-trois fois (pour le plaisir) afin de la réveiller complètement, en lui susurrant de jolies mots doux : « Light ! Light ! Vous allez bien ?! Vous n’êtes pas blessée ? » Le sourire qui s’étirait sur le visage hilare du mercenaire devait rendre la situation encore plus ennuyante pour l’informatrice qui se retrouvait en mauvaise posture. Un petit bisou ? Un tout petit bisou pour le gentil mercenaire qui t’a réveillé gentiment, très chère lumière ? C’est peu cher payer pour la vie sauve, et la chance d’être surplombé par ce viril marquis ! Et surtout d’être encore en vie après l’avoir braqué… enfin, pour l’instant… | |
| | | Light Weddmore Ombrelle sifflotante spécialisée dans le coup d'pelle
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| Sujet: Re: [Tuileries] La belle vie [PV] Mar 28 Oct - 22:54 | |
| La déflagration venait de l’intérieur des Tuileries. La Porte Dorée avait été envoyé du côté circulation, là où à présent, les badauds se pressaient en masse pour porter secours aux victimes. Aucune estimation prévu. Les gredins avaient bien joué leur coup. Et Light Weddmore avec le feu. Elle se tenait, encore allongée, sur un des bas côté, sa tête entre les mains, essayant de calmer la douleur qui venait en vague perçer son esprit agité. Il fallait qu’elle se tire. Maintenant. Et vite. La situation avait changé, la balle était partie de l’autre côté. C’est Carabas qui tirait les ficelles à présent. Elle ne le voyait pas pour le moment, mais elle en était sûre. Cherchant du regard son révolver, Weddmore avisa la foule qui courait toujours en sens inverse de l’explosion, hurlant, criant, pestant. Au loins raisonnèrent les premières sirènes de police. Qu’avait il donc bien pu se passer ? Qui ? Pourquoi ? Inévitablement, un nom perça l’entrée de son esprit. Non… pour le moment, il fallait qu’elle les mette de côté, qu’elle oublie ce groupe qui l’obnubilait au point de la faire douter d’elle-même et de ses capacités. Il fallait qu’elle se concentre sur Carabas avant tout, car le premier à lui foutre la tête plus dans la merde qu’elle ne l’était : ce serait lui.
En effet. Qui ne se ramène t’il pas avec un calme tranquille et scandaleux, ne sort il pas son flingue, ne la prend t’il pas en joue – comme, plus tôt auparavant – il ne l’avait été ? Ce cher Carabas. Bah voyons. C’aurait été étonnant aussi qu’il ne plagie pas ce magnifique coup d’éclat. Light sentit son menton légèrement soulevé par une main viril, puis ce goût froid de métal, caractéristique d’un révolver. Et enfin des baffes. Ce n’était pas du grand art à la Carabas, mais ça en avait la patte. Weddmore fit semblant de ne rien ressentir et ouvrit les yeux pour tomber face à ce salopard de mercenaire.
« Light ! Light ! Vous allez bien ?! Vous n’êtes pas blessée ? »
Connard. Elle l’observa calmement, ne laissant – pas cette fois ci- les émotions transparaîtrent sur son visage pâle. Bah voilà. Là c’est ce qu’on appelle une belle merde. Elle ne pouvait rien faire, il n’y avait plus rien à faire. Sauf peut être continuer le jeu. Weddmore ne pouvait, certes, pas bouger – ni parler d’ailleurs (mais c’était certainement mieux ainsi) – mais ses amis si. Le mariage n’est pas forcément un défaut tout entier, on peut parfois lui trouver quelques qualités. Le tout est d’être fiancé à la bonne personne. Je vous présente Karl et Alfred : deux beaux bébés de deux mètres dix, taillés pour le combat toute armes ( mais pas le sprint, avons le). Alerté par leur patron que Mââââdame était sortit se promener à l’endroit même de l’explosion, les voici accourant de tous leurs muscles. Et vas-y que je te sors le Beretta. Mais qui donc ose s’assoir sur MADAME ?! Weddmore ne fut jamais aussi content de les voir. Elle lança un regard brillant au mercenaire qui la prenait pour un coussin.
La partie est terminée Marquis. | |
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| Sujet: Re: [Tuileries] La belle vie [PV] Ven 31 Oct - 2:43 | |
| C’était le regard qui le persuada qu’il allait devoir se sortir d’une situation plus qu’ennuyeuse pour la suite des évènements. Light avait jeté un coup d’œil que le marquis avait suivit innocemment et furtivement pour voir deux armoires à glace se précipiter sur eux… enfin, plutôt sur Lui, qui était à l’occasion sur Elle, maîtresse de ses messieurs. Fichtre et foutre, jura-t-il intérieurement. D’où tenait-il cette expression étrange d’ailleurs ? Qu’en avait-il à faire maintenant ?! Rien. Bien !
Avisant les Beretta et le regard narquois de « sa » blonde, le mercenaire laissa parler son instinct. Se relevant activement, il empoigna Light et la força à le suivre en courant. Dans la direction opposée aux gorilles. Gare aux goriiiiilleuh ! Le Marquis de Carabas secoua la tête : ce n’était pas le moment de blaguer. Traversant en vitesse de pointe, l’informatrice brinquebalée derrière lui comme un vulgaire clébard, l’homme avait entendu le bruit des sirènes d’alarmes. Il ne lui restait plus qu’à les attendre en semant un peu (mais pas trop !) les deux autres balourds qui le(s) chassaient. Ils n’avaient pour l’instant pas fait feu, sûrement de peur de toucher la femme du chef. Avec un peu de chance, ils n’étaient pas plus. Carabas slaloma entre des colonnes. Et cette explosion, à qui était-elle due ? Un chiffre mathématique vint s’imposer à son esprit. Pi. Et si tel était le cas, alors le marquis n’aurait plus alors affaire à une petite bande de rigolos, mais à un groupe assez fort, assez puissant, ou assez fanatique et fou, pour faire sauter quelque chose en plein jour dans le jardin des Tuileries. Et étrangement, l’intuition du mercenaire penchait pour la troisième option.
Light avait eu raison. Il avait été trop négligent ces dernières semaines. Mais ça, il ne l’avouerait jamais. Ou laisserait imaginer qu’il ne jouait que la carte de la bêtise pour mieux cerner et gagner ce qu’il cherchait. Et pour son informatrice lumière, rien n’était plus facile. Elle se mettait en colère pour ce genre de comportement, Dieu seul savait pourquoi… Et il lui fallait un moyen de lui extorquer ce qu’elle savait sur ce groupe. N’importe comment. Mais tout d’abord, éloigner les chiens de garde. Les sirènes étaient sur place, enfin. Les policiers, toujours là quand on avait besoin d’eux, s’étaient déployés rapidement afin de contrôler indistinctement, et dans une cohue des plus complètes, les zones près de l’explosion. Avisant, toujours au pas de course, une voiture de l’ordre avec la basse-cour qu’il y avait avec (comme dans les ‘happy meal’), le Marquis de Carabas entraina un peu plus rapidement la pauvre Light Weddmore jusqu’à la portière. Ajustant son manteau, engageant son plus beau sourire malgré un visage feignant la panique, le mercenaire interpella le policier le plus proche : « Monsieur l’agent ! C’est merveilleux, nous sommes sauvés ! » Sans pour autant surajouter à la comédie, Carabas semblait réellement sincère. « Ma femme et moi étions tranquillement en train de nous promener lorsque nous avons entendu et vu l’explosion de loin. Quelques secondes plus tard, nous avons vu deux géants qui sortaient d’une ruelle étroite. Quand ils nous ont vus, l’un nous a pointés du doigt et ils se sont mis à nous courir après. Ils sont justes après nous… et je… crois qu’ils veulent nous… nous… nous tuer, monsieur l’agent ! Aidez-nous… arrêtez-les avant qu’ils ne nous fassent de mal, je vous en conjure. »
Au moment même où le Marquis de Carabas finissait sa phrase, les deux gorilles déboulèrent, tonitruants, dans l’allée où leurs cibles et la voiture de policier se trouvaient. Une fraction de seconde et le mercenaire serra sa prise sur le bras de l’informatrice qu’il avait transbahuté jusque à cet endroit, et se cacha derrière la voiture, accroupis, afin de ne pas prendre de balles ‘perdues’. Avec un peu de chance, le marquis n’aurait pas à utiliser son arme, et écartait la menace des deux idiots pour se focaliser principalement sur l’attentat et son commanditaire. Il n’aurait plus que le dernier recours si cela ne fonctionnait pas. Et il n’aimait pas être contraint, surtout à de telles extrémités… de tous les jours. | |
| | | Light Weddmore Ombrelle sifflotante spécialisée dans le coup d'pelle
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| Sujet: Re: [Tuileries] La belle vie [PV] Jeu 6 Nov - 10:11 | |
| Il était malin, mais plutôt facile à comprendre au final. Mettez lui deux gorilles en face, il se tire fissa sans demander un quelconque reste. Non pas qu’il était un homme frileux, grand Dieu non ! (Sauvez moi du courroux de son joueur V___V) Disons même qu’il avait tendance à chercher la difficulté là où vous ne pensiez certainement pas la trouver. Carabas restait Carabas. Il savait que s’il tirait une balle sur un de ces deux hommes en noirs, l’autre aurait le temps de riposter. La meilleure solution était donc celle qu’il préconisa : la fuite. Sans oublier de tirer un sa suite une lumière qui pestait et pestait encore contre son manque de délicatesse et d’élégance. Elle ne l’imaginait pas plus doux mais disons… plus courtois avec la femme qu’il voulait sauter. Enfin bon. Weddmore préféra ne pas lui mettre de bâtons dans les pattes. Elle aurait pu se laisser traîner de tout son poids pour permettre aux hommes en noirs de les rattraper rapidement, mais la course poursuite perdrait de son charme. Et puis, le meilleur rôle, c’était quand même celui de l’amante plutôt que la jouvencelle en détresse.
« Marquis, si vous ne me lâchez pas immédiatement, je vous jure que j’hurle au meurtre ! »
Ca, c’était histoire de se défendre un minimum. Qu’on ne lui rapproche pas de vouloir s’enfuir avec lui. Mademoiselle Lumière avait un minimum d’honneur tout de même. Et puis, elle avait toujours été faite pour le théâtre. Comique ou pas d’ailleurs, ça n’avait pas d’importance. Carabas semblait réfléchir sans lui faire part d’un quelconque commentaire qui viendrait pimenter cette scène, c’en était presque dommage. Elle surprit à le dévisager comme une gosse devant un bonbon, cherchant la meilleure façon de l’ouvrir. Oui, cet homme, elle l’admirait… S’il n’était pas aussi chiant, c’aurait été une partie de plaisir. Ah, c’est toujours beau de rêver. Sauf quand un mercenaire commençait à déclamer un texte sortit tout droit de son imagination perverse dans le seul but de tromper un ou deux abrutis près à l’écouter. Light Weddmore se tut, regardant la belle bande d’abruti qui leur faisait face, se demandant lequel avait le cerveau cette fois-ci. Elle ne dit rien pour donner un ordre contraire. C’était peut être sa chance aujourd’hui. S’échapper de l’enfer du mariage, refaire sa vie ailleurs et surtout… allons bon, ma fille, tu délires ! Quelle idée stupide… Ce devait être le bruit des balles qui lui montait à la tête.
Le bruit des balles ? Ah oui tiens, Carabas venait de la tirer derrière le capot de la voiture, et bientôt, les flics en uniforme firent face à leur semi-camarade gorilles. C’en était presque risible. Cela dit, elle était encore dans la merde. Le Marquis n’allait pas la lâcher aussi facilement, ce serait trop simple. Et Weddmore ne voyait pas d’issue plausible qui lui permettrait de s’en sortir sans recevoir en cadeau d’adieu une balle neuf millimètres dans les reins. Bientôt, un cri de douleur déchira l’air. Un des flics avait été marqué d’un trou béant dans le thorax.
« Voilà Marquis, vous êtes content ? », hurla Weddmore à travers le vacarme de la scène. Partout s’agitèrent au-dessus de leur tête les sirènes de différentes sections de protection, et vas y que hurle les pompiers, et vas y qu’en rajoute les flics… Light leva la tête par-dessus le capot, observa un moment les deux gorilles prendre la fuite, puis parler à un homme d’une soixantaine d’année. Elle fronça les sourcils. Mais lorsque l’un des deux gardes du corps se décala légèrement sur la droite, Weddmore revint immédiatement à son emplacement d’origine. Ouh, ça sentait mauvais. Il fallait qu’elle se tire. Elle empoigna soudainement le Marquis par la manche qui, très certainement surpris, dû s’étonner de tant de force de la part de la donzelle.
« Agite toi mercenaire ! »
Elle l’entraîna dans les petites ruelles de la ville lumière, se gardant bien de regarder en arrière. | |
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| Sujet: Re: [Tuileries] La belle vie [PV] Ven 7 Nov - 3:57 | |
| « Marquis, si vous ne me lâchez pas immédiatement, je vous jure que j’hurle au meurtre ! »
Alors qu’il s’était réfugié à l’arrière de la voiture, le mercenaire repensa à cette petite phrase si charmante que Light lui avait adressé pendant la course poursuite. Aussi charmante que pouvait l’être le trou béant qui bavait sang et tripes de la poitrine du pauvre policier. Pas de chance pour les couillons… pensa le marquis avec un signe de croix paganisé. Il aimait injurier Dieu et ses prophètes dès qu’il le pouvait ; il était au dessus de tout ça, c’était ce qu’il aimait montrer aux pauvres hommes. Pour les couillons ou pour les bleus… pauvre gosse… Le Marquis de Carabas n’en était pas à pleurer des larmes pour un pantin, mais la mort était toujours une voisine étrange, une amante bienvenue et bien trop accueillante. Il aimait sa compagnie, mais lui faussait toujours compagnie. Qu’y pouvait-il ? N’était-il pas volage ? « Voilà Marquis, vous êtes content ? »
Oh, oui ! Il avait même réprimé un petit sourire alors même que les deux gorilles revenaient sur leurs pas en une retraite stratégique intelligente pour les armoires qu’ils étaient. Le mercenaire en profita pour jeter un coup d’œil aux alentours. C’était un peu la panique. Pompiers, policiers, badauds… la foire d’une peur qui enchainait les cœurs et entravait les pensées. Tous couraient, certains vers des buts précis, d’autres sans savoir où les dirigeaient leurs pieds… Et dans cette panique, un homme… la soixantaine passée… Calme. Bien trop calme au vue de la situation. Et ce genre de calme transpirait celui de quelqu’un qui maîtrisait la situation et qui dirigeait le cours des opérations. Combien de fois lui-même s’était-il retrouvé dans cette position ? Ce sentiment de puissance, de jouissance qu’il était si bon de retrouver ! Un salaud… pervers, machiavélique et puissant. Voilà ce qu’il devait avoir devant lui. Enfin, il semblait ne s’être que trop peu tromper quand il sentit Light Weddmore de recroqueviller derrière la voiture, lui empoigner le bras d’une force étonnante pour son gabarit et l’entrainer dans les ruelles adjacentes.
Courir… Le Marquis aimait ça. Depuis toujours. Cette douce impression de liberté, combien de fois l’avait-il touché du bout des doigts quand il était encore enfant ? Il sentait le vent parcourir ses vêtements à la recherche d’interstices dans lesquelles se glisser, et pouvoir mordre la chair de sa froidure. Liberté, liberté chérie. Combien de fois avait-il couru pour échapper à ses pensées ? Combien de fois s’était-il enfui de là où il vivait, de ses souvenirs trop pesants ? Carabas s’était mis à courir en même temps qu’il avait commencé de travailler. De moins en moins pour oublier, de plus en plus pour le plaisir. Aujourd’hui, le marquis ne retient plus rien… il a tout oublié, ou tout enfouit. Il court et il profite, il savoure… Light est devant lui, qui court aussi. Ses cheveux volettent dans tous les sens, elle ne se retourne pas. Et le Marquis se revit plus jeune, courant derrière une gamine qui avait son âge. Ils se tenaient par la main et elle l’emmenait voir un trésor caché. Un endroit secret qu’elle seule connaissait… elle avait bien voulu lui montré… parce qu’elle était amoureuse ; et que lui aussi. Elle sentait bon ce jour là : elle avait volé le parfum de sa maman… elle avait voulu se faire belle. La plus belle de tout l’univers qu’il avait dit le petit Carabas. Alors qu’ils couraient, ils avaient quitté la petite ville et s’enfonçaient dans la forêt en fleurs. Les bruits des animaux, le souffle du vent, le bruissement des arbres… et une petite fée qui courait devant lui, en riant. Courir… Keroub aimait ça. Depuis ce moment là. Depuis qu’un ange l’avait entraîné dans cette forêt. Le trésor, c’était un petit coffret en argent. Dedans reposaient deux colliers. Avec un grand sourire, la petite fille en avait prit un et lui avait mis autour du coup. Keroub avait alors prit celui qui restait dans la boite, et le passa autour du cou de son amoureuse. Et ils étaient restés là jusqu’à la fin de la journée, main dans la main, côte à côte… Courir… le Marquis aimait ça. Depuis ce temps là.
A ce moment là, le mercenaire reprit le dessus. Il suivait la jeune femme sans faire d’histoire jusqu’à présent mais rien n’expliquait cette frousse qu’elle avait eut. Elle pouvait ressembler à une biche apeurée… et ce sexagénaire l’intriguait ! Ils avaient couru assez de rues. Et ça aurait été un exploit que de les retrouvés à présent. Autant Light n’avait pas, à un seul moment, regardé en arrière, autant Carabas n’avait pas pu s’empêcher de vérifier que personne ne s’était aperçu de leur disparition, ni que personne ne les suivait. Il ralentit le rythme et héla sa compagne du moment : « J’aurais tout de même préféré que vous hurleriez ‘au viol’… ça aurait été plus mon style. » Le Marquis de Carabas reprit doucement son souffle en s’arrêtant. A quoi sert de courir, il leur fallait réfléchir à présent. « Mais trêve de plaisanterie… je crois que tu as des choses à me dire… Et ne te fais pas prier, ça arrangera tout le monde ! On est dans le même bateau, maintenant. Que ça te plaise ou non. » Le mercenaire espérait bien qu’elle aimerait… Mais avec les femmes, l’on n’était trop sûr de rien. C’était bien la première chose qu’il avait apprit dans ses pérégrinations, et au grès de ses expériences. Il remit le collier qui dépassait de ses fripes à l’abri de l’air extérieur, contre sa peau et de son autre main, se mit à porter de son arme. Sait-on jamais… Les femmes sont imprévisibles… Et c’était peut-être pour cela qu’il les aimait en fin de compte. Le marquis soupira et se fendit d’un sourire. Que la Lumière soit ! | |
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| Sujet: Re: [Tuileries] La belle vie [PV] Dim 9 Nov - 20:00 | |
| Elle se souvenait encore de leur rencontre. Lui, marchand reconverti politicien qui ne pensait alors qu’à la gloire et la grosseur de son portefeuille ; elle, voguant de-ci de-là avec divers amants à la mort de son ancien mari. Elle n’avait jamais aimé les hommes de son genre et pourtant, bien loin des lieus communs que l’on pouvait imaginer sur les gens de son espèce, il avait un potentiel éclatant. Tout d’abord, la ruse du renard. Capable des coups les plus bas sans pour autant se les attribuer et possédant partout autour de lui un réseau d’information à en faire pâlir James Bond. Puis, la force du lion. Un tempérament de feu qu’il devait à son père, homme de pouvoir dans l’armée de Franco. Il se chargeait lui-même parfois de ce qu’il appelait ses « affaires ennuyeuses ». Et enfin, une connaissance psychologique de l’humain qui était suffisante pour faire croire à lesdits qu’il possédait les qualités susdites. Oui, c’était un grand homme de ceux qui sont si éclatants qu’ils ne souhaitent rester éternellement dans l’ombre. Il suffit qu’une Lumière croise alors leur route. Ce fut un jeudi d’octobre dernier. Il pleuvait en masse sur la ville de Paris. Accoudé à un comptoir, Nicolas Súñer observe une femme qui ne le quitte pas des yeux. Prudente, elle croise de temps en temps son regard, le reporte sur les trois gorilles qui accompagnent l’homme et repart en contemplation sur le café noir que l’on vient de lui apporter. Au bar, on reste silencieux. Nicolas n’était pas bel homme. Mais il était riche et beaucoup de femmes paieraient pour se l’approprier. Plus que cela, il était malin. L’étrange créature qui l’observait à la dérobée n’avait rien de celle qui, habituellement, formaient son quotidien sexuel. Il la regarda une dernière fois : ses cheveux noirs et ses yeux d’une froideur incomparable, sa petite taille et son corps mince. Puis il s’approcha d’elle, son verre à la main :
« Bonjour. Comment vous appelez vous ? »
Et Light Weddmore courait. A vouloir jouer avec le feu on finissait bien souvent par se brûler les doigts sur le briquet. Voir même y laisser sa main. Carabas était connu dans le tout Paris souterrain, celui des magouilles et des bonnes affaires. Son nom y résonnait lentement en gouttelette. Elle ne pouvait pas prendre le risque de se faire voir avec lui. Alors elle courait… et plus loin ils iraient, mieux ce serait pour le battement de son cœur. Certes Nicolas était un vieil homme, mais il avait plus de ressource qu’il n’y apparaissait. Enfin, disons que ses méthodes étaient très convaincantes. Franchement, elle ne voulait pas qu’il la voit avec… avec cet impotent de Carabas. Non seulement sont image serait à tout jamais froissé, mais en plus de ça elle ne serait plus jamais tout court. Et ça, il n’en était pas question ; surtout pour une ordure de son genre.
Carabas s’était arrêté. Weddmore en fit de même, reprenant tranquillement son souffle, comme si cette course n’avait été pour elle qu’une ballade de santé annonciatrice de petits fours et d’un bon thé chaud (à la menthe, paske sinon c’est pas du thé apparemment…). Ou pas, cela dit. Elle restait toujours en présence de ce… de cette… chose immonde, puéril et stupide que l’on appelait Marquis de Carabas. Et qui, en ce moment même, reprenait son habituel flot d’arrogance et de narcissisme. Comme si cette journée n’avait été encore plus gâchée…
« J’aurai bien voulut, mais ma conscience m’hurle sans cesse le contraire. » Elle regardait nerveusement derrière elle toutes les trente secondes et s’en serait bien passée. Si seulement… ah si seulement elle n’avait pas été aussi stupide, si elle était bien sagement resté auprès de ce cher Súñer à se morfondre de cette vie de merde, sans vouloir y mettre un peu de piquant pour autant ; ah ! si elle n’avait jamais rencontré cet homme ! Cette partie là de son existence aurait sans doute été bien sobre, mais quelle calme ! Quel bonheur ! Non… ce n’était pas ce qui lui convenait. Elle avait toujours été femme d’action. En veux tu en voilà. Et maintenant, on lui demandait des comptes. Il lui demandait des comptes. Homme curieux, tu t’y brûlera… Dos au mercenaire, Weddmore épousseta sa robe parsemée par endroits de graviers, soupirant en remarquant qu’elle n’avait plus son arme, ni son ombrelle. Dommage. Elle les aurait bien aimé l’un comme l’autre. Faisant signe au Marquis, elle s’élança de nouveau à travers les rues.
« Suivez moi. »
Et quelques minutes plus tard, ils s’assirent à la terrace tranquille d’un café parisien. Weddmore commanda. Se tint silencieuse jusqu’au retour du serveur. Elle observait tranquillement Carabas, comme s’il n’y avait pas chose plus naturelle. Lorsqu’on vint les servir, elle glissa un sourire sympathique au serveur et joua avec les bords de la tasse. « Par où commencer… » Par le commencement, ce serait déjà pas mal. Weddmore reporta son regard sur les passants au-dehors, bien loin du tumulte des Tuileries, ils semblaient si calmes et si heureux. Loin des tumultes… Personne ne le serait plus jamais maintenant ils étaient là.
« Il n’y a pas de commencement. Ils sont nés de cette haine toujours présente dans le cœur des Hommes, des vrais. Combien sont-ils, je l’ignore vraiment. Leurs motivations ne sont pas bien compliqués : ils visent non seulement les Daemons et les Wild mais aussi tout ceux qui oseraient se mettre en travers de leur chemin vers ‘la pureté divine’. » Elle eut un rictus, portant la tasse à ses lèvres. « Considère-les comme des nouveaux anarchistes. Avec des méthodes aussi douloureuses que les tiennes. » | |
| | | Marquis de Carabas Qui de Sato ou de l'oeuf était là le premier ?
Nombre de messages : 1112 Age : 55 Race : Humain Parti : Neutre Emploi : Mercenaire [Ex Nihilo Nihil] Date d'inscription : 04/02/2008
| Sujet: Re: [Tuileries] La belle vie [PV] Dim 9 Nov - 22:21 | |
| Le ralenti fit s’arrêter l’informatrice. Les deux reprirent tranquillement leur souffle, apparemment habitués à ce genre de désagrément. De toute façon, le Marquis de Carabas ne s’était absolument pas soucié de l’aptitude de Light à sauver sa peau… pour le reste, il émettait quelques soupçons sur le pourquoi de sa fuite éperdue et exceptionnelle mais il ne comprenait pas exactement sa réaction. Et la réponse de la jeune femme fusa en même temps qu’il réfléchissait à ce sexagénaire : « J’aurai bien voulut, mais ma conscience m’hurle sans cesse le contraire. »
Carabas maugréa de son côté, tournant le dos à Light Weddmore : « Et bien arrête de la suivre, ta… conscience ! ». Il n’avait pas besoin d’avoir peur d’elle pour l’instant… mis à part si elle avait caché une arme blanche dans ses vêtements, elle serait inoffensive… pour ce qui est du physique. Le mercenaire n’oubliait pas que cette femme excellait dans la mort par les mots. Mais au premier bruit de vêtement qu’il entendit, il se retourna… pour voir une Weddmore épousseter sa si jolie robe. Le Marquis tapota l’arme qu’il lui avait volée en souriant. Que pouvait-il bien lui trouver ? Elle semblait pire que lui, énervante à souhait, horripilante à souhait, tout ce qui l’exaspérait chez une femme… et pourtant, il ne pouvait s’empêcher de la contempler, et de la désirer. C’est ta jeunesse qui s’échappe qui t’aveugle… vieux pachyderme ! La vie s’écoulait, s’était bien vrai. Et eux restaient… Il approchait de la quarantaine, pas de famille, pas d’attaches, sûrement une ribambelle de marmots aux quatre coins du globe. Qu’avait-il fait de sa vie ? Un enfer, peut-être. L’Enfer n’existe pas… Et la vie est éphémère. Il suffit de se laisser flotter dans ce monde, finit-il par penser avant que sa compagne ne l’enjoigne à la suivre à travers les rues de Paris.
Tout ça pour finir sur la terrasse d’un troquet parisien. En tête à tête... en souvenir du temps qui passe. A côté d’eux, un couple se regardait dans le blanc des yeux, s’imaginant se ramoner le fond de la gorge avec leur langue pendant que leurs mains s’enlaçaient avec ferveur. La passion des jeunes, l’inconscience aussi ! « Par où commencer… » Le marquis reporta son attention sur Light. Elle fit un franc sourire au serveur et se mit à jouer avec les bords de sa tasse. Par le début, ma petite… le début…, pensa-t-il avec amusement. Il allait enfin en savoir un peu plus… Pi ! Tremble ! Carabas est dans la place ! [sic!]
« Il n’y a pas de commencement. Ils sont nés de cette haine toujours présente dans le cœur des Hommes, des vrais. Combien sont-ils, je l’ignore vraiment. Leurs motivations ne sont pas bien compliqués : ils visent non seulement les Daemons et les Wild mais aussi tout ceux qui oseraient se mettre en travers de leur chemin vers ‘la pureté divine’. Considère-les comme des nouveaux anarchistes. Avec des méthodes aussi douloureuses que les tiennes. »
Le Marquis de Carabas s’était un peu plus avachi sur sa chaise, et tenait entre ses mains le grog qu’il avait commandé. Alcool, certes… mais pour se réchauffer, voyons ! Il écoutait attentivement et avec intérêt ces quelques découvertes, le regard fixé sur le liquide qui fumait. La pureté divine… se dit-il pour lui-même. Ça lui disait quelque chose, comme un sentiment de déjà-vu. Peut-être un simple amalgame, beaucoup de groupuscules fanatiques parlaient de pureté, de peuple choisi… Des conneries, en sommes, finit-il en levant les yeux vers la demoiselle Weddmore qui s’était tu après cette courte introduction. De nombreux mystères planaient encore cependant. Qui était-il exactement, d’où venait-il, ce qu’ils comptaient faire, ce qu’ils voulaient… Même si tout cela pouvait s’expliquer avec ce que venait de lui exposer l’informatrice, il sentait que ça ne pouvait pas être un réel motif. Tout simplement par le fait que sa description ne comportait rien de bien extravaguant en soi. Et qu’elle avait elle-même fait un rapprochement avec lui… Cela ne collait pas. Un peu comme si elle en avait dit trop mais pas assez… Trop pour rester bouche cousue, pas assez car le mercenaire n’avait rien de concret à se mettre sous la dent. Sentant que le vent allait tourner à son désavantage, Carabas se décida à prendre la parole dans le même qu’il posa son grog sur la table devant eux : « En quelques sortes, ils ravivent la pensée nazie dans le sens d’épuration pour leur but… » Le Marquis pensait en même temps au nombre de groupes qu’ils connaissaient et qui seraient susceptible d’être intéressés par ce genre de revendications. Et il y en avait beaucoup ! Surtout s’il retirait le petit astérisque menant au : « mais aussi à tous ceux qui oseraient se mettre en travers de leur chemin vers la ‘pureté divine’ ». Et c’est là qu’il y avait un énorme truc ! Il ne savait pas si Light Weddmore l’avait senti cette vague, cette déferlante qui semblait se préparer… Mais le mercenaire frissonna en pensant du chaos qu’on pourrait engendrer à partir d’une étincelle. Et puis, il eut une pensée pour la Cour des Miracles… et pour le PWL. Ils devaient certainement être les premiers sur la liste si ce groupe était sérieux. Et il semblait l’être, ce qui était navrant pour le Marquis de Carabas car avec autant de morts, c’était autant de contrats qui s’envolaient. Tout ça ne semblait pas bon pour le business…
« Mais dites-moi, Mlle Weddmore… Qui était donc cet homme que vous semblez fuir comme le diable en personne ? Ne me dites pas que ce serait… » Cela en devenait évident lorsqu’il mettait des mots dessus. Et le marquis éclata de rire. | |
| | | Light Weddmore Ombrelle sifflotante spécialisée dans le coup d'pelle
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| Sujet: Re: [Tuileries] La belle vie [PV] Dim 16 Nov - 16:19 | |
| « Bonjour, comment vous appelez-vous ? » Elle avait relevé la tête, innocemment, comme si son regard n’avait pas à moitié suivit le trajet de l’homme en noir jusqu’à sa table. Et maintenant, elle lui souri. Quel drôle de manière de draguer. Quoi que, c’était bien un début, et puis, il était de la génération précédente. Elle ne put s’empêcher de laisser planer le doute et le suspense, le laissant s’assoir juste à côté d’elle, poser sa veste sur le rebord de la chaise et lever la main pour commander un verre de gin. Et tandis que le serveur s’approchait de la table, elle alla chercher sa tasse de thé et lui lançant un regard malicieux : « Light Weddmore. Et vous ? » Le dialogue avait duré ainsi durant une petite heure, à d’abord parler du ciel et du beau temps pour évoquer politique, affaire d’état et autre scandales rendu public. Elle avait joué avec lui, ravie. Son physique, impressionnant, et puis ses vestons et pantalons, tout de noir ; sa conversation, ses piques amusés, ses larges sourires, parfois jaune, parfois autre… ces détails lui rappelaient Lui. Elle ne pouvait s’empêcher de remarquer la ressemblance. Elle ne pouvait s’empêcher de jouer. Ah ! Faiblesse quand tu nous prends ! ‘Les femmes ne sont jamais plus fortes que lorsqu'elles s'arment de leur faiblesse.’ C’est ce qu’il avait dit en commandant un deuxième verre de gin. Weddmore était resté pensive, la tête penchée sur sa tasse de thé…
… qu’elle savourait lentement en attendant une réaction du Marquis. Une réaction qui tarda, tarda, tarda. Elle eut le temps de réfléchir plus profondément sur la question Pi qu’auparavant. Certes ils avaient tout d’un groupuscule néo-nazi moderne, fondant sa pensée sur l’inégalité des races. Quelle qu’elle soit d’ailleurs, puisqu’ils n’hésitaient pas à confondre juif et Daemons, ou bien encore Wild. Weddmore avait elle aussi pensé à une farce, une broutille de plus dont il ne fallait pas se méfier, et que le temps ferait oublier. Elle avait eu tord. Tout le monde avait eu tord. Un premier meurtre, tenu secret du moins pour le moment par les autorités (in)compétentes, avait eu lieu et cela quelques jours auparavant. Elle avait eu facilement l’information. Ce qui prouvait que la ville n’aller pas tarder à trembler de toutes ces pierres. Car ce que Pi disait, il semblait le mettre à exécution ; et de manière si professionnel, que les gorilles rassemblés autour de la maison de la victime n’avait rien pu faire. Mais il semblait aussi qu’ils aient des principes, des principes fort qui les empêchait de toucher à la population humaine… du moins pour le moment, et si tenté est que ces derniers n’aient pas pris part à la cause des autres races. La politique est une guerre sans effusion de sang et la guerre une politique sanglante. Elle ne pouvait s’empêcher de croire que l’on ne croiserait pas l’un d’entre eux sur le terrain politique. C’était la seule façon pour leur troupe de prendre le contrôle de tout ce qu’ils semblaient haïr, à l’image d’Hitler. Mais leur Mein Kampf semblait être basé essentiellement sur la violence. Weddmore ne pouvait pas le concevoir. Il y avait autre chose… « En quelques sortes, ils ravivent la pensée nazie dans le sens d’épuration pour leur but… » En quelque sorte, Marquis, en quelque sorte. Ne jouer pas à ce jeu dangereux de similitude. Quoi qu’on en dise, certains Hommes ont retenu les erreurs passés. Si le nazisme resurgit, ou si une autre opinion politique – Stupide ! Horrible ! Terrible ! – devait prendre sa place… A chaque chien on glisse son collier, pensa t’elle.
Weddmore préféra garder ses réflexions pour elle. Ca n’avancerait personne à rien et puis… ses services étaient payants. Il devait l’avoir oublié. Non pas qu’elle était forcé, pour bouffer, de devoir à moitié les livrer pour espérer quelques francs. Mais tout de même, elle avait usé de son temps pour ces infos. Et ça n’était pas Carabas qui… « Mais dites-moi, Mlle Weddmore… Qui était donc cet homme que vous semblez fuir comme le diable en personne ? Ne me dites pas que ce serait… » Il laissa sa phrase en suspend. Elle releva la tête et le foudroya du regard. Un regard si noir que même l’apocalypse reculerait devant. Ah ! Comme il devait se plaire à la mettre mal à l’aise. Mais c’était très mal de chercher une Lumière qui n’était pas d’humeur. Elle posa sa tasse sur la petite assiette de porcelaine et s’enfonça dans le fauteuil en osier, croisant les bras, dévisageant toujours l’ignoble individu que voici que voilà, souriant – lui – de toutes ses dents. Dents qu’elle aurait aimé briser une par une pour lui faire ravaler son envie de se jouer d’elle. Mais l’heure n’était pas à la dispute, du moins pour le moment.
« Un homme politique qui m’aide à arrondir mes fins de mois. Mettons les choses au clair : je n’ai pas peur de lui, je n’ai peur de personne. »
Mais ça personne n’en doute, pas vrai Marquis ? Elle avait penché son visage vers lui, comme pour lui glisser un mot à l’oreille, dont la note finale fut un magnifique ton acerbe. A en faire frémir des statues. Weddmore jeta un coup d’œil aux alentours, une crainte pour rien, juste pour le fun. Puis elle reporta toute son attention sur Lui.
« Sincèrement, Marquis. Pi ne vous inquiétait en rien jusqu’à alors, et vous n’étiez qu’un sot ? Ou avaient il un tantinet dérangé votre train-train de vie, si bien que vous deviez bouger votre cul engourdi jusqu’au lit le plus proche pour vous faire susurrez la vérité à l’oreille ? »
Entre deux verres de grog, cela va de soi. | |
| | | Marquis de Carabas Qui de Sato ou de l'oeuf était là le premier ?
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| Sujet: Re: [Tuileries] La belle vie [PV] Mar 18 Nov - 1:50 | |
| Elle n’avait pas répondu à sa question. Pas à la hauteur de ses attentes du moins. La petite Light était fatiguée ? Bousculée ? Elle semblait perdre de sa superbe à laquelle elle tentait de s’agripper pour faire passer la pilule et ce moment désagréable. Et ce regard noir en disait long sur le poisson qui se débattait dans la nasse.
« Qui parle de peur, Miss Weddmore ? Avoir peur du diable en reviendrait à dire que vous le connaissez. » Répondre en tendant l’autre joue. Le Marquis de Carabas aimait être clément, avec le visage des autres. Profitant d’une accalmie pour sortir sa pipe et son tabac, il entreprit de la bourrer [la pipe…] et de tirer dessus […]. La journée était belle, et les quelques gorgés du grog l’avait réchauffé. L’hiver était sur eux, pour le plus grand bonheur de Carabas. Il aimait ce temps, sec et froid, dur et inhospitalier, qui vous faisait rêver d’un petit endroit charmant au coin d’un feu. Tassant le tabac, il ne réagit même pas à la proche présence de l’informatrice qui lui susurrait des atrocités d’un ton glacé.
D’aussi longtemps qu’il s’en souvienne, Light Weddmore avait toujours été la même. Froide, distante _et pourtant si proche_ donnant l’impression d’avoir foncièrement un caractère impossible et un balais dans le cul. Mais c’était un peu comme une romance, un « je t’aime, moi non plus » qui avait commencé à se jouer entre eux. Il s’en souviendrait de cette rencontre. Le Marquis était encore jeune, 10 ans de moins ! Jeune, prétentieux comme toujours, beau comme un dieu, qui ne changera pas même avec les années passantes [j’aime le français]. Il pleuvait ce jour là. A verse. Au détour d’une rue, dans la soirée, Carabas rentra sans faire attention dans une jeune femme au regard farouche, et poursuivie par deux hommes en costume. Pour de si beaux yeux, et sans se faire prier, le marquis se rangea du côté de la veuve et de l’orphelin, se rangeant juste devant l’éplorée afin de faire muraille de son corps. Il n’avait rien à perdre, les deux hurluberlus auraient sûrement peur de lui. Délaissant son chapeau pour protéger la tête de la jeune Light, le Marquis de Carabas héla les deux hommes, les incitants à ne pas s’attarder s’ils voulaient rester vivants. Ils n’eurent d’autres réactions que de rire, chose qui fit sortir le calibre de l’intérieur du manteau du mercenaire et qui les réduisit au silence éternel sans autre forme de procès. Le seul souvenir qu’il lui resta de la suite, c’était une fin de soirée atroce à proprement parler. La jeune femme était 1. traumatisée par ce qui lui était arrivé ; 2. traumatisée par les deux morts qu’elle avait assisté ; 3. traumatisée par les perches que lui lançait le Carabas qui voulait se la taper…
Elle n’avait pas changé… Toujours aussi frustrée, traumatisée, et coincée. Ma pauvre Light, quand grandiras-tu enfin ? pensa-t-il alors qu’il allumait sa pipe avec un léger sourire aux lèvres. Avant d’être interrompu dans ses pensées : « Sincèrement, Marquis. Pi ne vous inquiétait en rien jusqu’à alors, et vous n’étiez qu’un sot ? Ou avaient il un tantinet dérangé votre train-train de vie, si bien que vous deviez bouger votre cul engourdi jusqu’au lit le plus proche pour vous faire susurrez la vérité à l’oreille ? »
Gonflée la petite, tout de même… Se reprenant lui-même, il rectifia : Elle a perdu les quelques espoirs dans lesquels elle avait tout misé. Maintenant, il n’y a qu’amertume et noirceur dans ce qu’elle voit. Elle n’arrivera jamais à savourer sa place en ce monde… si elle se rend compte un jour que sa place en ce monde vaut quelque chose, et mérite d’être savouré… Le Marquis de Carabas n’était pas philosophe, et encore moins psychologue, mais de temps en temps, il se prenait à réfléchir à ce qu’elle aurait été si elle n’avait pas vécu une vie traumatisante… Parce qu’elle avait du vivre une vie traumatisante !
« A vous écouter, je ne sais pas ce qui vous ferait le plus savourer… Mais laissons-là mon cul engourdi comme vous le dites si joliment… Quel rôle joue donc ce politicien qui vous voulait tellement de bien ? Et que voulait-il donc en vous envoyant ces deux jolis gorilles, sans prêter attention aux attentats qui avaient lieux, par la même occasion ? » | |
| | | Light Weddmore Ombrelle sifflotante spécialisée dans le coup d'pelle
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| Sujet: Re: [Tuileries] La belle vie [PV] Jeu 20 Nov - 11:23 | |
| Non elle n’était pas fatiguée. Ni bousculée d’ailleurs, il en fallait beaucoup une fois que l’on connaissait le Marquis de Carabas. Seulement elle n’avait absolument pas envie d’y répondre, à cette question, de sentir la satisfaction de l’immonde individu lui faire face. Ca non, jamais. Plutôt mourir écartelé sans anesthésie générale. Alors elle évitait, légèrement, rapide dans ses propos ; elle se tendait un piège à elle-même pour en sortir d’un autre, cela pourrait devenir contrariant. Nul besoin de vous dire qu’il n’allait pas tarder à lui reposer, cette question à laquelle elle ne voulait pas répondre. Par honneur. Par soucis du véritable, parce qu’elle était Light Weddmore et que rien ne valait son caractère farouche, insaisissable. Parce que rien ne pouvait la faire descendre de ce pied où elle s’était elle-même hissé, où elle refusait qu’on la touche par la même occasion. Mais cet opportun de Marquis semblait en avoir décidé autrement. Comme toujours. Fidèle à lui-même depuis toutes ces années… 10 ans. Ca ne fait pas un monde, mais rien que d’y penser, tout cela la dégoûtait. Ils jouaient ainsi depuis 10 ans. Quelle bande de gosse serait assez sado pour s’amuser aussi longtemps ? Ils tenaient une sacré couche apparemment. Cela dit, de la part du Marquis, rien ne pouvait plus l’étonner.
Etrange personnage il avait toujours été, comme ce jour d’averse où il lui avait –soyons honnête – sauvé la vie. Elle le lui avait d’ailleurs toujours bien rendu, par petites piques amères dont il aimait la formulation. Mais que vaut la perte de l’innocence …? C’était un peu comme un dépucelage. En douceur s’il vous plaît. Sauf que Carabas était bien connu pour ne jamais faire dans la douceur. Et les deux corps de ces Hommes retombant mollement sur la chaussée trempée… cette image n’avait jamais pu se défaire de sa tête, hantant ses cauchemars pendant plusieurs années et encore maintenant. Parce qu’on oublie jamais le visage déchiré des personnes que l’on voit mourir, le rictus de douleur éphémère sur leur bouche, leurs os se casser, se déchirer les uns après les autres, les voir passer le moment de vie pour retomber dans celui de la Mort, histoire de se demander ce qui les attend derrière, et puis les voir s’échouer lentement sur le côté, parce qu’un mort fait fi de l’apesanteur qui le tient sur ses jambes – étrange phénomène… Parce que la Mort est un phénomène magnifique qui nous plonge dans l’horreur. Et que longtemps encore après, Light Weddmore offrirait la Mort à qui se mettra en travers de son chemin.
Mais ne perdons pas de vue l’essentiel. Lumière prit son inspiration. « Qui parle de peur, Miss Weddmore ? Avoir peur du diable en reviendrait à dire que vous le connaissez. » Ah, fourbe qu’il était. Elle aurait aimé le tuer, comme à beaucoup de moments d’ailleurs. Mais en un sens, c’était la pure vérité. Difficile d’affirmer le contraire tout du moins. Contourner, contourner, contourner… « Non, plutôt y croire, Marquis. » Carabas était le diable. Alors, pour une fois, elle dont la foi s’était rapidement éteinte à l’âge de raison, voulait certainement bien y croire. Elle but tranquillement une gorgée de thé, ses yeux passèrent sur le grog près du mercenaire et remontèrent de nouveau jusqu’à lui alors que de nouvelles questions se profilaient à l’horizon. « A vous écouter, je ne sais pas ce qui vous ferait le plus savourer… Mais laissons-là mon cul engourdi comme vous le dites si joliment… Quel rôle joue donc ce politicien qui vous voulait tellement de bien ? Et que voulait-il donc en vous envoyant ces deux jolis gorilles, sans prêter attention aux attentats qui avaient lieux, par la même occasion ? »
Elle lui sourit. Presque gentiment si ça n’était Weddmore. Reposant une fois de plus la tasse sur son socle, Light chassa une des mèches de cheveux noirs qui lui barraient le visage.
« Ce politicien est le vieux schnoc’ que vous plaigniez quelques heures auparavant de sa mort trop douloureuse à votre goût que je pourrai lui infliger si je ne m’amusais pas si bien avec lui. » Elle ricana. « Et ce qu’il voulait : c’est moi. C’est un homme immensément jaloux. Vous pouvez le comprendre non ? » | |
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