Paris 68
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 Jeudi, ou l'attente de Marcelline [Libre]

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Agatha Hotwood
Shoubab Kikinou (et fier de l'être)
Agatha Hotwood


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MessageSujet: Jeudi, ou l'attente de Marcelline [Libre]   Jeudi, ou l'attente de Marcelline [Libre] Icon_minitimeMer 19 Mar - 23:31

Petits yeux, tous petits yeux. Nous remarquerons une petite plissure à chaque œil coté extérieur, due aux bâillements répétés. Des petites cernes aussi, rien de bien grave. La main droite se lève mollement, et vient frapper le robinet qui tourne tout aussi paresseusement. Ha, il se passe quoi, la vue se trouble. Merde, on a fermé les yeux, désolé. Hop, ça y ‘est, l’eau coule. La main gauche cette fois ci se tend, prend de l’eau et en jète sur la figure fatiguée d’Agatha. Elle s’essuie rapidement, et lève la tête. Oui, tous petits yeux. Elle se remet une giclée en pleine figure et relève la tête, l’air de dire « j’ai des petits yeux, et alors, je vous emmerde tous ». Et comme par magie elle redevenait normale, les yeux de nouveau à leur taille habituelle.

Au dessus du miroir, une vieille horloge indique six heures et demi. Alala, on serrait bien rester une bonne demi heure de plus sous la couette. Mais non, le petit écriteau devant la boutique indique « Tous les jours dès sept heures ». Et maintenant qu’il y a un peu plus de concurrence, il fallait encore plus respecter les horaires, au risque de perdre du client. Quoique, attendre un quart d’heure dehors, devant l’épicerie d’Agatha, cela ne gênerait que les femmes, qui y verraient une perte de temps. Les hommes, eux, viennent chercher les provisions mais aussi quelques images de décolleté plongeant et généreux.

Hop, on se déshabille, on retire le petit pyjama composé d’un t-shirt blanc et d’une culotte tout ce qu’il y a de plus quelconque. Je vous épargne le coup du « Je me lave, lalalala, je me lave », on passe à l’étape d’après : le choix des habits. Très difficile, puisque madame adore bien se saper et qu’elle aime tout autant remplir ses armoires de jolies robes achetées grâce aux économies du mois. Milady Hotwood paraît peut être peu féminine de visage mais elle passe son temps libre au regarder des jupes, des vêtements, presque comme une passion. Peut être qu’un jour elle deviendra styliste, ou mannequin qui sait. Avec un sac plastique sur la tête. Toute façon, la mode dans les années 68, en ce moment donc, c’est du grand n’importe quoi. Trop d’abstrait, de décalé, qui mettrait ces horreurs. Il faut faire du simple, et du plongeant, voilà le secret.

Voilà donc notre épicière préférée nue devant une armoire pleine à craquer. Petit lecteur ému de mes écrits, tu me vois déjà en train de décrire les formes rebondies et craquantes d’Agatha ? C’est ton plus grand souhait ? Bien, nous disions donc, Agatha est habillé, et elle descend dans le magasin.

Jeudi, pas de livraison à recevoir. Si ! Ce soir, le poisson. Merde, le poisson, faudra aller chercher de la glace pour la nuit sur le temps du midi. ‘Chier. Ca fais une demi heure de moins pour manger. Au pire, on demandera à un badaud d’aller en chercher contre un petit billet. L’argent n’est pas chose qui manque avec le dernier héritage… On met le chauffage en marche, on allume les lumières. Ca y est, ça se réchauffe dans la salle. On vérifie que tout est bien en place. Ca semble bon. Et hop, un merdeux qui à fait tomber un sachet de cumin. Ils sont vraiment tout permis ces abrutis. On leur fournit leur boustifaille et voilà comment ils nous remercient, aaah que ça m’énerve. Le rayon épicerie, tout est parfait. C’est la fierté de l’enseigne.

Sept moins dix, il fait chaud, on baisse le chauffage. Nicole arrive, un peu à la bourre, comme d’hab… On va pas s’embêter pour ça. C’est Nicole qui s’occupe de gérer les stocks et de ranger l’arrière boutique, et aussi de faire les comptes. On peut lui faire confiance à Nicole. Mais elle parle pas beaucoup, on peut pas la mettre dans la boutique. Elle dit bonjour, et elle va à son poste. On l’invitera à manger je pense, ça lui fera plaisir. A moins qu’on la fasse aller chercher la glace ? Oui, c’est une bonne idée ça, c’est son job.

Moins cinq. On s’approche de la porte, on tourne l’écriteau « fermé » pour qu’il indique « ouvert ». Les premiers clients ne vont pas tarder. Madame Marcelline, une vieille dame de la maison d’en face vient tout le temps la première. Agatha est derrière le comptoir, prête à l’attendre !





Edit Carabas : je me suis permis de retirer ton lien du début. Il fonctionnait pas.
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Marquis de Carabas
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MessageSujet: Re: Jeudi, ou l'attente de Marcelline [Libre]   Jeudi, ou l'attente de Marcelline [Libre] Icon_minitimeMer 26 Mar - 23:26

Madame Marcelline, une vieille dame qui vient tout le temps la première à l’épicerie.

Le Marquis faisait tout type de contrat. Il n’était pas altruiste, loin de là. Mais ce que l’on ne savait pas, et que l’on avait généralement du mal à comprendre, c’était que Carabas s’y retrouvait toujours. Et là, c’était la vieille Marcelline qui avait fait appel à lui. Expliquer comment ces deux zigotos s’étaient rencontrés serait trop long... même si cela valait bien un roman d’aventure rocambolesque dirigé par notre impératif narratif chéri.
Bref, les deux s’entendaient comme larrons en foire et aujourd’hui, le Marquis lui rendait un service. La pauvre dame s’était pris les pieds dans son tapis _tapis ravissant au demeurant. Alors qu’elle portait son balai, son sceau et une valise qu’elle tenait en équilibre sur sa tête. Le schéma restait coquasse, surtout pour une vieille dame de 92 ans passés. Alors, il fallait qu’un jour, l’impératif narratif s’efface pour laisser la place à la loi de l’emmerdement maximal : le pied gauche dans le tapis, la valise sembla flotter un moment comme si des ailes invisibles la soutenait… flottement du son qui relança la machine temps avec le fracas de la tôle du sceau contre le parquet brillant du salon de Madame Marcelline. Après, c’est un gigantesque ‘badaboum’ de bois, d’eau, de chair et de rides qui s’effondra, ponctué d’une voix haut perchée et branlante de l’ancêtre accablée. Fracture. Mais la pauvre Marcelline, elle ne pouvait passer une matinée sans passer à l’épicerie. Une charmante jeune femme, mignonne comme tout et qui savait se mettre en valeur, qu’elle disait à qui voulait l’entendre l’ancêtre. Mais que voulez-vous ? Elle l’aimait bien cette petite.

Le Marquis était passé par hasard la voir tôt ce matin. Cela faisait longtemps qu’il ne l’avait pas visité et c’était peut-être la seule marque d’humanité qu’il affichait ouvertement. Une faveur gratuite à cette grand-mère d’un autre siècle. Gratuite… pratiquement. Parce que contrepartie, il y avait forcément. Une relation humaine en premier lieu… peut-être d’ailleurs, la compensation enfantine de famille de la part du marquis. C’était quelque chose qui était tellement impensable pour le personnage qu’elle n’aurait pu effleurer quelqu’un qu’une microseconde, avant qu’il n’efface tout de suite cette possibilité de son esprit.
Ce qui intéressait principalement Carabas, c’était le puit de connaissance qu’était cette femme. De part son cerveau et ses réflexions, mais également la librairie bien fournie qu’elle possédait, et qu’elle avait monté au fur et à mesure des années, patiemment, amoureusement. Surtout après la mort de son mari pendant la guerre. Elle avait travaillé comme une forcenée pour cacher sa ‘fortune’ aux yeux des Nazis et avait tenté d’amasser le maximum de vieux livres de toutes tendances afin de les conserver et les transmettre. Et c’est ce savoir que le Marquis demandait.

« Mais tu sais mon petit, ce n’était pas lourd du tout. Et je fais ça presque tous les jours ! » La voix chevrotante provenait de la cuisine. Derrière la porte, le Marquis souriait. Elle n’avait jamais arrêté. Montant ses trois étages tous les jours, pas de sport parce que l’on risquait de se blesser, Madame Marcelline ne s’était pas sentie gênée de faire le thé pour son hôte matinal.
« Tu sais, c’est dur pour une jeune fille comme moi de ne rien avoir le droit de faire…
- Mais il faut vous ménager, vous savez. Même une jeune fille prend du repos par moment.
- Mais bien sur que non ! » Le petit claquement des tasses qui s’entrechoque. « Vous êtes tous des feignants, aujourd’hui ! Ce n’était pas là même chose quand j’étais jeune ! » Le plateau de collation dans les mains, l’ancêtre avançait doucement, défiant la douleur qui devait la lancer dans toute la jambe. Le Marquis de Carabas s’empressa de voler le plateau des mains de Marcelline en faisant de gros yeux :
« Et quand on a une jambe cassée et dans le plâtre, on se repose également grand-mère.
- Oh ! Mais soit compatissant, mon petit marquis ! Si tu étais à ma place, tu ferais moins ton fier », répondit-elle amusée. La vieille reprit ses béquilles et suivit l’autre jusque dans le petit salon jouxtant la cuisine. « Avant que j’oublie ! Tu pourrais descendre m’acheter quelques petites choses à l’épicerie du coin ? Attention, tu dois y être le premier. J’ai une réputation à tenir, gamin ! » Cela avait toujours été une sorte de jeu et de fierté. Tous les matins depuis que la boutique avait ouverte en face de chez elle, Marcelline se levait tous les matins pour acheter quelques petites broutilles à la ‘charmante petite’ qui tenait commerce.

Le panonceau se retourna doucement pour dévoiler le mot qui allait l’autoriser à faire intrusion dans la petite épicerie. Sept heures moins cinq. Charmante petite, pensa le Marquis en regardant la ‘patronne’ faire l’ouverture de la boutique. La vieille n’avait jamais vraiment tort de toute façon. Et puis, même si c’était le cas, il était toujours difficile de lui faire avouer : les vieux ont toujours été fiers !
D’un pas décidé, il ouvrit la porte de la boutique, premier intrus en cette fraîche matinée.

« Bonjour Mademoiselle ! »
Sourire. L’air avenant, il fit les quelques pas qu’il le séparait du contour et y posa ses mains gantées. « Je viens de la part de Marcelline. Elle s’est cassée la jambe dans la journée d’hier. Elle voulait quand même faire le déplacement, mais je lui ai dit que je lui ferais ses emplettes pour elle. » Le Marquis fit une petite pause. Le temps de jeter un coup d’œil à l’échoppe ainsi qu’au décolleté égayant de la patronne. « Elle vous embrasse, m’a-t-elle chargé de vous dire. »
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MessageSujet: Re: Jeudi, ou l'attente de Marcelline [Libre]   Jeudi, ou l'attente de Marcelline [Libre] Icon_minitimeDim 30 Mar - 13:58

Sept heures. Toujours personne… Marcelline aurait elle un problème ? En quelques années, ça devait être la première fois que la petite dame – qui aimait se faire appeler jeune femme – n’était pas là à sept heures précises. Agatha s’en va de derrière son comptoir et jète un coup d’œil par la porte : l’air est frais, la matinée s’annonce agréable. Le ciel est d’un bleu cristallin, à la façon d’une goutte d’eau sur un miroir. Le ciel, miroir de l’homme. Arc en ciel de la vie.

La porte se referme. Une odeur forte à pris possession de l’épicerie, du thym, du romarin, du ras-el-hannout. Tout cela produit un mélange aux parfums puissants et à l’arôme fin. Un bouillon de culture, français, arabe, indien… Que faire en attendant ? Agatha passe dans les rayons, vérifie machinalement tous ses produits. Décidément, rien à faire de bien intéressant, tout semble parfait, ordonné. Presque trop d’ailleurs.

On s’ennuie vite tout de même lorsqu’on a pas de clients. On se remet en place, derrière le petit comptoir. Bien verni, il reflété par sa couleur « boisâtre presque pas naturelle » les spots au plafond, qui éclairent assez vivement il faut le dire toute la salle – tant et si bien que le carlage en devenait plus blanc que blanc. Limite translucide. Comme si des moutons en noisette de barbe à papa étaient allongés par terre. Enfin, tu vois ce que je veux dire hein…

Tout d’un coup, tiquidimdamdam, la porte s’ouvre dans un cliquetis métallique des plus communs qu’il ne me semble pas nécessaire de décrire. Le genre de cliquetis que produit un gond de porte et se frottant contre la porte aux bords plastifiés. Un drôle de bruit crissant et plouissant (tu vois aussi ce que c’est plouissant, j’imagine) qui ne s’entend pas mais que l’on à tout de même l’impression d’entendre parce que nos oreilles, inconsciemment, saisissent, rien que pour faire chier, il faut le dire. C’est tout de même assez révoltant comme concept, percevoir des sons complètement inutiles et inaudibles qui ne servent qu’a enquiquiner les oreilles.

Un drôle de bonhomme, habillé en noir, avec des habits que je qualifierai de « passés de mode », assez grand, venait de passer l’embrasure de la porte. C’était donc lui, le premier, pas madame Marcelline. Le ciel venait de se couvrir dans ce moment crucial de passage du seuil, et plusieurs années de réputation de lève-tôt d’une vieille dame venait d’être réduit à néant par ce salopard. Viens donc là que j’te casse la gueule.

C’est au moment où elle allait commencer à l’insulter de tous les noms que le maudit lui dit les mots magiques. Ah… Voilà qui changeait tout. Pas de passage à tabac pour le grand type bizarre ce matin. Il venait finalement de la part de Marcelline, l’honneur était sauvé. Il faudra que je prévienne Nicole de faire une affiche disant que le drôle de type de ce matin était le représentant physique de madame Marcelline, qui s’était fais mal et était dans l’incapacité de venir. Ainsi la légende resterait intact et le quartier ne serait pas troubler par des potins immondes à propos de l’héroïne – la dite Marsouille – devenue feignasse dans la nuit du Mercredi à Jeudi – chose qui était totalement absurde mais qui serait certainement passé dans les rumeurs à la con du coin.

Agatha, comme à son habitude – bien que ce détail n’enchante pas spécialement Marcelline – avait ouvert son décolleté jusqu'à un bouton raisonnable que je qualifierai presque d’osé. Et le marquis ne manqua pas d’y jeter un coup d’œil.

- Bonjour à vous.

La pauvre petite dame, elle s’est cassée la jambe vous dites ? Vous lui souhaiterez tous mes vœux de bon rétablissement alors, et l’embrasserez aussi en retour.

J’ai préparé un peu de ses emplettes – comme vous dites – tenez voici ses savons et ses shampoings qu’elle vient toujours chercher le jeudi. Après, ça change selon les jours. Je vous laisse prendre c’qu’elle vous a demandé.


La pulpeuse Agatha pendant ce temps sortit de derrière son comptoir pour donner le petit paquet au grand « monsieur » et aller chercher une ampoule pour un spot qui venait de griller.
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MessageSujet: Re: Jeudi, ou l'attente de Marcelline [Libre]   Jeudi, ou l'attente de Marcelline [Libre] Icon_minitimeMer 2 Avr - 23:57

Charmante, c’était bien le terme pour définir la demoiselle qui lui parlait au même moment. Bon, son visage ne correspondait pas forcément aux canons de beauté actuels, c’était vrai. Mais elle compensait cette ‘neutralité’ par un sourire agréable, une joie de vivre qui semblait transpirer de toute sa personne. Et puis un corps… de rêve aussi. Mais ça, c’était la partie masculine qui bavait dans le Marquis. Vous savez… ce loup qui écarquille les yeux, siffle comme un forcené, tape sur la table, se tord dans tous les sens et s’inflige mille et un supplices pour tenter de se ‘vider’ de cette hurlante envie d’embrasser, de toucher, de bais***.
Bref, ce loup qui sommeille en chaque petit humain ayant le cerveau entre les jambes : les hommes !

« Bonjour à vous. »

Voix douce, agréable, avenante. A l’entendre au creux de l’oreille dans un lit de satin, cela devait en être nettement plus excitant encore ! Et ces seins qui semblaient vouloir s’échapper de leur gaine oppressante !

« La pauvre petite dame, elle s’est cassée la jambe vous dites ? Vous lui souhaiterez tous mes vœux de bon rétablissement alors, et l’embrasserez aussi en retour. »

L’embrasser… oui. La vieille Marcelline avait raison ! Charmante ! Le Marquis répondit avec un sourire. Quelle charmante attention. Enfin, elle ne pouvait pas dire autre chose, en même temps… Le Marquis s’empressa de mettre de côté cette supposition d’hypocrisie totale du commerçant qui ne cherche simplement qu’à fidéliser sa clientèle afin de rentrer dans ses frais, voir faire du profit.

« J’ai préparé un peu de ses emplettes – comme vous dites – tenez voici ses savons et ses shampoings qu’elle vient toujours chercher le jeudi. Après, ça change selon les jours. Je vous laisse prendre c’qu’elle vous a demandé. »

Et voilà qu’elle se met place en face de lui, pour lui remettre le ‘petit paquet’ gentiment préparé par ses soins… Trognon comme tout ce bout de femme, et attentive. Une bonne commerçante, pensa Carabas en se saisissant des courses, glissant au passage un superbe sourire de remerciement, et un nouveau coup d’œil à la taille de guêpe de la patronne. Un gros pervers en manteau noir… c’était de la réputation qui se montait tellement facilement ! La dame devait être assez étonnée par le représentant de la bonne Madame Marcelline. Et pendant qu’elle pensait ça, elle partit pour une destination inconnue. Qu’est-ce qu’elle voulait d’autre, Mamie ? Le Marquis de Carabas sortit la liste, tel un tueur à gage dans une nurseries : on ne peut plus à l’aise ! Et l’enfer des mecs commença. Les courses ! Une sorte de suppôt de Satan, la version moderne du travail aux champs, une obligation pour manger… Etonnement, c’était bien le système de chasse que l’on retrouvait là. Homo Sapiens Carabas chercher manger pour vivre. Homme fort. Femme faible… et tout le système de pensées habilement élaboré par les bonnes mœurs et les coutumes. Animaux ! Des bêtes en somme. Des bêtes de somme. Trime Marquis ! Trime ! Prends donc ta lance pour aller chercher le gibier de l’ancêtre !
Du lait, un paquet de beurre… un petit fromage frais… où était donc le paquet de céréale pour enfant ? Trop fier pour demander de l’aide, l’homme tourna pendant deux bonnes minutes avant de trouver l’étalage de petit-déjeuner qui trônait vers l’entrée du magasin.
Homme trouver gibier ! Homme fort ! Homme intelligent !
Maintenant que le Carabas préhistorique en avait fini, le pervers au long manteau noir qui propose des bonbons aux petites filles innocentes et pures, pouvait revenir au galop.
Tout sourire, il déposa le reste des courses devant la patronne. Prêt, jeune et frais ! Serviable comme tout : « Voilà pour le reste, Mademoiselle. Votre petite épicerie est un ravissement pour les sens. Un vrai délice. » Bien sûr qu’il n’avait rien mangé pendant qu’il faisait les courses. Ce n’était juste qu’une bête expression. Histoire d’engager la conversation. Parler de la pluie et du beau temps, il réservait cela à sa mamie ; avec les débats philosophiques !
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MessageSujet: Re: Jeudi, ou l'attente de Marcelline [Libre]   Jeudi, ou l'attente de Marcelline [Libre] Icon_minitime

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