Paris 68
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 Marquis et Benny sont dans un bateau... [Pv]

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Marquis de Carabas
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Marquis de Carabas


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MessageSujet: Marquis et Benny sont dans un bateau... [Pv]   Marquis et Benny sont dans un bateau... [Pv] Icon_minitimeMer 1 Oct - 0:50

Une belle et bonne journée ! Carabas était en vacances… en arrêt maladie… en grève… il avait trouvé toutes les bonnes excuses pour ne pas travailler en ce si beau samedi. A quoi bon être son propre patron si on ne pouvait même pas faire ce que bon nous semblait, hein ?
Et ne voulant pas de problème au « bureau », il s’était donc aménagé cette journée off.

Direction les grands magasins… opération repérage, matage, harponnage, et couchage de la jeune parisienne en fleurs. Il n’y avait pas d’âge pour ça, son grand-père lui disait toujours, avec un sourire malicieux sur les lèvres, en relevant la jupe d’une étudiante qui passait devant lui. Fallait pas croire, même avec ses rides et sa canne, il était encore vif l’ancêtre. Alors qu’il était adossé contre un escalier pour regarder les gambettes et les culottes des passantes, le Marquis de Carabas soupira en repensant à ce juvénile vieillard. Il s’était bien marrer avec lui, que de bon moment. Dommage qu’il se soit fait arrêter pour exhibitionnisme. En même temps, ce n’était pas forcément intelligent de sortir nu en face d’une classe d’écolière de la jeunesse hitlérienne… forcément, il y aurait eu des conséquences, même s’il s’était arrêté à cela. Mais papy était rond comme une queue de pelle ce soir là, et il avait essayé d’embrasser le SS qui accompagnait les jeunettes en fleurs. Fusillé. La fleur au fusil… (Non, je ne parle pas de l’arme…)
Un grand bonhomme celui là… soupira le mercenaire pour lui-même. Au dessus de lui, un groupe d’étudiantes descendit à grand renfort de minauderies et de rire ; laissant un sourire rêveur au pervers… Au moment où trois gaillards se callèrent devant lui en l’interpellant :

« Hey, le pervers ! Tu veux qu’on t’aide ? On est pas à la maison de retraite, là ! » Le marquis releva la tête. Un minet beau gosse qui se la jouait sauveur de ses dames, suivit de ses deux blaireaux armure à glace, le regardaient avec un air de défi. De la gonflette pour épater les minettes, bien sûr. A cet âge là, ils font tout pour se rendre intéressant… même plus possible de mater tranquille de nos jours !
« Ouais, l’ancêtre. On aime pas ça, les pervers dans ton genre… » C’était le plus bouffi des trois qui avait parlé. Tout autour, un cercle de curieux s’étaient arrêtés pour voir l’esclandre. Les paris commençaient à sortir, et trois contre un, le vieillard était donné perdant. S’ils avaient su…
Doucement, le mercenaire se releva et épousseta son manteau, puis son chapeau pour le remettre d’aplomb. Et affichant un sourire sardonique, il prit la parole : « Oh, un gentil gamin qui fait respect l’ordre et la bonté. Comme c’est mignon. Ne va pas trop vite, papy risque d’abîmer ton joli minois. » Puis, d’un coup de bras, il fit voler un pan de son manteau. La main fièrement levée faisait signe aux jeunes de venir le chercher, narquois. Tout en rigolant, les trois « durs » s’approchèrent, confiants, et le plus grand des trois poussa un cri ridicule avant de foncer tête la première vers l’homme au chapeau. Qui esquiva habilement la charge, pour regarder le balourd se défoncer le crâne contre la paroi de l’escalier contre il était précédemment appuyé. S’ensuivit une pagaille sans nom dans laquelle, chapeau, manteau, botte, reprirent gaiment les gracieusetés de leur maître pour botter les fesses, et allonger les jolis minois de ces messieurs, fervent défenseur de la pucelle à détrousser. En cinq minutes, l’histoire était pliée (et les gars aussi). Un pouilleux avait, heureux, raflé toute la mise des paris… Que le marquis empocha d’un revers de main avant de prendre un autre poste d’observation un peu plus loin.

La jeunesse de nos jours… ça ne sait plus se tenir ! soupira-t-il pour lui-même. Impression de déjà vu. Et la proie arriva. Une sorte d’étoile rayonnante, toute menue, juchée sur des talons vertigineux. Cette beauté transperçait les murailles de bien des lieux, le cœur de bien des hommes, Carabas n’en doutait pas un seul instant. Une sorte de froideur se dégageait de ses yeux de braise, quelque chose sommeillait derrière ce petit bout d’Aphrodite. Ce serait celle là, et pas une autre aujourd’hui. Le carnassier avait trouvé sa chair fraîche.
Pendant que le marquis la suivait par chaque détour de rues, à travers Paris, il se prit à penser à Méduse…Cette femme mythologique.

Méduse était une femme belle et fière de sa magnifique chevelure. Pour la châtier de sa vanité et de s’être unie à Poséidon, le dieu de la mer, dans un temple d’Athéna, la fille de Zeus l’a transformée en monstre effrayant avec croc de sanglier, chevelure hérissée de serpents, cou écailleux et mains de bronze. Elle pétrifiait de ses yeux quiconque la regardait.
Une parfaite description du sentiment mitigé qu’il avait de cette jeune personne qu’il suivait depuis quelques heures à présent. Un mélange de beauté, de naïveté et de pureté qui semblait cacher un secret trop parfait. Tendant l’oreille un instant, le marquis apprit ainsi que cette charmante demoiselle allait se rendre le soir même au théâtre. Il la suivit jusque chez elle, puis courut rapidement se dégoter une place pour la même représentation.

Le soir arriva à grand pas, et le Marquis de Carabas se retrouva devant le palais Garnier pour la pièce. Ne voyant pas sa proie, il entra tranquillement, sourire aux lèvres, et se laissa porter par la foule des badauds. Entrant dans la grande salle, il aperçu son petit bout de femme déjà assise au quatrième rang, entre un couple de la haute société la regardant avec dédain et un gros joufflu, transpirant et soufflant comme un bœuf. Appelant le videur, il se fit amener cet homme avec qui il tenta de palabrer pour échanger leur billet. Avoir force de persuasion, d’argent, et de menaces bien placées, le mercenaire obtint gain de cause et s’approcha du siège tant convoité. Son sourire espiègle et séducteur fleurissant sur son visage, pas après pas, marche après marche, siège après siège vint l’instant de la rencontre :
« Mademoiselle… » Son chapeau et son manteau au vestiaire, il inclina simplement le buste en guise de salutations. « Je ne voudrais pas paraître discourtois, mais il me semble vous avoir déjà vu auparavant. Serait-ce possible ? »
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MessageSujet: Re: Marquis et Benny sont dans un bateau... [Pv]   Marquis et Benny sont dans un bateau... [Pv] Icon_minitimeMer 1 Oct - 16:24

Son métier de journaliste, Bénédicte Ox l'adorait. Elle avait le sentiment de ne pas travailler.
Toutes ses journées n'étaient que passe temps : elle allait tantôt au restaurant, tantôt faire les boutiques, tantôt flâner dans les rues jusqu'à ce qu'ennui et fatigue s'ensuivent. Bénédicte rencontrait également beaucoup d'hommes. Et de femmes. Mais ce n'était qu'avec ces premiers qu'elle s'accordait certains plaisirs : passer la journée au lit, dépenser leur argent, voyager... Avec les femmes, c'était autre chose. Ox passait la majeure partie de son temps à les rabaisser. Elle ne détestait pas les filles mais détestait les femmes, en jalousait beaucoup trop. A son sens, il ne devait y avoir qu'une seule demoiselle en ce monde : elle-même. Incarnation de la beauté, machiavélique à souhait, bavarde quand cela était nécessaire. « Quel homme se refuserait à moi ? ».
Les rares qui avaient osé le Non avaient vu du jour au lendemain leur petit monde s'écrouler. C'était là presque un phénomène paranormal. Le chef d'une entreprise se voulait fidèle à son épouse et Bénédicte prenait une feuille et un stylo pour le punir. Il devenait alors la risée de tous et s'obligeait à démissionner de son plein gré. L'ego de Bénédicte avait toujours le dernier mot.

Ah oui, quel chouette métier que le sien ! Non seulement elle faisait ce qu'elle voulait quand elle voulait pour qui elle désirait, mais en plus, la vengeance était omniprésente dans ses articles. A vrai dire, elle n’écrivait que pour deux choses : la destruction et l’humiliation. Par rancoeur. Jamais Bénédicte n'avait fait les louanges d'une pièce de théâtre, le portrait appréciateur d'un artiste. Ses lettres étaient assassines en tout point, en tout sens. En toute calligraphie.

Et le pire c'est qu'elle adorait ça.

Ce jour-là n'était donc pas si étranger aux autres. Elle était partie dépenser sa dernière prime en date dans ces boutiques chics de Paris. Tous les billets avaient disparus sous la montagne de robes de bons goûts, de chaussures à talons vertigineux, de manteaux de luxe et de jolies paires de boucles d'oreilles.
Les cabines d'essayages étaient évitées. Bénédicte achetait à vue d'oeil et faisait appel à une couturière si quelques retouches étaient nécessaires. Elle refusait catégoriquement de se mêler à toutes ces bonnes femmes, de se changer derrière un vulgaire rideau -même si ce dernier est fait d'or. Quitte à se dénuder en lieu public, autant être vue, pensait-elle souvent. Ox ne supportait pas de passer inaperçu. Ni d'être confondue.

L'après-midi passé, elle était rentrée à son appartement, satisfaite de ses achats. Elle en sortit trois heures plus tard, parfumée, coiffée et vêtue de ses nouveaux habits. Une robe d'un vert émeraude qui lui donnait des airs de grande dame, mais toutefois assez courte pour exposer à tous ses belles et grandes jambes, faire rayonner sa jeunesse. Un manteau noir qui tranchait vivement avec la couleur de sa robe : il lui procurait une classe certaine. Des chaussures noires à grand talon avec, près de ses orteils, un noeud aux reflets verts. Et puis, des boucles d'oreilles d'or blanc. Les plus chers bien entendu, mais aussi les plus travaillées.
En un mot : elle était merveilleuse.
Mais si elle avait décidé de porter du noir et du vert, ce n'était pas par hasard. Comme tout le monde -sans doute mieux que tout le monde- elle savait que le vert portait malheur aux acteurs et que le noir était une couleur de deuil. Pour cette compagnie théâtrale, elle serait un cauchemar.

Bénédicte se rendit au Palais Garnier pour corriger ses fautes d'orthographe. Elle avait déjà rédigé son article, avant même d'avoir pût juger la pièce. C'était très simple : le comédien qui allait incarner Jason dans cette nouvelle mise en scène de la très célèbre « Médée » d'Euripide, avait été un de ses amants. Elle l'avait rappelé pour qu'il lui réserve une place au quatrième rang -son favori. L'homme en question avait refusé, sachant d'avance que Bénédicte était source de mauvais présage. Ce refus lui déplût. Elle allait publier une critique assommante.

Comme dans toute bonne tragédie, il y a la notion de fatalité, de destin irréfutable. Bénédicte Ox s'assit au quatrième rang, à la place même qu'elle désirait. Le futur Jason avait eut tort de sous-estimer la journaliste. Tout comme le personnage de la pièce l'avait fait avec Médée. Elle ne s'était pas privée pour tuer ses propres enfants et ainsi faire souffrir son mari qui l'avait trahie ! Ox ne s'était pas privée pour racheter le billet d'un de ses « compères » et ainsi triompher.
Ah, la soirée s'annonçait bien....

Confortablement installée, elle sortit de son sac son bloc-notes et son stylo. Elle n’écrirait rien ou bien alors changerait certains mots. « Mauvais » deviendrait « Minable » et « Déjà vu » se transformerait en « A ne pas voir ». La pièce, en elle-même, importait peu.
Bénédicte eut un léger sourire narquois.

C'est alors qu'un homme l'aborda. Elle tourna la tête vers lui et ses beaux yeux se mirent à l'épier. Grand, dépassé de mode, pas trop mal. Intéressant. Elle le reconnut immédiatement. Il n'y avait qu'un être pour porter sur sa cape et son chapeau une prestance aussi... particulière. Sa tenue et son visage avaient beau sortir tout droit d'une époque lointaine (et encore, le reste était au vestiaire), il s'accordait avec son temps et semblait faire parti de ces gens qui n'existent que pour eux-mêmes, par eux-mêmes, grâce à eux-mêmes. C'était même plus que sembler... « C’est tout comme moi. »
Bénédicte jeta un coup d'oeil vers la scène. Prétexte à son silence de quelques secondes. En réalité, on lui parlait.
Elle eût un sourire en coin. Oui, c'était bien lui. D’une voix charmante et glaciale elle répondit :
« Tout dépend de ce que vous entendez par 'déjà vu'. »
Ox tourna une page de son calepin, évitant le regard de l'homme.
« Faîtes-vous référence à cet après-midi où vous n'avez eu de cesse de me suivre à travers les rues de Paris ou bien à une rencontre antérieure qui n'a alors jamais eu lieu, Monsieur le Marquis de Carabas ? »
Elle se tût un instant puis, tout en empruntant une intonation tragique, elle ajouta : « Devrais-je dire 'hélas' ? »
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Marquis de Carabas
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MessageSujet: Re: Marquis et Benny sont dans un bateau... [Pv]   Marquis et Benny sont dans un bateau... [Pv] Icon_minitimeJeu 2 Oct - 10:53

Alors qu’il avait entamé la discussion, Carabas détaillait avec intérêt la femme qu’il avait devant lui. Assise avec grâce, elle était habillée avec ravissement d’une magnifique robe verte émeraude qui laissait à l’air libre deux ravissantes gambettes. Des talons hauts noirs… des boucles d’oreilles d’un métal qui ressemblait à de l’or blanc… Mademoiselle avait les moyens, et un cynisme intéressant. Vert et noir, au théâtre. Ce bout de femme était de plus en plus intéressant. Avec son bloc note et son stylo à la main, le marquis s’était aperçu rapidement qu’elle n’était pas là en amatrice, et qu’elle aurait été du genre à envoyer un bouquet d’œillet à la fin de la représentation pour les acteurs.
Avec sa curiosité et sa réflexion, le mercenaire se prit à penser que sa compagne de pièce devait en vouloir à quelqu’un de la compagnie, ou peut-être à toute la compagnie ; et que le calepin serait utilisé à servir un petit article bien senti sur ce qu’elle voyait.
Puis, son sang ne fit qu’un tour :

« Faîtes-vous référence à cet après-midi où vous n'avez eu de cesse de me suivre à travers les rues de Paris ou bien à une rencontre antérieure qui n'a alors jamais eu lieu, Monsieur le Marquis de Carabas ? »

Fichtre ! Que voilà une femme diabolique…, pensa-t-il en l’inspectant avec un peu plus d’attention. Elle devait donner dans les renseignements, mais avec ce bloc-notes dans une salle de théâtre, il pencherait à la prendre pour une journaliste. Ce qui pouvait expliquer le fait que la curieuse devait connaître son nom… une fan ? Le marquis lissa le col de sa chemise et laissa son sourire découvrir un peu ses dents blanches. Une femme de plus qui fantasmait sur lui en cachette de son mari, enfermée dans sa salle de bain à se pâmer devant la glace, à soupirer et espérer qu’un Carabas vienne la prendre et l’enlever… Le rôle du méchant séduisant, brisant toute volonté féminine et faisant vibrer ces muses d’un puissant et perturbateur amour ! Mais assez déliré, mon bon petit marquis. Il fallait continuer la chasse. Que la proie te connaisse ou non, qu’elle t’ait remarqué ou non, quelle importance ? Cela n’allait en rien changer la ligne de conduite. Et miss première de la classe n’en sera pas un facteur perturbateur.

Se gardant de répondre tout de suite, pour laisser à la jeunesse le temps de profiter de cet avantage, et se répandre en adulation pour sa propre personne, le mercenaire s’assit avec nonchalance sur le siège qui jouxtait sa compagne de soirée. Et, comme s’il était retourné en classe, il commença à jeter des coups d’œil discrets sur les possibles notes de la première de classe. Il aurait bien aimé y lire : « Les chrysanthème aurait du être pour la pièce et non Jason » ; « Médiocrité parmi les médiocres… mon voisin m’a fait du pied pendant toute la pièce » ; « Entre une déclaration d’amour de Jason, une malédiction de Médée, j’ai baillé et découvert un petit trou dans ma robe… inadmissible ! J’irais faire sauter cette foutue couturière incompétente ! » ; Même si le marquis semblait dans le domaine de l’hallucination et du délire plutôt qu’attaché à la réalité. Pourquoi une femme pourrait-elle être aussi aigrie ? Il ne la connaissait pas, ou ne pensait pas la connaître… il ne fallait pas avoir de jugement trop hâtif, surtout pour la femme qui allait l’héberger pour la nuit…
Arrêtant de faire son gamin, l’homme tourna la tête vers la petite femme pour lui répondre :
« Tout dépend des circonstance de ce ‘hélas’… Mademoiselle. » Elle le connaissait, tant mieux ! Il y aurait moins de travail… Et il tenta d’accrocher son regard pour compenser sa voix charmante et glaciale. « C’est dommage que vous m’ayez repéré… moi qui essayait de faire une filature parfaite ! » Le Marquis de Carabas laissa un petit rire transpercer le brouhaha de la pièce, afin de compléter un sourire ironique. « Vous pourrez donc me tenir informé de ce que je vais voir ; je vois que vous avez amené du travail, vous devez sûrement avoir quelques amis… et puis, j’étais trop occupé à passer inaperçu,… » il laissa filer un petit silence avant de finir avec grâce : «…et à rester concentré.
Mais je ne vous ai pas demandé votre nom, Mademoiselle… ? »
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MessageSujet: Re: Marquis et Benny sont dans un bateau... [Pv]   Marquis et Benny sont dans un bateau... [Pv] Icon_minitimeSam 25 Oct - 18:24

« C’est dommage que vous m’ayez repéré… moi qui essayait de faire une filature parfaite ! »
Si le marquis rit de sa réplique, Bénédicte, elle, resta de marbre. Mais comme pour tout humour il y a un public, Peter, dans le grand sac de Mademoiselle, ne pût se retenir d'un léger sifflement. L'homme qu'il avait guetté tout l'après-midi ne s'en tenait pas qu'à l'espionnage, il venait directement charmer sa proie. Ce qui amusa le Daemon, qui se reconnut dans ces trais de caractère...

Entre les mailles du sac et les différentes boutiques, Pan n'avait eu aucun mal à le repérer. Quelques minutes après le début de la filature marquisienne, Bénédicte était informée de sa présence. Elle n'avait sût pendant plus de deux heures de qui il s'agissait, se moquant éperdument de son identité : ce n'était pas la première fois qu'on la suivait. Passé cette durée, le petit jeu commença à l’agacer et elle s'était tournée. Quelques infimes secondes, les yeux portés sur Carabas... elle l'aperçut, eut un sourire énigmatique. L'intérêt qu'il lui portait avait des raisons bien mystérieuses. Jamais elle n'avait eu affaire à lui, de quelques manières que ce soit. Il n'avait donc aucune raison apparente de s'intéresser à elle, si ce n'est deux biens précises.

Ox avait remercié son compagnon. Sans lui, elle ne pouvait être aussi futée. Une moitié doit aimer sa moitié pour ne pas demeurer fragment.
En récompense de son avertissement, elle lui conta la vie du marquis. La marraine, la bonne fée qui s'était penchée au dessus du berceau de Bénédicte Ox, l'avait dotée d'un don merveilleux : mémoriser à n'en plus finir. C'était simple, tout autant que complexe : la jeune femme lisait un texte puis était capable de le réciter sans la moindre hésitation. Comme un fichier d'ordinateur, elle retenait les données, et si par malheur une virgule venait à manquer, Pan connaissait le reste de la leçon.
Pour le cas Carabas, cependant, elle était la seule à tout savoir des détails croustillants. Aussi, ne l'épargna-t-elle en aucun point, décrivant au Daemon les malheurs de son enfance, ses trahisons, la majorité de ses contrats, les cadavres également. Pan avait écouté avec respect sa tendre et chère Bénédicte, puis avait exposé ses hypothèses quant aux futures potentielles victimes de Carabas. Deux des passions de Peter : les meurtres et la politique.
On faisait souvent appel au mercenaire pour couper des têtes connues ou, si non commerciales, célèbres dans des affaires plus sombres... Oui, le marquis donnait matière à penser ; mais si le serpent s'amusa à lui tracer un avenir professionnel, Benny, elle, s'en lassa vite.
Jusqu'à ce qu'il apparaisse à ses côtés, prenant la parole. Lui demandant son nom.

La demoiselle hésita entre rire et froncer les sourcils. La situation l'amusait follement : lorsqu'on l'abordait, en général, on savait déjà qui elle était. « Un orthographe s'il vous plaît ! », « Vous avez détruis ma vie ! », « J'aime/Je déteste ce que vous faîtes », « Voudriez-vous dîner en ma compagnie, ce soir ? » et non pas un « Mais je ne vous ai pas demandé votre nom, Mademoiselle… ? ».
L'instant était d'autant plus cocasse qu'il s'agissait du Marquis de Carabas. Etait-il donc ici pour le loisir ?

Benny le regarda quelques instants, tout en se calant confortablement dans son siège.
« Attendez-vous une confirmation de ma part pour briser mes côtes et faire sauter ma cervelle ? Si quelqu'un vous a payé pour cela, il s'est bien fait avoir. Je vous croyais meilleur chasseur, Marquis. »
Là survint un petit rire moqueur. Puis d'une voix songeuse :
« Indiscret et peu renseigné sur sa proie... Allons, faîtes-moi plaisir, remontez dans mon estime… identifiez-moi. »
La journaliste replongea son regard dans son bloc note. Sa main vint à griffonner quelques mots, ajouter un S qui manquait au brouillon. Enfin, après une minute de semi désintérêt pour son voisin, elle fronça les sourcils et dit encore :
« Vous ne trouvez pas ? Quel dommage. Je vais vous aider... »
Preuve de sa folie. Ou de sa trop grande assurance. Bénédicte s'apprêtait à lui révéler son nom, au risque de mourir la seconde qui suivrait. Car rappelons-le, seul le mercenaire sait pourquoi il est venu au théâtre. La demoiselle hésite entre facteur drague et contrat. Dans les deux cas, elle est ravie : quelqu'un s'intéresse à elle.
« Je me nomme Ox. »

Quant au prénom, si Carabas n'arrivait à s'en souvenir, elle ne le lui apprendrait pas ce soir ; ou même jamais.
Car la seule chose qui la frustrait en lui, chose pour laquelle elle alimentait la conversation, c'était son titre, grand voile sur son prénom. En avait-il seulement un ?
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MessageSujet: Re: Marquis et Benny sont dans un bateau... [Pv]   Marquis et Benny sont dans un bateau... [Pv] Icon_minitimeSam 25 Oct - 20:02

« Ne vous inquiétez pas, Mademoiselle Ox. S’il y avait un prix sur votre ravissante tête, sachez que je l’aurais déjà sous le bras. » Et, complétant sa déclaration de non-violence à ses gestes, il s’assit tout sourire sur le siège qu’il avait honnêtement récupéré.

Diantre ! Pourquoi tous les gens qu’il rencontrait le connaissait ? Le Marquis de Carabas commençait à se lasser de toute cette foutaise. Impossible de bosser tranquille… et quand bien même il ne travaillait plus, pas moyen d’avoir une soirée tranquille à serrer de la greluche. Cela dit, il n’avait pas harponné n’importe qui. Il tentait de ramener dans ses filets la fameuse Bénédicte Ox, truande et ogresse du magazine, de l’art et des manières. Une vraie langue de vipère… qui semblait avoir plus d’un tour dans son sac. Et apparemment, la belle avait du renseignement sur son compte. Une fan dans l’ombre ? Une femme à la recherche du mâle, du mauvais garçon, « Bad boy » ça l’excitait. Mais on ne lui avait pas menti sur son compte. Ox semblait être fière d’elle, de ce qu’elle était (une femme magnifique au demeurant, le marquis était près à le concéder), de ce qu’elle véhiculait et de ce qu’elle détruisait. Il serait donc très improbable que le Marquis de Carabas puisse lui paraître plus intéressant que sa petite personne.
Ce genre de femme était des gemmes aux yeux du mercenaire. Au diable les vertus, les belles valeurs qu’on enseignait au couvent. Ces femelles, on les prenait, les dépucelait, et elles en redemandaient ! Pas d’hier ; encore moins de lendemain. C’était l’impact, l’immensité du plaisir personnel, charnel, intense et égoïste dans les mains d’autres. Si Ox avait pu se faire l’amour, elle se serait fait jouir tous les jours… et plusieurs fois, s’il vous plait !

Alors que le Marquis philosophait mentalement sur les courbes de sa voisine, il se mit en tête de regarder un peu autour de lui afin de voir tout ce beau monde qui se pressait pour admirer une pièce que la critique taillait déjà en pièce sur son carnet. Bonne besogneuse… en espérant qu’elle le soit dans tous les domaines, mon bon marquis. Qu’elle puisse te refaire le portrait comme il le fallait, afin de te faire ravaler ta forte tête. Le monde se pressait autour d’eux. Comme si un flot, des vagues se bousculaient et fourmillaient tout autour d’un îlot, presque d’amour (couché Marquis !). Ce tourbillon incessant était mu par quatre entrées qui laissaient s’écouler les rivières de diamants, de bracelets de tourmaline, de chiffons et perruques dorées, de cirage et de cravates, de froufrous et petits nœuds, d’enfantillages et mondanités incessantes. Le monde ! La société ! La vie, selon Paris 1968. Mais pourquoi la comparer à l’océan, à cette matière si noble, à cette mère de tous les hommes ? Non, ici bas, c’était plutôt la fange, ce marais vivant, mouvant, dévorant. Un marécage d’horreurs et de non-dits. Cette eau croupie se retrouvait là, enfouie, à regarder des ersatz pour oublier ce qu’elle était, ce qu’elle devenait. Pourquoi l’élément ne rêverait-il pas à être autre ? Ici, dans cette fosse, dans ce tumulte, le Marquis de Carabas ne voyait que des âmes cherchant les rêves et l’oubli d’un monde brutal, rempli d’horreurs et d’incompréhension. Son monde… à lui. Et à d’autres qui n’avaient pas peur de se salir les mains. En somme, il pourrait exister deux vies… l’une pleine de rêves et l’autre, bien réelle. Un soubresaut, une petite pilule et l’on passerait d’un monde à un autre, d’une vie à une autre. Qu’était-il plus intéressant ? Avoir les yeux fermés et se sentir comblé ou bien être éveillé quitte à en baver ? Et où serait notre liberté dans tout cela… pensa ironiquement le marquis. Je suis libre parce que je fais mes propres choix… Mais si je décide de rester dans ce rêve, n’en serais-je pas pour autant prisonnier ? Mais ne suis-je pas moi-même prisonnier de ce regard que je porte sur le réel et l’irréel… et ne suis-je pas esclave de mes propres pensées ; qui ne sont pas concrètement les miennes, mais plutôt l’accumulation de mes expériences passées. La liberté n’est qu’un piège à sot !

Se tournant vers sa compagne, Carabas se fendit d’un grand sourire. « Bénédicte Ox, ogresse dans la critique artistique. Certaines rumeurs affirmeraient cependant que vous n’écriviez que sur vos déceptions ou pour vous venger. » Le mercenaire laissa sa phrase en suspens quelques instants. Maintenant qu’elle lui avait donné son nom, il pouvait ressortir ce qu’il savait. Et il n’était pas le seul à en avoir entendu parler. Des noms comme ceux là, ils pouvaient sonner comme de fameuses montagnes d’or. « Mais je ne suis pas du genre à croire au rumeur, naturellement… » continua-t-il avec un sourire entendu. Il jeta un coup d’œil à sa montre-gousset qu’il avait sorti pour l’occasion : ce n’était pas tous les jours qu’il allait au théâtre pour une bagatelle. « Nous avons encore un peu de temps pour discuter, il semblerait. Et puisque vous semblez bien me connaître, je serais curieux de savoir ce qu’on peut bien dire de moi dans la rue… j’ai toujours adoré les quolibets, et les…exagérations… » En disant cela, le Marquis s’installa confortablement dans son fauteuil et laissa l’imagination fertile de sa voisine faire le reste. Elle avait bien écrit un papier sur une pièce qu’elle n’avait pas encore vu…
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